Il faut dire qu’en face, l’heure n’était pas franchement à la « sororité ». Les insultes pleuvaient en direction des jeunes Françaises, qualifiées à la cantonade de « racistes » et de « fascistes ». S’y sont également mêlés des appels au meurtre visant nommément la directrice du collectif. « Planter Alice Cordier », « Une rafale pour Cordier », pouvait-on ainsi lire sur les murs de la capitale. Sur X, l’eurodeputée d’extrême gauche Rima Hassan – qui fait déjà l’objet d’un signalement pour apologie du terrorisme - a même relayé un appel à « dissoudre Némésis à l’acide ». Nul doute que, sans la présence de l’important dispositif policier, les membres de l’association féministe auraient été lynchées.
L’inversion accusatoire médiatique
C’est pourtant une tout autre histoire qui a été racontée dans la presse mainstream. Rien n’y a été dit quant aux menaces proférées contre les jeunes femmes de Némésis. Au contraire. À lire les médias de gauche, ce sont elles qui auraient fait preuve de violence, samedi après-midi.
Le Parisien, par exemple, accuse le « collectif d’extrême droite » d’avoir pour habitude de mener des « actions coups de poing » et d’être venu le 8 mars avec pour objectif de « semer le trouble ». Scandaleusement biaisé, l’article conteste à Némésis son engagement féministe, mais prend en revanche pour argent comptant les propos d’une militante anonyme de l’organisation gauchiste Nous toutes, selon laquelle l’affreux « collectif identitaire, raciste, xénophobe » s’est donné pour mission de « bordéliser les manifestations ». Les mêmes éléments de langage, au mot près, ont été repris dans le quotidien woke 20 Minutes.
Sans aller jusqu’aux outrances de L’Humanité, qui traite les militantes de Némésis de « féminazies » et considère que leur présence à la manifestation parisienne constituait en soi un « odieux happening », Franceinfo a estimé que le « groupuscule identitaire » n’avait tout simplement pas sa place au rassemblement du 8 Mars. « L'extrême droite utilise le féminisme pour mieux diffuser son discours anti-immigration », explique ainsi le média public, s’appuyant sur des infos piochées dans StreetPress et sur l’analyse d’une certaine Magali Della Sudda. Hasard ou pas, c’est la même « chercheuse » qui a été sollicitée par Télérama, où la « stratégie parasitaire » de Némésis a également été dénoncée.
De quoi justifier les violences et les appels au meurtre contre Alice Cordier et ses amies ? Libération semble le penser. Pour le quotidien parisien, Némésis s’est heurté à une juste « résistance féministe », une « riposte » salutaire face à « une incursion de l’extrême droite ». L’inversion des valeurs dans toute sa splendeur.
Le tabou de l’immigration
Au fond, que reproche-t-on à Némésis ? De lancer des appels à la haine ? Ce sont elles que l’on menace de mort. De commettre des violences ? Ce sont elles qui en sont victimes. De parasiter un rassemblement féministe avec des revendications hors sujet ? Pourquoi y accepter des groupes pro-palestiniens, dans ce cas ?
La culpabilité du collectif identitaire est à chercher ailleurs. Son tort est de noter la très nette surreprésentation des étrangers dans les violences sexuelles et de défendre des victimes dont les néo-féministes ne veulent pas entendre parler. C’est pour cette même raison que le collectif Nous vivrons, qui défend la mémoire des Israéliennes massacrées par le Hamas le 7 octobre 2023, a été lui aussi privé de manifestation. Interdiction d’évoquer le sexisme endémique qui sévit à Gaza, à Kaboul, à Saint-Denis ou à Téhéran et qui fait chaque jour le malheur de tant de femmes.