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« On va se battre » : automobilistes et RN manifestent contre les ZFE

©JeanBexon
©JeanBexon
Munis de vignettes « Crit’Air LIBRE » en signe de protestation, une vingtaine d’automobilistes ont répondu présent, à l’appel des députés du Rassemblement national, ce mardi 11 février. La grogne de ce jour : les ZFE, ces « zones à faibles émissions », qui sont en vigueur dans de nombreuses agglomérations et dont ils demandent expressément la suppression, au nom de la sauvegarde des libertés individuelles.

Des automobilistes étranglés par les restrictions

« Dans un an, je ne vais plus du tout pouvoir venir à Paris. » Parqué aux abords du palais Bourbon où se sont réunis les manifestants, Patrick nous montre du doigt la voiture interdite. Sa Renault diesel construite en 2010, et classée Crit’Air 3, n’a théoriquement plus le droit de circuler dans la capitale depuis le 1er janvier 2025, comme le veulent les lois d’Orientation des mobilités et Climat et Résilience votées en 2019 et 2021. Si ce jardinier, exerçant dans une commune des Yvelines, bénéficie d’une période de tolérance d’un an, en janvier prochain, les contraventions devraient tomber s’il s’aventure dans les zones interdites. N’ayant pas les moyens d’acheter ni d’entretenir un véhicule électrique neuf, il ne voit pas d’autre solution que d’abandonner ses virées dans sa ville natale.

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Pour Ségolène*, pas question de se soumettre. « On va se battre », lance cette femme qui se rend tous les jours au travail dans l’Est parisien avec sa voiture, aujourd’hui rendue « obsolète » par le système Crit’Air qui classe la responsabilité écologique des véhicules. Loin d’accepter qu’on réduise sa liberté de circuler, elle espère que le Rassemblement national saura faire entendre la voix de ces « Français périphériques », grâce à sa proposition de loi qui exige purement et simplement la suppression de ces « zones à forte exclusion ».

ZFE : le symptôme d’une France « à deux vitesses »

Ce n’est pas la première fois que le parti aux onze millions d’électeurs se mobilise contre les ZFE. En 2023, le RN avait déjà déposé une proposition de loi visant à abroger ces restrictions, responsables d’une « ségrégation sociale » et d’un « séparatisme territorial », selon les mots du député Pierre Meurin. Faute d’avoir été entendu, il remet aujourd’hui le sujet sur la table.

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« Pour le bien du pacte social, il faut arrêter d’opposer les Français entre ceux des citadelles imprenables et ceux des zones périphériques », martèle l’élu du Gard, en rappelant qu’avec ces mesures, ce sont dix à quinze millions de véhicules qui seront bloqués aux portes des grandes villes et de leurs agglomérations. Des personnes qui seront restreintes dans leur accès aux services publics, aux emplois, aux soins, aux commerces et aux grandes écoles, concentrés dans les grandes métropoles.

Le RN insiste : les directives européennes imposent des résultats en matière de qualité de l’air mais ne dictent pas les moyens à employer. Supprimer les ZFE ne violerait donc en rien le droit européen, assure le parti à la flamme Si sa proposition est rejetée, il promet d’employer les grands moyens et de contester ces restrictions en s’appuyant sur le droit à la circulation, un principe « à valeur constitutionnelle ». Reste à savoir si l'exécutif écoutera ces Français, encore une fois laissés pour compte.

*Le prénom a été modifié

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