On attendait Barnier au coin du bois. Certains espéraient qu’il renverse la table, comme appelait à le faire Bruno Retailleau. Ces candides attendaient un Bonaparte, et ils ont eu le dalaï Lama (la formule est d’Eric Zemmour, et il parlait du général de Villiers, le frère de son copain Philippe).
Dans un entretien accordé à TF1, le nouveau ministre de l’Intérieur était allé très loin, tenant un discours très proche de celui d’Eric Zemmour.
Il avait osé dire, suscitant des cris d’orfraie du Conseil constitutionnel et surtout de toute la gauche immigrationniste, qu’il n’était pas spécialement attaché à l’État de droit, que ce n’était pas intangible ni sacré et que ce qui comptait, c’était la souveraineté du peuple.
Que voulait dire Retailleau ? Qu’il refusait la dictature des juges, qu’elle s’exerce au Conseil constitutionnel ou au Conseil d’Etat, sans parler des règles européennes et que c’est le peuple, par ses élus, qui doit trancher. Sauf que le prétendu État de droit, c’est la colonne vertébrale des mondialistes et des immigrationnistes, qui se permettent de se croire, bien que non élus, souverains, avec leurs prétendus droits de l’homme et les valeurs de l’Europe, par rapport à des députés élus par le peuple à qui il est interdit d’appliquer le programme pour lequel ils ont été élus.
La remarquable Sarah Knafo se laissait même aller à dire que le ministre de l’Intérieur avait un discours digne de Reconquête, assurait que ses propos avaient fait du bien à la droite entière et qu’il fallait soutenir Retailleau.
L’enjeu de ce débat était donc capital. Barnier allait-il suivre les audaces de son ministre ? Cet éternel centriste en est incapable et a donc décidé, en pleine séance, pour le plus grand bonheur de toute la gauche qui s’est moquée ouvertement de Retailleau, de faire savoir que l’État de droit était incontournable. Autrement dit, les députés peuvent faire les lois qu’ils veulent, le vrai patron, cela demeure Fabius.
Et comme Retailleau s’est piteusement couché, toute est donc rentré rapidement dans l’ordre !
Pour le reste, Barnier a fait du Barnier, c’est-à-dire du Macron, disant tout et son contraire dans un discours sans souffle. Donc, rien ne va changer, Retailleau n’aura aucune marge de manœuvre, les Français vont payer des impôts supplémentaires, les immigrés continueront à rentrer en France, on ne pourra toujours pas faire de loi pour les virer, au nom de l’État de droit, et les racailles continueront à tuer nos enfants.
On ne voit pas combien de temps le RN va pouvoir soutenir un tel gouvernement, à moins que la promesse de la proportionnelle ne fasse passer tout le reste, ce qui serait suicidaire pour le parti de Marine Le Pen.
Joël Locin
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