Une info diffusée sur X par le journaliste irlandais Chay Bowes :
« Au cours de la période du 6 au 11 novembre, le nombre de cas de reddition de militaires des forces armées ukrainiennes a été multiplié par 8 par rapport aux statistiques d’avant le 5 novembre. »
Trump et Zelensky se sont rencontrés lors de la visite de l’ex-comique troupier aux Etats-Unis fin septembre. L’entretien a été glacial.
Lors d’une réunion publique en Caroline du Nord mercredi 25 septembre, Donald Trump n’y est pas allé de main morte à propos du président ukrainien :
« L’Ukraine n’existe plus, a-t-il déclaré. Il y avait de la civilisation mais aujourd’hui il n’y a plus de patrimoine. Presque tout a été détruit. Des millions et des millions de personnes sont mortes. »
« Ukrainiens, vous ne pourrez jamais reconstruire vos villes et villages tels qu’ils étaient autrefois. Il n’y aura jamais assez d’argent pour reconstruire l’Ukraine, même si le monde entier s’unit. »
« Chaque fois que Zelensky visitait notre pays, il repartait avec 60 milliards de dollars. Il doit être le meilleur vendeur du monde. Et qu’a-t-il accompli ? Le pays a été complètement rayé de la carte. Nous continuons à donner de l’argent à un homme qui refuse de conclure un accord. »
Selon Trump, à l’époque candidat républicain à l’élection présidentielle, Zelensky est responsable de cette situation désespérée. En refusant de conclure un accord avec Poutine et de renoncer à « certaines choses » [Ndlr : la Crimée et le Donbass, des provinces par essence russes], le président ukrainien a entraîné son pays dans le chaos. « Tout mauvais accord avec Poutine vaut toujours mieux que pas d’accord du tout », avait martelé Donald Trump.
Et d’ajouter : « Si Kamala Harris gagne, davantage d’Ukrainiens mourront et de villes seront détruites. »
Des propos qui ne faisaient pas l’affaire de l’Etat profond et du complexe militaro-industriel américains qui ont tout mis en œuvre pour assurer la victoire de la candidate démocrate.
Rappelons que Trump a assuré qu’une fois réinstallé à la Maison-Blanche, il ferait la paix « en 24 heures ». Manière de dire que Zelensky ne devrait plus compter sur les Etats-Unis pour assurer l’intendance, tant militaire que budgétaire…
Une enquête du Wall Street Journal publiée le 17 septembre fait état, après deux ans et demi de guerre, d’un très lourd bilan humain, avec un million de morts ou de blessés ukrainiens et russes.
Dans les rangs de l’armée ukrainienne, le journal évoque un bilan établi courant 2024 de 80 000 morts et 400 000 blessés en citant des sources confidentielles ukrainiennes.
Pour l’armée russe, le WSJ se base sur les estimations des services de renseignement occidentaux, dont les plus élevées font état de 200 000 morts et 400 000 blessés. Côté américain, cette boucherie est du pain béni et justifie le maintien des deux nations slaves en état de belligérance le plus longtemps possible. Pour chaque mort ukrainien, selon les chiffres du WSJ, il faut en effet en compter de deux à trois côté russe. Ne pas oublier que le dépeçage de la Russie est une constante de la géopolitique américaine.
Mais au-delà des pertes humaines, le quotidien américain insiste sur les conséquences démographiques à long terme de la guerre en Ukraine, et pose la question : « Combien de pertes un pays peut-il endurer avant de compromettre son avenir ? »
Outre les soldats tués au combat, il y a les pertes civiles dont le chiffre reste inconnu, les 6 millions d’Ukrainiens ayant fui le pays et les décès non directement liés à la guerre, qui dépassent largement les naissances. Sur les six premiers mois de l’année 2024, il y a ainsi eu 250 000 morts en Ukraine pour seulement 87 000 naissances.
La population ukrainienne, qui s’élevait à 40 millions d’habitants début 2022 en comptant la Crimée et le Donbass, serait désormais comprise entre 25 et 27 millions d’habitants, selon des estimations gouvernementales portant sur les territoires actuellement contrôlés par Kiev.
On comprend que l’élection de Trump ait pu être, dans les rangs de l’armée ukrainienne, la goutte d’amertume qui a fait déborder le vase…
Henri Dubost