En Europe, la situation française inquiète particulièrement. Rappelons que la France est à la fois la deuxième économie de l'Union européenne mais également la première armée du continent, si l'on exclut la Grande-Bretagne. En Allemagne, Die Welt n'oublie pas le rôle qui nous est dévolu dans l'UE et rappelle que « la France, très endettée, subit la pression de Bruxelles pour adopter rapidement un budget d'austérité et assainir ses finances publiques ». De même, le journal autrichien Die Presse titrait, ce matin : « Le problème numéro un de l'Europe », à propos de la situation française. Une réalité d'autant plus problématique que l'entité européenne s'apprête à signer un accord de libre-échange avec le Mercosur... Au Royaume-Uni, le Times met quant à lui l'accent sur la prochaine visite de Donald Trump prévue ce samedi, tandis que The Economist déclare en couverture : « La France fait un pas vers l'inconnu ». Chez nos voisins italiens, le conservateur Il Giornale décrit « la décadence d'un système » et affirme : « Le pari malheureux des élections anticipées n’a fait qu’engendrer l’ingouvernabilité. La trajectoire de l'Élysée est dramatique et pathétique. » En Hongrie, enfin, le Magyar Nemzet met en avant le refus de nombreux Français de voir leurs militaires partir pour l'Ukraine.
Outre-Atlantique, c'est le meurtre du PDG d'une compagnie d'assurance en pleine rue, à New York, qui fait la une. Cependant, Fox News comme CNN expliquent à leurs publics que la situation est principalement la conséquence de la décision de Macron de dissoudre l'Assemblée et que la pression s'accentue à présent sur ses épaules.
La France vue de l’Est
En Russie, la Komsomolskaïa Pravda explique, de son côté, que l'un des principaux enjeux du vote de censure concerne le soutien français à l'Ukraine : « L'effondrement du gouvernement Barnier pourrait affecter directement l'aide militaire à l'Ukraine. » Les Russes veulent également croire que l’arrivée de Donald Trump infléchit déjà les lignes politiques en Europe concernant le conflit. En Chine, le Quotidien du peuple, considéré comme l’organe de presse du parti, explique que « cette crise, inédite par son ampleur et ses implications, pose la question de la capacité de la Ve République à gérer des gouvernements minoritaires. Entre instabilité politique, défis économiques et pression internationale, l'avenir institutionnel de la France semble compromis. »
En un mot comme en cent, la crise française fait parler le monde. Si certains, comme les Russes, se réjouissent sans doute de voir l’un des principaux soutiens à l’Ukraine en difficulté sur le plan intérieur, d’autres, comme nos partenaires européens, s’inquiètent surtout des conséquences que cette situation pourrait avoir pour eux.