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Destitution d’Emmanuel Macron : c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

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Pour jamais, sans doute, ou, tout du moins, pas pour demain. Certes, ce 17 septembre, les Insoumis claironnent et fanfaronnent : le bureau de l’Assemblée nationale a voté à la majorité absolue (12 contre 10) la recevabilité de la procédure de destitution d’Emmanuel Macron. Il fallait s’y attendre, compte tenu de la composition de ce bureau : 5 macronistes, 3 LR, 2 LIOT, 3 PS et apparentés, 3 écologistes, 2 PCF et apparentés, 4 LFI. Le NFP a donc fait son plein des voix ; les socialistes, plutôt tièdes à cette idée de destitution, ont finalement voté la recevabilité de la procédure, ce qui confirme, une nouvelle fois, que le « mâle dominant » dans cet attelage NFP est bien La France insoumise. La procédure va devoir maintenant sauter la deuxième haie : celle du passage en commission des lois pour avis. Compte tenu du rapport de force dans cette instance, on imagine quel sera cet avis… Sur les 73 membres, le NFP ne compte que 25 membres, dont 9 LFI, quand la Macronie aligne 21 membres, le RN 16, les ciottistes 2 et les LR 6. Une fois que la commission des lois aura donné son avis, l’Assemblée, entre les 13e et 15e jours qui suivront, devra voter et, pour que la procédure de destitution suive son cours, c’est-à-dire soit transmise au Sénat, il faudrait que les députés la votent aux deux tiers. Là aussi, compte tenu du rapport de force, l’affaire est pliée d’avance. La Macronie, les LR, le RN et même la plupart des socialistes ne voteront pas cette destitution.

Alors, est-ce la peine de faire autant de vent ?

Du côté des Insoumis, d’abord. L’agitateur en chef des Insoumis, le sénateur émérite Mélenchon, s’est empressé de lancer, sur X, ce message : « Une grande nouvelle. Le NFP valide la transmission à la commission des lois de la résolution en vue de la destitution du président de la République… » Et Mathilde Panot, avec le sens de la mesure et du tempo qu’on lui connaît, d’en faire des caisses : « C’est un événement inédit dans l’histoire de la Ve République. Rendez-vous prochainement en commission des lois pour en débattre. En attendant, ce samedi 21 septembre, nous marcherons pour réaffirmer que la royauté a été abolie… » Cela dit, elle avait prévenu. En juillet dernier, lors de l’élection du bureau de l’Assemblée qui avait vu l’éviction du Rassemblement national des instances de gouvernance de la chambre basse, malgré ses 123 députés, Mathilde Panot n’avait-elle pas déclaré : « Je vous assure que beaucoup de choses vont changer ». Effectivement. Elle avait même ajouté : « Nous sommes prêts à gouverner le pays ». Ça, a priori, pour cette-fois-ci, c’est mort… On a bien compris qu’avec cette affaire de destitution du pois sauteur de l’Élysée, il s’agit pour l’extrême gauche de maintenir le débat politique sous extrême tension en espérant sans doute que la rue s’en mêle.

 

Pour autant, est-ce la peine de faire autant de vent, du côté de la Macronie ? Ou, tout du moins, du côté de Gabriel Attal, patron des macronistes de stricte observance à l’Assemblée (groupe Ensemble pour la République). « Cette motion et ce débat, c’est une déclaration de guerre à nos institutions », s’est empressé de déclarer l’ancien Premier ministre. Comme si Emmanuel Macron était une institution ! Comme si sa personne était sacrée ! La Constitution prévoit cette procédure de destitution. Si elle échoue, ce qui est plus que fort probable, les Insoumis auront perdu une bataille. Point barre. Par cette déclaration, en fait, Gabriel Attal ne fait que remettre du charbon dans la chaudière de l’extrême gauche. Et puis, entre nous, si l’esprit de l’institution « Assemblée nationale » avait été vraiment respecté, en juillet dernier, la composition du bureau de l’Assemblée nationale serait tout autre : le RN, notamment, y serait représenté à juste proportion. Et probablement que cette procédure de destitution aurait terminé dans la corbeille à papier du bureau. Faut pas venir se plaindre, maintenant…

Georges Michel

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