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USA : le mouvement contre l’avortement prend encore de l’ampleur

@Kent Nishimura / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
@Kent Nishimura / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Ce vendredi 24 Janvier avait lieu, à Washington, la March for Life (Marche pour la vie, NDLR), grande manifestation anti-avortement qui existe aux États-Unis depuis 1974. Cette édition a été marquée, notamment, par un soutien de Donald Trump qui, tout nouvellement élu, a souhaité s’adresser par vidéo aux dizaines de milliers de personnes réunies ce jour-là. « Votre mission est juste, très très pure : forger une société qui accueille et protège chaque enfant comme un beau cadeau de la main de notre Créateur, lance-t-il. Pendant mon second mandat, nous nous battrons à nouveau fièrement pour les familles et pour la vie », a-t-il promis aux manifestants.

Depuis plusieurs années, le mouvement pro-vie prend une ampleur inédite, aux États-Unis. Certaines des premières décisions de Donald Trump, les propos récents du président argentin à Davos, montrent que s’opposer à l’avortement ne confronte plus les dirigeants au tabou d’autrefois. Une politique anti-IVG se développe, créant une vive inquiétude chez une partie des Américains.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et le vice-président américain James David Vance participaient à la marche. Ce dernier a enflammé les manifestants : « Nous marchons pour protéger les enfants à naître. Nous marchons pour proclamer et vivre la vérité sacrée que chaque enfant est un miracle et un don de Dieu. [...] Permettez-moi donc de dire très simplement que je veux plus de bébés aux États-Unis. [...] Nous avons besoin d’une culture qui célèbre la vie à tous les stades. [...] Notre pays voit le retour du président américain le plus pro-famille et pro-vie de l’histoire », a dit Vance aux manifestants.

Les États-Unis rejoignent la Déclaration de consensus de Genève

Le même jour, Marco Rubio, secrétaire d’État, affirmait que les États-Unis allaient rejoindre la Déclaration de consensus de Genève sur la promotion de la santé de la femme et le renforcement de la famille. « L'administration Trump s'engage à soutenir les familles, à promouvoir la santé de la femme et à protéger les enfants à toutes les étapes de la vie », a-t-il écrit, dans un communiqué. Cette organisation internationale, qui regroupe 35 pays signataires, avait été lancée en 2020 à l’initiative des États-Unis, sous le premier mandat de Donal Trump. L’ancien président démocrate Joe Biden s’en était retiré. Cette coalition rappelle que le droit à la vie est inhérent à la personne humaine, que l’enfant a besoin d’une protection spéciale avant sa naissance et que « l’avortement ne devrait, en aucun cas, être promu comme méthode de planification familiale ».

C'est l'aboutissement d'un long combat des militants pro-vie. Rappelons qu’en 2022, la Cour suprême des États-Unis avait annulé l'arrêt historique Roe v. Wade, qui garantissait le droit à l'avortement dans tout le pays, après la nomination de trois juges conservateurs au cours du premier mandat de Donal Trump. À ce jour, quatorze États américains interdisent le droit à l’avortement.

Donald Trump signe des décrets « pro-life »

Une semaine après son investiture, le nouveau président américain a donc signé de nombreux décrets, parmi lesquels deux ne passent pas inaperçus. Le premier gracie 23 personnes poursuivies par le précédent gouvernement pour avoir participé à des manifestations visant à bloquer des cliniques pratiquant l’avortement. « Ils n'auraient pas dû être poursuivisa déclaré Donald Trump, aux journalistes. C'est un grand honneur pour moi de signer ce document. »

Le second décret rétablit le « Mexico City Policy » (déjà rétabli par Trump en 2017 et abrogé par Biden en 2021). Un texte qui, selon le Washington Post, « interdit aux organisations qui reçoivent des fonds américains pour la santé mondiale, à quelques exceptions près, de pratiquer des avortements, de conseiller ou de fournir des informations sur la possibilité d'avorter, ou de plaider en faveur de la libéralisation du droit à l'avortement ».

C’est dans ce contexte que, le 23 janvier, le président argentin Javier Milei a prononcé à Davos un discours en forme de charge violente contre le wokisme. Il y dénonce le « programme sanglant et meurtrier de l’avortement » comme une branche de « l’idéologie woke ».

Ces prises de parole et ces mesures inquiètent le mouvement pro-choice américain et la communauté LGBT, qui dénoncent un climat de menace de la liberté sexuelle. Des inquiétudes illustrées par Amnesty International qui expliquait, voilà quelques jours : « Aussitôt investi, le nouveau président a déjà signé plusieurs décrets qui marquent une nette offensive contre les droits de l'homme. »

Presque totalement absent en Europe, le combat contre l'avortement fait plus que jamais l'actualité, aux États-Unis.

Yves-Marie Sevillia
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