S’accrocher au pouvoir ne date pas d’hier, et Georges Clemenceau ne dirait pas le contraire, qui a longtemps hanté de sa présence les palais du pouvoir. Sauf que ni Élisabeth Borne – nommée ministre de l’Éducation et dont la principale motivation sera sans doute l’enseignement de la lutte contre l’extrême droite ! –, ni Gérald Darmanin – qui va peut-être lui aussi continuer sa traque des identitaires français ! –, et encore moins Manuel Valls ne sauraient se comparer au vieux Vendéen. Car, en acceptant, en novembre 1917, le poste de président du Conseil, avec comme condition d’être aussi ministre de la Guerre, Clemenceau est parvenu à insuffler un sursaut de volonté aux armées françaises, tout en fédérant les Forces de l’Entente derrière un unique commandant en chef – le maréchal Foch –, ce qui a permis d’accélérer la fin d’une guerre qui durait. Voilà pourquoi Clemenceau reste dans les mémoires comme le Père la Victoire, là où nos politiciens contemporains sont plutôt des pères et mères la déroute !
Cependant, nous sommes en 2024, et nul doute que s’il se produisait un conflit de l’envergure de 1914-1918, tous ces rappelés du contingent politique fuiraient à l’étranger pour ne pas avoir à affronter le feu de l’ennemi. Des rappelés qui ont pourtant démontré leur totale incompétence au cours de leur longue, trop longue carrière, doublée d’une rouerie politique de premier ordre, Bayrou et Valls en tête. Ces deux-là, quand ils s’y rendent, rayent tellement le parquet de l’Élysée avec leurs dents qu’il faut le remplacer après leur passage ! Valls, pour ne parler que de lui, aime tellement le pouvoir que, éconduit en France, il a tenté sa chance en Espagne, pour briguer le poste de maire de Barcelone, sans succès. Les Espagnols ont eu du flair. Dommage, hélas, qu’il nous soit revenu de son exil, lequel nous convenait très bien, à nous Français !
Dans ce marécage bourbeux à souhait, il ne manquait plus que le très résistible Xavier Bertrand, dont la haine pathologique du Rassemblement national lui aurait coûté son possible poste de ministre, dit-on. Il se raconte aussi que ce triste sire voulait la Justice et qu’on lui aurait proposé l’Agriculture, lui qui serait infichu de creuser convenablement un sillon dans la terre ou de nourrir des bêtes dans une stabulation. Toutefois, son refus en dit long sur son mépris des campagnes, passons. Précisons que ses compères nommés ne brillent pas non plus par excès de compétence !
On retrouve aussi Catherine Vautrin au ministère du Travail, avec son patronyme identique à celui du ténébreux et magnifique personnage de Balzac qui, de meurtrier en fuite, finit sa carrière en qualité d’espion de la police. Une telle ambition ne saurait déplaire à de roués politiciens. Madame Vautrin est quant à elle une « jeune » politicienne qui sévit depuis les années 1980, plus précisément après l’élection de François Mitterrand. Ce qui signifie qu’elle fait de la politique depuis plus de quarante ans.
Parmi ces recyclés du pouvoir ressurgit François Rebsamen, nommé ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, vieille connaissance des gouvernements Valls. Et pour qu’il ne se sente pas seul, Rebsamen sera accompagné par sa copine socialiste d’appellation contrôlée, l’inénarrable Juliette Méadel !
On pourrait étirer la liste et, à de rares exceptions près, on découvrirait des têtes connues, trop connues, qui n’ont en plus jamais été des épées en matière politique, ou alors des épées dans l’eau ! Et ces mêmes politiciens de carrière de s’étonner que le peuple les rejette. Un peuple qui a massivement voté pour un parti qu’on a éconduit des postes clés de l’Assemblée nationale et qu’on exclut en général de tous les lieux du pouvoir, comme pour signifier que le vote ne vaut rien. Et si le Rassemblement national obtenait une majorité écrasante à la prochaine présidentielle de 2027, on pourrait légitimement craindre que l’élection ne soit pas validée, comme l’avait autrefois prophétisé avec humour Jeanne Bourdillon dans les colonnes de Riposte Laïque :
Tout de même, la liste de ce nouveau gouvernement fantoche, assis sur une chaise posée sur un fil en équilibre au-dessus des gorges de l’Ardèche – ça, c’est pour l’image ! –, est édifiante car elle démontre, si besoin était, que le pouvoir pour le pouvoir est la seule motivation de ces gens-là.
Pauvre Bruno Retailleau, que va-t-il pouvoir faire dans cette galère, lui, le seul à posséder une éthique politique authentique, ce qui relève autant de l’impossible que de l’assonance !
Mais puisque, en cette journée de Noël, il est bon de voir les choses positivement, saluons la volonté écologique du gouvernement Bayrou qui, à bien y regarder, est un champion du recyclage !
Sinon, est-ce pour faire plaisir à Emmanuel Macron qu’on a mis à l’Économie Éric Lombard, un banquier ?