Bien lui en a pris, mais Gérald Darmanin aurait sans doute été bien inspiré de prendre exemple sur Giorgia Meloni lorsqu’il était encore à Beauvau. Car l’élue italienne a fait mentir les oiseaux de mauvais augure et est parvenue à faire chuter drastiquement l'immigration illégale. « En 2024, nous avons réduit les arrivées irrégulières de 60 % par rapport à l’année précédente et de 38 % par rapport à 2022. Pour la deuxième année consécutive, les rapatriements d’immigrants expulsés ont augmenté, avec une augmentation supplémentaire de 16 % », a déclaré le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi, dans un entretien accordé le 31 décembre dernier. Indifférents aux vociférations des organisations de gauche, nos voisins transalpins ont su faire évoluer leur « État de droit » et engager une coopération étroite avec les pays d’origine et de transit permettant de freiner les flux entrants.
Italie : 1 – France : 0
De notre côté des Alpes, le bilan des politiques migratoires mises en place est tout autre. Pas moins de 336.700 premiers titres de séjour ont encore été accordés par la France à des étrangers, en 2024. Record battu. À titre de comparaison, cela équivaut à la population de la ville de Nantes… Alors que la natalité est au plus bas et que l’insécurité explose, la vague migratoire continue tranquillement de déferler sur la France. La population bénéficiant d'un titre de séjour, en France, ne cesse d'augmenter. Au total, il y avait 4,3 millions de titres de séjours valides, au 31 décembre 2024, en hausse de 3,9 %. Sans surprise, les nationalités du Maghreb et d'Afrique subsaharienne sont majoritaires parmi les octrois de titres de séjour.
De maigres motifs de réjouissance
Mais il s’en trouve certains pour se féliciter de ce bilan. « Je me réjouis de ces résultats obtenus grâce à la politique de fermeté que nous avons menée durant les 9 premiers mois de l’année 2024 », a ainsi fièrement tweeté Gérald Darmanin. L’ancien ministre de l’Intérieur faisait là référence à la hausse, réelle, du nombre d’expulsions réalisées en 2024. Mais il ne s’agit que de 21.600 personnes… sur un total de clandestins estimé, par l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 individus ! Autant essayer de vider l’océan à la petite cuillère.
De même, on peut toujours se rassurer, comme le font certains, en se disant que la hausse des titres de séjour est moins forte qu’en 2023 ou que les régularisations de clandestins sont en baisse, mais on est loin du sursaut que nécessiterait la situation de « submersion migratoire » dans laquelle se trouve la France.
Au lieu de cela, naguère, Gérald Darmanin a préféré tirer à boulets rouges sur Giorgia Meloni - que la presse française présentait comme une « post-fasciste » - et jugé opportun d’adopter un discours de gauche. Pendant que la présidente du parti Fratelli d’Italia faisait des pieds et des mains pour réduire les flux, notre ministre de l’Intérieur continuait d’affirmer qu’il n’y avait aucun « lien entre immigration et délinquance ». Là où Giorgia Meloni s’inquiète de l’islamisation de son pays et assure que l’Europe n’a pas vocation à devenir un continent musulman, Gérald Darmanin, lui, déclare que « l’islam est une religion française » et que « l'immigration n'est pas mauvaise » pour notre pays...