« La foule s’est mise à nous siffler comme de vulgaires animaux », poursuit Elouan dans un communiqué. Puis, plusieurs dizaines d’antifas, « cagoulés et armés » se sont dirigés vers les deux étudiants. « Ils m’ont saisi et tabassé. Ils disaient "foutez-le à terre". Je me suis pris une balayette et ils ont continué à me tabasser au sol », se souvient Léonard. Pendant plusieurs dizaines de secondes, les deux étudiants en droit sont alors victimes de « coups de poing, de pied et de parapluie ». La police finit par intervenir et disperser les manifestants. Admis aux urgences, Léonard souffre d’un « traumatisme crânien, de lésions au coccyx et d’hématomes sur tout le corps ». Il s’est vu prescrire cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT). Son ami a, quant à lui, reçu deux jours d’ITT. Les deux garçons ont déposé plainte contre plusieurs groupes d’extrême gauche. Jugés en comparution immédiate, les cinq antifas et leurs avocats ont obtenu un renvoi d’audience. Ils seront donc de nouveau appelés à la barre le 24 avril 2025. Dans l’attente de leur procès, les militants d'extrême gauche restent sous contrôle judiciaire. Depuis leur interpellation, ces militants antifas auraient en outre obtenu le soutien de la députée LFI Marie Mesmeur, nous rapporte Julien Masson, porte-parole du Rassemblement national à Rennes. Contactée, l’élue n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Il crache sur des militants Reconquête
Les antifas violents, dans la lignée des agresseurs présumés de Léonard et Elouan, bénéficient parfois d'une justice étonnamment clémente. Ainsi de l'agression de Tours en avril 2022.
A l’époque, en pleine campagne présidentielle, un antifa croise la route de militants de Reconquête qui tractent pacifiquement sur une brocante. Les militants d'Eric Zemmour sont alors violemment pris à partie. « Nous tractions pacifiquement quand un individu, de grand gabarit, nous a attaqués », se souvient Jean-Yves, rencontré par BV. « Il a commencé par s’en prendre à une femme. Je me suis interposé et là, il s’est mis devant moi et m’a insulté ». « Facho de merde ! Tire-toi ! Allez, tire-toi ! Casse-toi ! », crie l'antifa qu'on entend nettement dans une vidéo prise lors de l’agression. Le militant antifa finit cracher en direction de Jean-Yves, âgé alors de 68 ans et déjà malade, et par lui arracher sa casquette. Après l’altercation, les trois militants Reconquête décident de déposer plainte contre X, notamment pour violence. Depuis, Jean-Yves reste sans nouvelle de l’enquête lancée pour identifier le ou les auteurs des faits, et de sa plainte.
Contacté par BV, le parquet de Tours finit par nous expliquer que l’affaire est « classée sans suite depuis le 22/02/2024 au motif de l’infraction insuffisamment caractérisée ». Interrogé sur les motivations de ce classement sans suite, le parquet n’a pas donné suite à nos sollicitations. Jean-Yves, qui n’était pas au courant de cette décision, réfléchit à tenter des recours, si ceux-ci sont possibles. « Il faut mettre la pression », conclut-il. Concernant l'agresseur de Jean-Yves, est-ce l'un des antifas incriminés à Rennes ? Plusieurs témoins et des victimes elles-mêmes nous confirment l’avoir reconnu formellement sur des photos. Une information largement relayée sur les réseaux sociaux mais l'identité de l'agresseur de Jean-Yves ne nous a pas été confirmée par les services de police.
Léonard et Elouan dénoncent, tous deux, « l’impunité » dont jouit l’extrême gauche. Dans un communiqué, Elouan appelle donc à « la dissolution des groupes [d’extrême gauche] Défense Collective et Union Pirate ». Jean-Yves, également, souhaite que « tout cela s’arrête. Il faut engager une démarche pour dissoudre les groupes antifas ».