Ah bon ? Il serait impossible de devenir ministre ou d’être élu quand on porte un prénom exotique ? Il faudra en avertir Rachida, Othman, Rama, Najat, Pap et Rima. « Qu’on s’appelle Gérald Darmanin, Bruno Retailleau ou Rachida Dati, franchement, on s’en fout, s’est agacé Matthieu Valet, député RN et ancien commissaire de police, à l'antenne de BFM TV, sur X. Cette victimisation grotesque du racisme d’État, c’est l’apanage de l’extrême gauche. » Pas faux.
Un étrange signal envoyé aux électeurs
Cette déclaration de l’ancien « premier flic de France » est d’autant plus étonnante que son brillant parcours politique - maire à 31 ans, ministre à 34 - n’a été manifestement ralenti par aucune discrimination. L’électorat de droite l’a élu et porté aux responsabilités sans faire grand cas de ses prénoms. Prétendre, aujourd’hui, qu’il n’aurait pas pu devenir maire s’il s’était appelé Moussa reste à prouver. Accessoirement, le propos est aussi insultant pour ses électeurs qu’il semble traiter, en creux, de racistes.
Quel est donc le but de cette déclaration ? Le quadragénaire cherche-t-il à redorer son blason auprès des médias de gauche ? À casser son image d’homme de droite hostile au communautarisme ?
L’assimilation en question
En attendant, Gérald Darmanin relance, sans le vouloir, l’éternel débat sur les prénoms. Comme le note justement l’ancien député Bruno Gollnisch, l’ex-ministre donne indirectement raison à Éric Zemmour, qui avait invité les Français d’origine immigrée à donner à leurs enfants des prénoms issus du calendrier afin qu’ils manifestent ainsi leur attachement au pays d’accueil et évitent à leur progéniture d’éventuelles discriminations.
Quelle vie Gérald Darmanin aurait-il eue s’il s’était appelé Moussa ? Nul ne le saura jamais. Une seule certitude : il a reçu un prénom français, s’est parfaitement assimilé et est devenu à moins de quarante ans l’un des tout premiers personnages de l’État français. Un destin qui pourrait être donné en exemple à certains nouveaux arrivants…