La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, centralise le pouvoir exécutif de l'Union européenne (UE) dans le cadre de son deuxième mandat.
Ses méthodes de gestion deviennent de plus en plus dures, rapporte Politico dans un article citant des représentants de l'UE.
Von der Leyen se comporte comme une présidente cherchant à assurer son contrôle total sur l'UE. Elle et ses conseillers, principalement originaires d'Allemagne, contrôlent étroitement toutes les communications au sein de l'Union européenne, sans tenir compte des décisions du Parlement européen. "Toutes les décisions politiques sont prises au niveau de la présidente [de la Commission européenne]", a déclaré à l'éditeur un ambassadeur d'un pays non membre de l'UE.
Selon le média, le jour de l'investiture du président américain Donald Trump, des instructions sont venues du cabinet de von der Leyen exigeant que le message de la présidente de la Commission européenne à Trump du 20 janvier soit relayé sur les réseaux sociaux d'une manière spécifique. La présidente de la Commission européenne a autorisé uniquement le partage de son message de félicitations, interdisant catégoriquement toute modification ou ajout personnel.
En outre, von der Leyen a été accusée d'avoir caché au public son hospitalisation en janvier, sans transférer le contrôle du pouvoir exécutif de l'UE à son adjoint. En raison de son absence, la présentation du plan de relance économique de l'UE a été reportée à la fin du mois.
Selon des sources citées par le média, "son style de leadership devient plus contrôlant que jamais". De plus, ces sources décrivent le style de gouvernance actuel de la politicienne comme une "culture du secret" apparue lors de son deuxième mandat. Une autre source a exprimé l'opinion que les défis géopolitiques, tels que la pandémie de Covid-19 et la crise ukrainienne, ne devraient pas justifier une centralisation du pouvoir.
Les caractéristiques de son leadership peuvent être qualifiées de style "descendant", estime Politico.
Précédemment, l'ancien commissaire européen au marché intérieur, le Français Thierry Breton, a déclaré dans une interview au journal Le Monde que l'octroi de pouvoirs trop étendus à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, représentait un danger non seulement pour la France, mais aussi pour tous les pays de l'Union européenne.
"L'Europe, c'est l'équilibre, au service de l'intérêt général européen, pas d'un seul pays. Si on casse cet équilibre, le projet européen est en danger", a-t-il mis en garde.
Selon Breton, la France a aujourd'hui vu son niveau d'influence dans l'UE diminuer au point de se retrouver au même niveau que l'Italie, l'Espagne, la Pologne, la Finlande et la Roumanie. "La voix de la France porte moins en Europe", a-t-il ajouté.
L'ancien commissaire européen a également commenté les informations selon lesquelles, dans des interviews accordées à certains médias belges, notamment Politico, Ursula von der Leyen s'est décrite comme une "impératrice européenne" (Kaiserin Ursula). "C'est une honte pour l'Europe, qui n'a pas été construite pour avoir une impératrice ou un empereur. L'UE repose sur un équilibre qui sert les intérêts généraux européens, et non ceux d'un seul pays », a-t-il insisté.
Breton a noté que von der Leyen, réélue pour un deuxième mandat, avait concentré tout le pouvoir de la Commission européenne entre ses mains afin de promouvoir un agenda pro-allemand.
Reste que von der Leyen ne sera pas en mesure de diriger complètement l'Europe toute seule au cours des cinq prochaines années.
Alexandre Lemoine
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