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« Moussa » : quand Darmanin donne raison à Éric Zemmour

Capture d’écran © Public Sénat
Capture d’écran © Public Sénat
Reste-t-il quelqu’un, en France, qui ignore encore que le deuxième prénom de Gérald Darmanin est Moussa ? Sans doute pas. L’ex-ministre de l’Intérieur s’était montré, ces dernières années, très loquace sur le sujet, rappelant dès qu’il en avait l’occasion que, lui aussi, était issu de l’immigration et qu’il avait hérité de son grand-père algérien son deuxième prénom. Au moment de quitter la Place Beauvau, lundi 23 septembre, c’est d’ailleurs sur cette identité connue de tous qu’il a voulu revenir. « Je m’appelle Gérald Moussa Jean Darmanin, lança-t-il fièrement, avant de donner à son discours de passation un tour victimaire inattendu. Il est assez évident, si nous sommes honnêtes, que si je m'étais appelé Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire et député et sans doute n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur […] Il faut regarder les choses en face. »

Ah bon ? Il serait impossible de devenir ministre ou d’être élu quand on porte un prénom exotique ? Il faudra en avertir Rachida, Othman, Rama, Najat, Pap et Rima. « Qu’on s’appelle Gérald Darmanin, Bruno Retailleau ou Rachida Dati, franchement, on s’en fout, s’est agacé Matthieu Valet, député RN et ancien commissaire de police, à l'antenne de BFM TV, sur X. Cette victimisation grotesque du racisme d’État, c’est l’apanage de l’extrême gauche. » Pas faux.

Un étrange signal envoyé aux électeurs

Cette déclaration de l’ancien « premier flic de France » est d’autant plus étonnante que son brillant parcours politique - maire à 31 ans, ministre à 34 - n’a été manifestement ralenti par aucune discrimination. L’électorat de droite l’a élu et porté aux responsabilités sans faire grand cas de ses prénoms. Prétendre, aujourd’hui, qu’il n’aurait pas pu devenir maire s’il s’était appelé Moussa reste à prouver. Accessoirement, le propos est aussi insultant pour ses électeurs qu’il semble traiter, en creux, de racistes.

Quel est donc le but de cette déclaration ? Le quadragénaire cherche-t-il à redorer son blason auprès des médias de gauche ? À casser son image d’homme de droite hostile au communautarisme ?

L’assimilation en question

En attendant, Gérald Darmanin relance, sans le vouloir, l’éternel débat sur les prénoms. Comme le note justement l’ancien député Bruno Gollnisch, l’ex-ministre donne indirectement raison à Éric Zemmour, qui avait invité les Français d’origine immigrée à donner à leurs enfants des prénoms issus du calendrier afin qu’ils manifestent ainsi leur attachement au pays d’accueil et évitent à leur progéniture d’éventuelles discriminations.

Quelle vie Gérald Darmanin aurait-il eue s’il s’était appelé Moussa ? Nul ne le saura jamais. Une seule certitude : il a reçu un prénom français, s’est parfaitement assimilé et est devenu à moins de quarante ans l’un des tout premiers personnages de l’État français. Un destin qui pourrait être donné en exemple à certains nouveaux arrivants…

Jean Kast
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