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M.-C. Le Pen dénonce le gauchisme culturel de la Région IDF

Capture écran Le Maine Libre
Capture écran Le Maine Libre
En sortant le 30 janvier de la commission permanente de la région Île-de-France dont elle est élue RN, Marie-Caroline Le Pen publie sur X l’intervention qu’elle vient d’effectuer: « Nous ne cessons de vous inviter à cesser de subventionner les réseaux de marchands de tableaux, les copinages d'un entre-soi artistique pour favoriser la création culturelle populaire, celle en direction d'artistes qui n'ont justement pas les relations ou parfois même juste pas le tempérament pour s'abreuver à la fontaine de l'argent public. De ce point de vue, le dernier film qui vient de sortir, Toutes pour une, est édifiant. Un film woke, parfaitement indigent et insultant pour l'œuvre de Dumas, qu'évidemment la région a subventionné à hauteur, je crois, de 390 000 euros et qui détient d'ailleurs un record absolu de fréquentation avec une moyenne de deux personnes par salle ».

La politique culturelle LR en IDF : un naufrage ?

On pourra certes faire remarquer que le record absolu en la matière reste Slava Ukraini de Bernard-Henri Lévy en 2023, qui a dû être retiré des salles au bout d’un mois après n’avoir fait que 1.024 entrées. Mais pour Marie-Caroline Le Pen, le scandale du financement régional de Toutes pour une est un révélateur : « Votre politique culturelle ressemble à un naufrage, d'abord un naufrage financier et s'agissant d'un film militant et woke, un naufrage moral. Je me pose une question en fait, je me dis si madame Portelli [première vice-présidente chargée de la Culture, du Patrimoine et de la Création au Conseil régional] n'a pas la lucidité ou le courage de se remettre en cause, pourquoi messieurs et mesdames de la majorité, ne l'incitez-vous pas à le faire, par exemple en refusant de cautionner ces lamentables dérives ? »

 

Le 31 janvier sur CNews dans L’heure des pros, Pascal Praud décide de diffuser l’intervention, avant d’interroger la présidente régionale : « je voudrais que Madame Pécresse nous dise pourquoi le Conseil régional d’Île de France donne 390 000 euros à un film woke. » Et voilà qui ne fait qu’ajouter à une série de polémiques qui ont commencé avant même la sortie du film dans les salles.

Scénario catastrophe

Après le visionnage presse, à part la revue féminine Marie-Claire, qui avait sans doute trouvé très chic cette idée si disruptive de faire singer les trois mousquetaires par des femmes, la critique, dont BV, avait unanimement recalé le film, suivie par des réseaux sociaux déchaînés comme rarement. Et pour ne rien arranger, alors qu’elles faisaient la promo de leur film, la réalisatrice et les actrices s’en sont pris violemment à tous ceux qui osaient critiquer un tel chef-d’œuvre. Ce bruyant concert de casseroles a finalement eu un double effet très prévisible. Les avis négatifs de spectateurs ont afflué, obligeant le site Allociné à les supprimer. Et la sanction du public est venu siffler la fin du match : 11 611 entrées en une semaine, soit en effet 2 spectateurs par séance en moyenne, un peu faiblard pour un film au budget de dix millions d’euros.

Pour BV, Marie-Caroline Le Pen est revenue sur les aspects autant économiques que moraux de la politique culturelle de la région francilienne, qui ont motivé sa sortie contre le financement de Toutes pour une : « il y a des réalisateurs qui sont quand même très connus, et qui ont peut-être envie, mais pas besoin [de nos subventions]. Notre philosophie, c'est plutôt d'aider des gens qui n'ont pas de relation et ont besoin d’aide, justement. C'est un peu choquant d'aller financer des films qui n'ont pas vraiment besoin de subvention juste pour pouvoir dire qu'on est allé à Cannes. Parce qu'en fait, nous sommes la Région Île-de-France. Or [dans la majorité LR], ils se comportent comme s'ils étaient le ministère de la Culture, et comme si ce n'était pas du tout de l'argent public ».

« Un esprit un peu totalitaire et complètement gauchiste »

Ce n’est pas la première sortie de l’élue RN contre les choix de financement du cinéma. « Ils avaient financé un film qui s'appelait La Belle de Gaza. Il fallait le faire… le synopsis, c’était l'histoire d'un transgenre gazaoui qui allait se faire opérer à Tel Aviv. C'est un mauvais gag, en fait, car cela coche toutes les cases de l'indignité. En pleine guerre, alors que des gens sont en train de mourir… » Autre exemple qu'elle nous donne, « celui d'un petit film à destination des 8-11 ans qui pose des questions sur la sexualité, avec une fille qui répond. Mais qu'est-ce qu'on vient faire là-dedans ? 8-11 ans, c'est entre le CE2 et la sixième. Les parents n'ont pas particulièrement envie qu'on fasse un petit film ».

Ces choix ne sont-ils pas un peu étonnants de la part d’une majorité LR ? « Madame Portelli dit qu'elle est contre l'écriture inclusive. Elle le dit, mais dans les faits, on ne voit pas tellement de changements » par rapport à l’ancienne politique régionale socialiste. « Tout est comme ça. Et en commission à la Culture, c'est toujours assez violent. On ne peut pas poser de questions, parce que si on le fait, c’est qu’on est contre la culture. Il y a un esprit qui est un peu totalitaire et complètement gauchiste. Et c'est un peu fatiguant », conclut Marie-Caroline Le Pen.

La liberté de subventionner des daubes

La vice-présidente Florence Portelli, elle, en réponse à Marie-Caroline Le Pen, s'est abritée derrière la liberté de création : « Je vous rappelle que nos subventions, elles sont aussi, c'est pas uniquement des libertés de création - parfois, il y a des films que j'aime, d'autres pas -, ça fait partie de la liberté tout court d'ailleurs. Moi, je suis très attaché à la liberté, Madame, je ne suis pas pour la censure, la dictature. Et d'ailleurs, vous parlez du wokisme comme une dictature. Mais ce que vous proposez là, est aussi une censure... » Vu comme ça, effectivement. On pourrait parler alors de la liberté de subventionner des daubes...

Fatiguant aussi pour les contribuables-spectateurs, qui ne cessent de financer des films qu'ils ne veulent surtout pas aller voir...

Etienne Lombard

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