Les malheurs qui se sont accumulés sur notre pays, nos compatriotes les connaissent et les subissent. Nous citerons l’explosion de l’insécurité, l’écrasement des familles et des entreprises sous une pression fiscale et sociale démente, la paralysie et la chasse aux pauvres organisées par un « écologisme » délirant et uniquement punitif, une immigration hors de contrôle par des communautés qui se revendiquent réfractaires à notre culture, et aujourd’hui une crise du logement digne d’une après-guerre que les médias font semblant de découvrir. Nos compatriotes savent tout cela. Ce qu’ils savent moins, c’est que tous ces malheurs prennent leur source dans une origine commune : la « pensée de gauche ».
Tout a été fait pour cacher ou diluer cette réalité. Pourtant, il ne s’agit ni d’un délire paranoïaque, ni d’une invective tenant lieu d’argument : c’est une réalité démontrable.
C’est ce que nous nous proposons de faire dans ce texte. Après avoir évoqué la crise du logement, intéressons-nous à l’insécurité.
L’impact de mai 68 sur la culture de l’excuse
Les sympathisants de gauche n’aiment pas qu’on parle de 1968 : ils disent que la droite radote, qu’elle fait une fixation sur cet épisode. L’habitude de prendre les sophismes pour des démonstrations. Ce qui ne les a jamais empêchés de ramener Pétain à toute occasion.
Personne ne songe à prétendre que c’est cette année-là exclusivement que ni la pensée ni la situation politiques ont basculé. Mais c’est par sa valeur de symbole et de synthèse que 68 s’est imposée comme date charnière.
C’est aussi en 68 qu’on voit apparaître en gros titres les thèmes, les slogans, les mots, qui sont venus sur le devant de la scène et qui, bien que vides et usés, servent toujours de « ligne » aux néo-gauchistes d’aujourd’hui.
C’est d’abord la haine de la police. En 68, la police devient « l’ennemi ». Ce n’est pas parce qu’elle lutte contre la délinquance : c’est parce qu’elle est chargée du maintien de l’ordre, que les agités qui se rêvent « révolutionnaires » appellent « la répression ». Déjà fanatiques du simplisme et de l’outrance, les manifestants professionnels apparus dans le paysage lancent le slogan : « CRS = SS ».
L’opprobre est lancé. Il va s’incruster.
Dans la même veine, les thèmes politiques qui sous-tendent le mouvement donnent de la voix : c’est la révolution post-marxiste : les pauvres contre les riches, les prolétaires contre les capitalistes.
Personne ne semble s’étonner de ce que le statut social des meneurs les situe aux antipodes de ceux qu’ils prétendent représenter.
Mais si ces fils et filles de bourgeois n’ont pas idée de ce qu’est le peuple, ils ont des idées pour lui. Ce sont eux, les intellectuels, qui détiennent le savoir et qui doivent guider « les masses ». Stratèges innés à 20 ans, ils sont forts d’une idée bien pratique : la défense et le statut de « prolétaire » justifient tout, dans tous les domaines.
La délinquance, par exemple : c’est le produit de la révolte des pauvres, sa répression est donc forcément illégitime et injuste.
C’est ainsi que se développe « la culture de l’excuse », qui continue à dominer la « pensée de gauche » aujourd’hui.
C’est aussi dans cette veine que s’élabore la notion de « délinquance de besoin » (chez des gens qui n’ont pas idée de ce qu’est le besoin).
Le problème, en 2025, c’est que les sophismes de l’époque ont eu la vie dure et n’ont changé que d’accoutrement : 40 ans plus tard, quand les « jeunes » des zones de non-droit cassent, pillent, incendient, blessent et même tuent, la presse de « bon esprit » vous explique qu’en réalité, ils sont des victimes et qu’ils se révoltent contre les discriminations.
La pensée de gauche a même mis au point, il y a longtemps, la notion de « récupération individuelle ». C’est plus chic que de dire « le vol ».
La pensée de gauche en faveur du laxisme
Mais – c’est un peu moins connu – 1968, c’est aussi une année charnière sur le chemin du désarmement moral et judiciaire de la France.
En 2025, la classe médiatique s’est enfin avisée que la France avait un sérieux problème avec une partie significative de sa magistrature : depuis quelques années déjà, il ne se passe guère de jour sans qu’on entende parler du « laxisme des tribunaux » comme d’un fléau social.
Eh bien, c’est en 68 que se trouve l’acte fondateur du laxisme judiciaire : 1968, c’est la création, par un groupe de magistrats et de politiciens ancrés à l’extrême gauche, du Syndicat de la magistrature.
L’objectif de ce « syndicat » n’était pas la défense de la profession : il s’agissait d’emblée d’un mouvement à objectif politique. Pour une justice politique « à gauche toute ».
Cette caractéristique s’exprima officiellement sept ans plus tard, avec la publication d’un document qui s’imposa immédiatement comme « la charte » du syndicat, ou sa feuille de route.
Elle est connue sous le titre « La harangue de Baudot », du nom du président du syndicat : Oswald Baudot.
La lecture de ce document a de quoi faire frémir. En prendre connaissance est un devoir pour quiconque souhaite comprendre le désastre actuel de l’institution judiciaire en France.
Nous avons bien noté que les magistrats marseillais avaient, tout récemment, pris conscience de ce que « la guerre contre le narcotrafic était déjà perdue ».
On pourrait, une fois encore, leur citer Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».
« Comment en est-on arrivé là ? », couinent les experts de plateaux télé.
Un conseil, messieurs : lisez La harangue de Baudot : tout y est.
Il faut lire l’intégralité, mais en voici déjà des extraits :
Dans vos fonctions, ne faites pas un cas exagéré de la loi et méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence. Il vous appartient d’être plus sages que la Cour de cassation, si l’occasion s’en présente. La justice n’est pas une vérité arrêtée en 1810. C’est une création perpétuelle. Elle sera ce que vous la ferez. N’attendez pas le feu vert du ministre ou du législateur ou des réformes, toujours envisagées. Réformez vous-mêmes. Consultez le bon sens, l’équité, l’amour du prochain plutôt que l’autorité ou la tradition.
La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides « attendus » du monde, donner raison à l’un ou à l’autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine. Par conséquent, que la loi ne vous serve pas d’alibi.
Ne soyez pas de ceux qui augmentent la somme des souffrances. Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté. C’est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible, qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.
Comment voudriez-vous, après cela, que la guerre contre le narcotrafic ne soit pas perdue quand on annonce d’entrée « nous nous rendons ! »
La gauche et la drogue
Il y a un instant, nous parlions des magistrats marseillais. Eh bien, la drogue, parlons-en aussi.
Car, là aussi, « la pensée de gauche » a apporté une contribution décisive aux dégâts.
Relisez les publications des tenants du « progressisme », comme ils disent, sur les quarante dernières années !
En résumé : il faut distinguer entre drogue dure et « drogue douce ». « La drogue douce, c’est fun, il faut dépénaliser ». Et pour ce faire, militons.
C’est ce que défendaient les auteurs de « l’appel du 18 joint », manifeste en faveur du cannabis : « Il faut rompre avec le “tout répressif” » (traduire : zéro répression).
Tant et si bien qu’aujourd’hui, après avoir obstinément regardé à côté, l’appareil d’État proclame la répression « grande cause nationale ».
Sauf que… « en même temps », deux députés déposent une proposition de loi (encore une) pour dépénaliser le cannabis. Des esprits malicieux – dont nous ne sommes pas – pourraient être tentés de se demander si c’est pour faciliter la vie de leurs collègues…
Et à présent ? Eh bien, loin de tirer les leçons de l’expérience, les « nouveaux enragés », enkystés dans leurs certitudes, en rajoutent !
Les législateurs de gauche créent des règlements pour rendre la procédure pénale impraticable et son aboutissement incertain (interdiction des caméras en garde à vue, présence de l’avocat obligatoire, obstacles multipliés à l’expulsion des délinquants, textes paralysants pour l’action de la police judiciaire, lois obsolètes et hors-sol sur la « justice des mineurs », réductions de peine automatiques…), tout un dispositif pensé pour faciliter l’activité criminelle et délictuelle à l’abri des sanctions.
On rêverait qu’en France, on s’avise enfin de protéger les victimes aussi bien que les délinquants. Il est vrai que ces derniers ont, eux, les moyens de se payer d’excellents avocats. Ce qui fait qu’aujourd’hui, criminels et délinquants tiennent les « politiques » pour des clowns et s’en moquent ouvertement.
Et parallèlement, chaque jour, les truands tuent sans limite et sans frein.
Et tous les jours, si un policier, en état de « légitime défense de soi-même ou d’autrui », fait usage de son arme « de service », il se trouve facilement un juge pour le mettre en prison.
Et ce n’est pas près de s’arranger : à l’Assemblée, la désignation des forces de l’ordre comme ennemi à abattre (au sens propre, hélas) se poursuit avec les imprécations et appels au meurtre des LFI.
« La police tue », dit Mélenchon.
Il est vrai qu’avec trois députés délinquants de droit commun, la dénonciation de la police a des allures de plaidoyer pro domo. Et ce n’est pas près de s’arranger !
***
À la fin de son poème La Lorelei, Heinrich Heine écrit :
Und das hat mit ihrem Singen die Lorelei getan.
C’est-à-dire : « Et cela, c’est la Lorelei qui l’a fait avec ses chants. »
On pourrait en dire autant du désastre sécuritaire en France :
« Et cela, c’est la pensée de gauche qui l’a fait, avec ses chansons. »
Julius Muzart 07/04/2025
https://www.polemia.com/insecurite-delinquance-criminalite-50-ans-pensee-de-gauche-en-action/