A chaque fois, le gouvernement feint de découvrir la situation catastrophique des finances et l’ampleur de la dette et propose un budget dans lequel on augmentera certains impôts et surtout, on diminuera discrètement les dépenses (en reportant l’indexation des retraites de 6 mois, par exemple).
Comment se fait-il que nos élus (500000 en France, 1 pour 120 habitants…) n’aient pas vu l’éléphant au milieu de la pièce et aient continué comme si de rien n’était à faire des promesses, à continuer à se précipiter devant les photographes à chaque inauguration subventionnée par leurs soins et aient discrètement repoussé depuis des années la poussière du déficit sous le tapis ?
C’est vrai qu’ils excellent dans la subvention, dans la manière de faire plaisir, et de rappeler dans des courriers aux bénéficiaires que, grâce à leur action, le projet accompagné (individuel ou collectif) a été subventionné par la collectivité qu’ils représentent, avec écrit, à l’encre sympathique, évidemment, « ne m’oubliez pas lors des prochaines élections ». C’est ce qui a dû se produire dans la commune de Saint-Jean de Védas (Région Occitanie) dont les habitants peuvent prétendre à une subvention de cinq collectivités différentes pour l’achat d’un vélo électrique (source : rapport Ravignon)
Car notre système fonctionne comme ça, il privilégie l’électoralisme et tend à oublier la gestion courante des collectivités, celle qui n’est pas médiatique, comme la mise aux normes énergétiques des bâtiments publics, ou la bonne gestion des ressources humaines des collectivités. C’est ce dossier que vient de rappeler la Cour des Comptes qui pointe un surnombre de 100000 emplois dans le bloc communal (communes et intercommunalités), une paille, qui s’explique notamment par l’enchevêtrement des compétences entre les différentes collectivités (y compris l’Etat) avec des coûts de gestion qui s’additionnent (7 Milliards/an).
Nous vivons au-dessus de nos moyens depuis des lustres, avec comme seule perspective la régression de notre modèle social ou l’augmentation des impôts et des taxes.
Il devient donc urgent de mettre un terme à cette situation en supprimant une strate de collectivité territoriale (le Conseil Départemental) et en mettant le nez dans le fonctionnement de l’Etat dont les services doublonnent avec ceux de ces collectivités, sans compter les centaines d’Agences doublonnant avec les ministères.
Alors, bien sûr, de bonnes âmes me diront que « la démocratie n’a pas de prix », certes, mais elle a un coût qui devient insupportable.
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