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Panique chez les réchauffistes : le Sahel et le Sahara sont sous les eaux !

Après la mise en évidence du refroidissement de l’Atlantique équatorial à une vitesse jamais mesurée depuis le début des relevés océaniques en 1982, les réchauffistes connaissent ces temps-ci un deuxième épisode de panique : le Sahel et le Sahara sont sous les eaux ! Que nos réchauffistes se calment : il s’agit d’un phénomène cyclique bien décrit par les vrais spécialistes du monde intertropical

En 1992, deux des plus grands climatologues tropicalistes mondiaux, les Français Yves Tardy et Jean-Luc Probst, expliquaient que la raison de l’alternance des cycles sécheresse-pluies au Sahel est due aux variations du « front intertropical » :

« Le climat en Afrique suit la position du FIT (Front Intertropical) ou ITCZ (Intertropical Convergence Zone). On peut distinguer deux scénarios :

1) Lorsque le FIT est maintenu en position méridionale, soit parce que les polaires mobiles, originaires du Pôle Sud, sont moins actifs que de coutume, soit parce que leurs homologues septentrionaux venus du Pôle Nord sont au contraire plus longtemps et plus fortement actifs, le déficit pluviométrique est généralisé sur le Sahel d’Afrique de l’Ouest (…) C’est le cas des années 1942,1944,1948,1970,1971,1972 et 1973. Cette situation se lit très bien sur la courbe de fluctuations des fleuves Sénégal et Niger (…).

2) Lorsque le FIT remonte haut vers le Nord sous la poussée des anticyclones mobiles originaires du Pôle Sud, on enregistre un excédent pluviométrique sur l’Afrique sahélienne de l’Ouest (…).

Ainsi, avec les mouvements du FIT qui sont sous l’influence de la montée vers le Nord des masses d’air polaire venant du Pôle Sud ou de la descente vers le Sud des masses d’air polaire venant du Pôle Nord, on saisit aisément la relation qui peut exister entre les fluctuations de température et celles de l’humidité, ainsi que l’effet de compétition entre Hémisphère Nord et Hémisphère Sud » (Tardy et Probst, 1992 :26).

Les recherches actuelles ont intégré les variations du FIT dans la longue histoire des cycles climatiques saharo-sahéliens, ce qui permet de disposer d’un éclairage sur plus de deux millions d’années ainsi que  le démontre Mathieu Dalibard (2011) dans sa thèse consacrée aux changements climatiques africains.

Selon Dalibard, le climat africain varie selon trois grands cycles :
1) Les cycles dépendant de la variation de l’orbite terrestre, ou « cycles de l’excentricité », fluctueraient entre 400 000 et 100 000 ans.
2) Les cycles dépendant de l’inclinaison de l’axe terrestre, ou « cycles de l’obliquité », fluctueraient entre 54 000 et 41 000 ans.
3) Les cycles dépendant de la variation de l’axe de rotation de la Terre, ou « cycles de précession », fluctueraient entre 23 000 et 19 000 ans.

Cette succession de cycles, par définition indépendants de toute activité humaine, permet de comprendre pourquoi, il y a plusieurs centaines de millions d’années, le Sahara et le Sahel furent recouverts par un glacier, puis par l’océan. Pourquoi, il y a cent millions d’années, ce fut une immense forêt équatoriale humide parcourue par des dinosaures avant de lentement se transformer en une forêt tropicale, puis en une savane arborée.

Plus près de nous, ce mouvement climatique de longue durée, tendant depuis 5 000 ans vers l’assèchement, fut entrecoupé de rémissions ayant donné naissance à une succession d’épisodes secs et humides à travers lesquels se fit la mise en place des populations.

Le XXe siècle a connu quatre grandes sécheresses entre 1909 et 1913, entre 1940 et 1944, entre 1969 et 1973, et entre 1983 et 1985 (Retaille, 1984 ; Ozer et alii, 2010 ; Maley et Vernet, 2013). Au cours des années 1960, période « chaude », la pluviométrie en augmentation fit brièvement remonter la zone sahélienne vers le nord, ce qui se traduisit par un recul du désert. Et pourtant, nous étions alors au pic de l’industrialisation mondiale et des pollutions qui en découlent.

Ensuite, à partir des années 1970, la pluviométrie décroissant, le désert s’étendit donc de nouveau et le Sahel se rétracta, les isohyètes moyennes descendant de 100 à 150 kilomètres vers le Sud. Les conséquences de ce nouveau cycle sont actuellement aggravées, mais non causées, par la pression démographique sahélienne.

Pour l’étude détaillée de ces épisodes climatiques saharo-sahéliens mouvants, on se reportera au livre de Bernard Lugan Histoire du Sahel des origines à nos jours.

Source : L’Afrique réelle, la lettre mensuelle par  Internet de Bernard Lugan.

Henri Dubost

https://ripostelaique.com/panique-chez-les-rechauffistes-le-sahel-et-le-sahara-sont-sous-les-eaux.html

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