En 2023, la situation en Ukraine avait évolué vers ce qui semblait être une impasse. Mais l’année 2024 a prouvé que de plus grandes choses se préparaient. En 2024, après avoir pris Avdeïevka, les forces russes ont commencé à délibérer et à avancer régulièrement.
L’introduction des bombes FAB, des munitions de précision livrées par des avions volant en dehors de la portée des défenses aériennes ukrainiennes, a brisé les fortifications de défense ukrainiennes. L’infanterie russe, couverte par une artillerie abondante et avec l’aide de drones, s’est infiltrée et a submergé les lignes ukrainiennes. La pénurie croissante de troupes ukrainiennes a contribué à accélérer la progression.
Les actions de diversion, menées par la Russie dans la région de Kharkov et par l’Ukraine elle-même en raison de son attaque dans la région de Koursk, ont encore affaibli les lignes ukrainiennes. Un grand nombre de pertes, des troupes démotivées et un manque d’équipement lourd ont depuis diminué les forces ukrainiennes. La spirale descendante dans laquelle se trouve actuellement l’armée ukrainienne devrait se poursuivre.
Au cours des six derniers mois, la ligne de front principale dans le sud-est de l’Ukraine a changé de manière significative.
1er juillet 2024
Sur la carte du 1er juillet ci-dessus, six villes ayant ou ayant eu une importance militaro-logistique sont marquées par des chiffres bleus.
La carte ci-dessous montre qu’elles ont été capturées ou qu’elles risquent de tomber d’un moment à l’autre.
1er janvier 2025
Le numéro 1 au sud est Velyka Novosilka. Elle fait actuellement l’objet d’un encerclement opérationnel car toutes les routes principales qui y mènent sont sous contrôle russe. La seule route de ravitaillement qui reste est celle qui traverse les champs boueux au nord-ouest. Velyka Novosilka, le point d’ancrage ukrainien du front sud, devrait tomber dans les deux prochaines semaines.
Le numéro 2 est Ougledar qui était lourdement fortifié et bien défendu. Elle est tombée le 1er octobre, les dirigeants ukrainiens n’ayant pas réussi à soutenir ses défenseurs battus. Comme il n’y avait pas d’autres établissements importants au nord d’Ougledar, la ligne de front s’est depuis lors considérablement déplacée.
Le numéro 3, Kourakhovo, était le centre logistique des troupes ukrainiennes qui tenaient les positions fortifiées à l’ouest de la ville de Donetsk. Elle est tombée la nuit dernière. Le principal danger pour les habitants de la ville de Donetsk a donc été écarté. Il n’y a pas grand-chose à l’ouest de Kourakhovo qui puisse arrêter un mouvement rapide des Russes au-delà de cette ville.
Cinquièmement, la ville de Toretsk a dominé les positions ukrainiennes le long de l’angle nord-ouest de la République populaire de Donetsk (RPD). Il a été rapporté qu’elle est également tombée la nuit dernière. Le numéro 6, Chasiv Yar, est sur le point de suivre. Hier, les troupes russes se sont emparées de sa principale gare ferroviaire.
Avec la chute de Toretsk et de Chasiv Yar, les lignes les plus fortifiées du nord-est de la RPD auront été éliminées. Les forces russes procéderont à partir de là à une attaque en tenaille vers l’ouest en direction de Konstantinovka.
Au centre de l’arc sud-nord qui s’étend du numéro 1, Velyka Novosilka, au numéro 6, Chasiv Yar, se trouve le numéro 4, Pokrovsk. C’était et c’est toujours le point logistique central pour les forces ukrainiennes sur toute la ligne de front de Donetsk. La ville étant fortement fortifiée, les forces russes éviteront de l’attaquer directement. Elles tentent plutôt d’envelopper la ville par le sud et l’ouest. Lorsqu’elles parviendront à couper les liaisons ferroviaires et routières entre Dnipro et Pokrovsk, elles seront prêtes à s’emparer de la ville.
Le seul «succès» ukrainien de l’année, l’incursion dans l’oblast russe de Koursk, s’est transformé en une catastrophe que même les observateurs pro-ukrainiens craignaient. Elle n’a guère contribué à détourner les forces russes de la ligne de front orientale, mais a consommé de nombreuses unités ukrainiennes et une grande partie de leur équipement lourd. À l’heure actuelle, la taille de l’incursion initiale a été réduite de moitié. Soudja, la seule ville russe tenue par les Ukrainiens, tombera bientôt. Le reste de l’incursion, militairement insignifiant, sera difficile à conserver.
Le nouveau président américain Donald Trump a promis de mettre fin à la guerre en Ukraine dans un bref délai. Cependant, le seul moyen d’y parvenir est de céder à toutes les demandes formulées par la partie russe. Les factions occidentales favorables à la guerre et l’État profond feront de leur mieux pour empêcher cela. Ils réclament toujours une campagne de pression maximale pour mettre la Russie à genoux.
Mais toutes les mesures qu’ils prévoient d’introduire ont déjà été essayées. Un nouveau renforcement des sanctions contre la Russie ne fera qu’affaiblir davantage les alliés des États-Unis. Il n’y a plus d’«armes miracles» dans les arsenaux américains que la Russie ne puisse pas contrer immédiatement. La Russie surpasse les fabricants d’armes occidentaux dans toutes les catégories.
L’armée ukrainienne est sur le point de s’effondrer. L’économie de l’Ukraine est chancelante. Son peuple a perdu la volonté de se battre.
Comme les États-Unis et l’OTAN ne sont probablement pas disposés à concéder leur défaite, la guerre devra être décidée sur le champ de bataille. En 2025, les forces russes continueront à détruire l’armée ukrainienne. Elles s’empareront de tout ce qui est nécessaire pour garantir la sécurité stratégique de la Russie.
Dans un an, les discussions dans les pays occidentaux pourraient bien porter sur l’envoi de leurs propres troupes sur la ligne de front ukrainienne. Mais la perspective de pertes massives de leurs propres soldats empêchera probablement leurs populations d’y consentir.
L’Occident cédera parce que, à part la guerre nucléaire, ce sera la seule option qui restera sur la table.
source : Moon of Alabama
https://reseauinternational.net/2025-lukraine-au-bord-de-la-defaite/