La nouvelle arrivée de Donald Trump, comme successeur de Biden, finalise la chute politique, commerciale, de l’UE sur la scène internationale, la rendant insignifiante face à la Chine et aux États-Unis. Les responsables politiques européens, qui sont encore en poste et qui dominent le parquet des institutions officielles, sont en train de sentir un vent froid sur leur nuque. L’avenir des pays européens se trouve gelé sur sa trajectoire actuelle. La mauvaise. Cela annonce l’explosion du système de l’EU et le début de la débandade de cette élite mondialiste qui gravite autour d’Ursula von der Leyen.
L’ordre international de longue date, qui existait depuis trois décennies, s’est estompé. « Trump pousse l'Europe vers un choix perdant-perdant entre les États-Unis et la Chine », titre Politico, continuant : « Alors qu’ils se dirigent vers les Alpes suisses pour le Forum économique mondial de cette année [du 20 au 24 janvier], les dirigeants européens s’inquiètent des menaces commerciales de Trump et de la dépendance de leurs économies à la Chine ».
Le président et directeur général du Forum économique mondial (FEM), ancien ministre norvégien du Commerce extérieur et de l'Industrie et de l'Environnement, Børge Brende, traduisant l’inquiétude glaciale de l’élite de Davos, a déclaré : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant. 2025 sera une année de conséquences. Elle affectera le cours des événements, peut-être même au niveau que nous avons connu dans l’histoire, comme en 1918-1945-1989. Car nous sommes confrontés à des avancées technologiques rapides qui remodèlent les économies, à des changements dans la dynamique du pouvoir qui refaçonnent les relations mondiales et à de nouvelles politiques commerciales qui redessinent le commerce ». « L’ordre international de longue date qui existait depuis trois décennies s’est estompé. Nous sommes désormais entre deux ordres et le prochain n’a pas encore pris forme », a-t-il regretté. « À ce moment critique, nous devons veiller à ce que la jungle de la géopolitique ne repousse pas. La force ne peut pas remplacer le discours. La non-coopération ne peut pas devenir la nouvelle norme. Nous venons de sortir de l’année la plus chaude jamais enregistrée, le nombre et l’intensité des conflits dans le monde ont fortement augmenté et la possibilité d’une nouvelle crise sanitaire mondiale se profile à l’horizon », termine-t-il.
Cette inquiétude traverse, aussi, les paroles de l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui avoue l’échec de sa politique et de ses mesures. « Les règles du jeu entre les puissances mondiales sont en train de changer. Rien ne doit être tenu pour acquis. Et même si certains en Europe n’apprécient pas cette nouvelle réalité, nous sommes prêts à y faire face. Nos valeurs ne changent pas. Mais pour défendre ces valeurs dans un monde en mutation. Nous devons changer notre façon d’agir. Nous devons rechercher de nouvelles opportunités partout où elles se présentent. C’est le moment de s’engager au-delà des blocages et des tabous. Et l’Europe est prête pour le changement », a-t-elle fait savoir à Davos.
Elle martèle : « De la mer Baltique au détroit de Taiwan. L’ordre mondial coopératif que nous imaginions il y a 25 ans n’est pas devenu réalité. Au contraire. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de concurrence géostratégique acharnée. Les principales économies mondiales se disputent l’accès aux matières premières, aux nouvelles technologies et aux routes commerciales mondiales. De l’IA aux technologies propres. Du quantique à l’espace. De l’Arctique à la mer de Chine méridionale, la course est lancée ».
L’UE est dans l’impasse. Politico envisage deux options. « Option 1 : se plier à sa volonté et se découpler totalement des produits chinois, ce qui mettra à l’épreuve l’unité des 27 pays de l’Union européenne et des institutions de Bruxelles, déclenchera probablement des représailles de la part de Pékin et freinera encore davantage leurs économies chancelantes. Option 2 : laisser Trump faire cavalier seul avec la Chine, ce qui mettra à l’épreuve l’unité des 27 pays de l’UE, pourrait inciter les États-Unis à imposer des droits de douane sur les produits européens et, vous l’avez deviné, freiner encore davantage leurs économies chancelantes ». Face à la Chine et aux États-Unis, l’UE est coincée et avec elle la France qui –comme un fou – continue de suivre les directives de la Commission européenne.
Sur France Inter, au début de janvier, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a lancé : « Est-ce que nous sommes entrés dans une époque qui voit le retour de la loi du plus fort ? La réponse est oui. Alors faut-il se laisser intimider ? Faut-il se laisser gagner par l'inquiétude ? Évidemment que non. Il faut d'abord se réveiller, se renforcer dans un monde gagné par la loi du plus fort, dans le domaine militaire, dans le domaine de la compétition ».
Pour Politico, « le problème est que même les Européens les plus forts pourraient ne pas survivre ». Et, l’UE traverse une crise existentielle historique. Ses élites ont décidé – sauf certains comme Viktor Orban ou le Premier ministre slovaque, Robert Fico, qui affrontent Bruxelles notamment sur le conflit en Ukraine – de se couper des matières premières russes, laissant la Chine et les États-Unis négocier sans l’UE.
Ces élites EU réalisent la sueur froide dans le dos et le cou gelé que leur grand allié américain les laisse tomber et qu’ils se trouvent face à la colère grondante des peuples européens : les partis d’extrême droite sont en train de gagner en Europe et de reprendre le terrain.
D’après Politico, les deux pays, qui sont à l’origine de la création de l’UE, la France et l’Allemagne, sont justement « les deux principales économies de l’UE [qui] sont à l’épicentre du problème ». « La France a connu quatre premiers ministres différents en seulement un an, dans un contexte d’impasse budgétaire et de déficit croissant, et se précipite vers une crise économique. L’Allemagne, confrontée à sa propre crise budgétaire, a enregistré une baisse de son produit intérieur brut pour la deuxième année consécutive (du jamais vu au cours des deux dernières décennies), entraînant avec elle le reste de l’UE. Son leader très impopulaire, le chancelier Olaf Scholz, a été contraint d’organiser des élections anticipées en février qu’il est presque certain de perdre », conclut le média anglophone.
Pierre Duval
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