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La preuve par Dupond-Moretti : tout cela n’est qu’un vaste théâtre !

Capture d'écran
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Ils sont des dizaines, anciens ministres ou même Présidents, à décider de s’installer comme avocats, dès lors qu’ils ont quitté les palais de la République. Éric Dupond-Moretti, qui fut une vedette du barreau avant d'être nommé garde des Sceaux, a décidé, quant à lui, de devenir saltimbanque. L'ancien ministre monte sur les planches : il interprétera un one-man-show inspiré de son séjour au ministère de la Justice.

C’est une « facilité » accordée à nos élites depuis un décret de 1991 dont l’article 97 stipule : « Sont dispensés de la condition de diplôme, de la formation théorique et pratique, du certificat d’aptitude à la profession d’avocat » nombre de métiers en rapport avec la vie publique ou juridique. Ainsi, tous ces politiques ayant formidablement réussi à la tête de l’État – en témoigne l’actuelle situation de la France – enfilent la robe et se lancent dans « le conseil ». Conseil aux potentats étrangers, pour les plus gradés, histoire de monnayer fort cher leur carnet d’adresses. Et pour un Montebourg qui s’est lancé dans la fabrication du miel, des dizaines ont pris cette filière, tels Villepin, Dati, Copé, Mamère, Sapin, Cazeneuve, Baroin ou encore Blanquer.

En attendant le retour vers le futur ?

Avant de devenir ministre de la Justice durant quatre ans – un record de longévité, dans la Macronie –, Éric Dupond-Moretti fut une vedette du barreau. Surnommé « Acquittator », ou encore « l’Ogre du Nord », par ses collègues de prétoires, il a joué sur sa réputation de défenseur des humbles et des sans-grade, ce qui ne l’a pas empêché de plaider pour des truands de haut vol ni de conseiller quelques puissants voisins africains peu regardants sur les droits de l’homme.

Sa gloire, son pivot serait-on tenté de dire, c’est sa haine du RN contre qui il a multiplié les sentences définitives. En 2015, il se disait carrément partisan de son interdiction et, six ans plus tard, en 2021, fort de sa position de ministre, il décide d’affronter le parti de Marine Le Pen aux élections régionales dans son fief du Nord. Tête de liste pour la majorité présidentielle (LREM, MoDem, TdP, Agir, MEI), il va se prendre une gamelle si retentissante qu’il renoncera à se présenter aux législatives suivantes. Ça fait des souvenirs...

Avec une cote « bien en dessous de celles de ses prédécesseurs après deux ans d’exercice », et plus basse, encore, au terme des quatre années sous les lambris dorés, le ministre Dupond-Moretti fera une sortie sans panache mais avec bras d’honneur aux élus : « Il n'y a pas un bras d'honneur, il y en a deux », dira-t-il, au micro de l’Assemblée.

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur l’Élysée

Comme dit plus haut, tout cela fait des souvenirs, alors Éric Dupond-Moretti a décidé de nous les raconter. Pas en les couchant sur le papier, comme la plupart de ses confrères, mais en montant sur scène. Ce sera celle du théâtre Marigny, à partir du 1er février prochain. Le titre : « J’ai dit oui ! », une pièce co-écrite avec Philippe Lellouche, qui en assure également la mise en scène.

Il veut tout dire, l’ancien garde des Sceaux, tout raconter ; y compris, d’ailleurs, sa campagne ratée contre le RN. Dans une interview au Parisien, ce dimanche, il explique : « Je me suis dit qu’il serait utile et intéressant de décrire ce que sont le travail d’un ministre et les difficultés auxquelles il est confronté. » Ah, on voit la trame… Les gens sont ingrats, ne comprennent rien à la haute pensée politique, encore moins au génie de leurs dirigeants : « Le réflexe, comme citoyen, c’est de dire : Y a qu’à, faut qu’on. Mais comme ministre, il y a ce qu’on veut faire et ce qu’on peut faire. Et puis, on appartient à une équipe, il faut prendre en compte les positions des uns et des autres. »

Il va balancer, paraît-il. Vider son grand sac à résilience. Mais comme on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, Dupond-Moretti garde au Président tout son amour et son soutien : « C’est trop facile de concentrer toutes les critiques sur le président de la République. Moi, j’ai soutenu la dissolution. Elle était inéluctable. Ce sont les Français qui, par leur vote, ont décidé d’envoyer à l’Assemblée trois blocs. Le Président n’est pas responsable de cette situation. »

SI les Français, ces demeurés, ne sont pas au rendez-vous, l’ancien ministre pourra toujours pointer chez les intermittents du spectacle. Parce que tout cela, vous l’avez compris, ce n’est jamais que du mauvais théâtre !

Marie Delarue

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