
Il y a une culture du pouvoir et de la démocratie différente dans les pays européens, notamment ceux d’Europe du Nord, mais également dans la proche Suisse. Les Ministres nordiques, les conseillers fédéraux suisses, peuvent être croisés à tout moment par les citoyens, dans un train, sur un quai de gare, sans garde du corps, sans même une secrétaire ou un collaborateur, seul, rentrant du travail avec un ordinateur portable, dans une simple sacoche. Dans ces pays, les dirigeants sont issus du peuple et sont le peuple et y retournent après leur exercice du pouvoir. Et ils font confiance au peuple, suffisamment, pour aller dans les mêmes endroits que lui, sans protection. Il en va tout autrement en France, non pas par obligation, mais par culture.
On se méfie du peuple, on ne se mélange pas à lui, on se sort pas sans escorte, sans garde du corps, sans voiture ministérielle blindée. On ne prend pas le train ou le métro, on ne prend pas un avion de ligne ordinaire ou alors pas seul. Preuve que les politiciens savent qu’ils nous proposent un monde dangereux, qu’ils ont rendu dangereux et dans lequel ils ne veulent pas vivre, dont ils s’évertuent à s’en couper. Et pourtant, c’est possible. Je me souviens, dans Nevers, ville dont le premier Ministre Pierre Bérégovoy était maire, il sortait simplement acheter son pain le week-end, place Carnot, seul, alors qu’il disposait de gardes du corps. Je sortais à la même heure, le croisais souvent, il me connaissait en tant que journaliste local et me saluait, échangeait même quelques mots amicaux. Pourquoi n’est ce plus le cas des nouveaux ministres ? Mieux, en France, les Ministres battus, démis, restent dans le microcosme qui sied aux politiciens. Ils intègrent des postes sur mesure, dans des agences, des comités, au conseil économique et social, qu’au RPF, nous proposons de supprimer. Avec des salaires autour de 10 000 euros par mois, du haut desquels ils nous expliquent que nous ne travaillons pas assez, que nous dépensons trop, que nous sommes trop exigeants en services publics et que nous polluons beaucoup trop.
Cela se traduit en espèces sonnantes et trébuchantes avec, dans les autres pays européens, des prélèvements moyens entre 30 et 40%, avec des services publics plus efficients que les nôtres, des systèmes scolaires plus efficaces et des infrastructures en meilleur état. En France, nous sommes à 50 % de prélèvements cumulés et plus rien ne marche correctement. Comment font les autres ? En Suisse par exemple, l’autoroute coûte 45 euros pas an, pour un kilométrage illimité. En France 45 euros, c’est à peu près le prix d’un aller simple Bourges-Nantes, ou Paris-Lille. La Suisse n’est pas un pays communiste que l’on sache et les autoroutes y sont du même niveau que les nôtres ?
Et ce sont ces gens là, qui sont à la recherche en ce moment, de nouvelles personnes à surtaxer, de nouvelles activités professionnelles à ratisser, comme si 50 %, soit l’un des taux les plus élevés au monde, ne suffisait pas. On a même la vague impression qu’ils prendraient 80 % que cela ne les empêcherait pas de nous expliquer par A plus B qu’il faut nous serrer la ceinture et qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour juguler la dépense et la dette, comme ils le font actuellement. Cette idée que les Français doivent se serrer la ceinture remonte à Raymond Barre, fin 1970, début 1980 et tous nous ont servi depuis, cette rhétorique, nous assurant tous qu’ils faisaient de leur mieux pour limiter les dépenses alors que ces dépenses n’ont cessé de croître. Et en plus de 40 ans, même avec devant les yeux des résultats calamiteux, le discours et la méthode sont restés les mêmes : taxer.
En réalité, tous ces gouvernements, de droite comme de gauche, ont oeuvré pour la préservation de leur pré carré, ont perpétuellement sacrifié l’essentiel, l’armée, la justice, la santé, l’enseignement, le maintien de l’ordre, les infrastructures, les retraites, pour pouvoir payer le superflu, leur train de vie, les cadeaux aux actionnaires des grandes entreprises, l’accueil de populations arabo-afro-musulmanes, l’aide à des pays étrangers, cette dernière, vraisemblablement en échange de rétrocommissions. Et le gouvernement actuel, non seulement ne change pas de paradigme, mais l’amplifie. Il n’y a plus de l’argent que pour le gaspillage inutile, mais au nom de la continuation de cette politique, l’heure est à la surtaxation des forces de travail qui survivent, on se demande comment, pour pouvoir payer l’inutile. En résumé, Bayrou cherche chez ceux qui travaillent encore, ou qui assurent le tissu social, les retraités, qui tiennent à bout de bras, par le bénévolat, les vies associatives, culturelles et sportives du pays et pratiquent l’aide intergénérationnelle. Ces derniers qui sont en plus, le fonds électoral de Macron, bien mal leur en a pris : mes ennemis je m’en charge, gardez moi de mes amis.
Au RPF et chez quelques autres commentateurs censés, nous proposons un logiciel nouveau, de nature à remettre le pays sur pied en une à deux années. Les gaspillages sont tellement visibles et évidents que c’en est finalement assez simple. Le vrai problème de ce pays est que les dirigeants continuent sur une lancée mortifère, mais surtout que personne ne les arrête et encore moins ceux qui seraient censés le faire.