
Jacques Cheminade est un homme politique et essayiste franco-argentin. Il est le fondateur du parti politique Solidarité et progrès, connu pour ses positions souverainistes et son engagement contre la prédation financière. Cheminade, qui a été candidat à plusieurs élections présidentielles françaises, est également reconnu pour son approche critique de l’oligarchie financière et son plaidoyer pour une politique de paix.
Sylvain Baron, journaliste engagé, revient tout juste de son périple en Ukraine, où il a plongé au cœur des zones de conflit à Zaporija et Marioupol.
Franck Layré-Cassou est un personnage public aux multiples facettes. Passionné d’histoire, il est également reconnu comme un fervent napoléonien, ayant publié des ouvrages sur l’Empereur et son influence persistante dans notre quotidien. Sa carrière politique l’a vu candidat sous la bannière de Reconquête ! dans la 11ème circonscription de Paris et est aujourd’hui militant au sein du Rassemblement national.
Trump impose son tempo mais fait face aux exigences russes
Donald Trump a pris l’initiative de relancer les négociations pour une trêve en Ukraine, misant sur un cessez-le-feu rapide de 30 jours afin de stabiliser la situation. Son objectif était d’interrompre les combats pour permettre une issue diplomatique plus large. Il a directement contacté Vladimir Poutine pour poser les bases d’un accord, affirmant sa volonté d’agir en médiateur efficace.
Toutefois, le Kremlin a formulé des conditions précises, notamment un arrêt de l’aide militaire occidentale pendant la trêve. Cette demande, compréhensible du point de vue russe, visait à garantir qu’un cessez-le-feu ne soit pas utilisé pour réarmer l’Ukraine en vue d’une reprise des hostilités. Trump, pragmatique, a reconnu la nécessité d’une discussion approfondie sur ce point, sans pour autant valider cette exigence immédiatement.
L’autre question sensible a été celle des territoires sous contrôle russe. Moscou souhaite une reconnaissance de fait de la situation actuelle, tandis que Trump cherche un équilibre permettant d’éviter une escalade. Si aucun accord définitif n’a été trouvé, les discussions ont permis de clarifier les lignes de négociation et de poser les bases d’un dialogue plus structuré.
Une négociation à deux, sans Zelensky
Un point clé de cette séquence diplomatique a été l’absence de Volodymyr Zelensky dans ces premiers échanges. Trump a choisi de négocier directement avec Poutine, estimant que les grandes orientations devaient être fixées avant d’inclure l’Ukraine. Cette approche a suscité des interrogations, certains y voyant une volonté de contourner Kiev, d’autres une stratégie visant à accélérer le processus de paix.
Pour Moscou, cette configuration est cohérente avec sa perception du conflit. Le Kremlin considère les discussions comme devant se jouer d’abord entre grandes puissances, avant d’impliquer les parties locales. De son côté, Trump, en businessman, cherche à fixer un cadre avant d’entrer dans les détails. Son approche consiste à proposer un accord global, qui serait ensuite soumis aux Ukrainiens pour validation.
Cela ne signifie pas pour autant que Kiev est exclu des négociations à long terme. La Maison-Blanche a assuré que Zelensky serait consulté une fois qu’un projet concret émergera. En attendant, cette phase de dialogue entre Washington et Moscou reflète une volonté de redéfinir les rapports de force et d’ouvrir une voie alternative aux initiatives précédentes qui n’ont pas abouti.
Poutine et Trump, deux stratégies qui s’affrontent
Dans cette négociation, Poutine et Trump avancent avec des stratégies distinctes mais complémentaires. Le président russe cherche avant tout à sécuriser les positions de la Russie, en garantissant que toute trêve ne soit pas exploitée par l’Ukraine pour se renforcer militairement. De son côté, Trump veut obtenir un succès diplomatique rapide, consolidant ainsi son autorité sur la scène internationale dès le début de son mandat.
Le Kremlin sait que l’administration Trump veut éviter un enlisement et afficher des résultats concrets. Poutine, de son côté, entend maximiser les bénéfices pour la Russie en maintenant la pression et en négociant à son avantage. Cette dynamique rend les discussions tendues mais aussi potentiellement fructueuses si un compromis équilibré est trouvé.
Toutefois, cette confrontation de stratégies pourrait aboutir à une dynamique de compromis. Trump ne veut pas d’un bourbier ukrainien, et Poutine ne veut pas d’une escalade incontrôlable. Si un terrain d’entente se dessine, il reposera sur une reconnaissance des intérêts de chacun et une volonté mutuelle de stabiliser la situation tout en évitant une remise en cause des positions acquises.
source : Géopolitique Profonde