Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Écologie : pour France Inter, manger du comté est criminel

@Thesupermat-Wikimedia Commons
@Thesupermat-Wikimedia Commons
Le 24 avril dernier, France Inter diffusait une chronique de Pierre Rigaux, militant pour la cause animale et l’écologie. D’une durée de trois minutes, cette dernière s’intéressait au cas du comté, ce fromage réputé, produit dans le Jura. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle était à charge.

La première phrase du militant en dit long : « Ce n’est plus un secret : le comté est sûrement un très bon fromage sur le plan gustatif, mais, c’est semble-t-il, devenu un mauvais produit sur le plan écologique. » Il poursuit : « Ça fait des années que la filière de production est pointée du doigt pour les dégâts qu’elle cause aux sols et aux rivières. » Une première affirmation étonnante, pour ne pas dire erronée.

Non documenté

Une étude réalisée en 2022 pour WWF et Greenpeace France par le cabinet Le Basic dit tout le contraire. L’impact positif de la filière comté sur la qualité des sols y est notamment jugé « fort ». L’étude indique, également, que la production de ce fromage a des retombées positives sur la biodiversité, alors que Pierre Rigaux avance que « comté ne rime pas ou plus avec biodiversité ». Le militant dit s’appuyer sur une « étude récente » pour tirer de telles conclusions sans jamais la nommer. BV a tenté de la retrouver, en vain.

Même chose concernant le bien-être animal, le sujet de prédilection du militant. Selon lui, « les veaux mâles sont envoyés à l’abattoir, avec les souffrances atroces qu’on sait dans ces lieux de mise à mort ». Un sujet qu’il ne développera pas. Parce qu’il conviendrait, alors, de s’intéresser à l'abattage rituel, bien plus maltraitant que l'abattage classique ? Mystère.

Pour ce qui est des femelles, Pierre Rigaux raconte : « Après quelques années de bons et loyaux services - ou d’exploitation, comme on préfère -, elles sont envoyées elles aussi à l’abattoir. » Il conclut : « Finalement, tous les animaux utilisés pour faire du comté finissent à l’abattoir. » Quelle découverte ! Les auditeurs de France Inter tombent de leurs chaises en apprenant que les vaches en retraite ne sont pas prises en charge dans des refuges et mises à l’adoption. Pour autant, même si la SPA délaisse les bovins, le bien-être animal des vaches montbéliardes de la filière comté est décrit comme « bon » par WWF et Greenpeace France.

À charge

En guise de conclusion ou de leçon, le militant crie haut et fort que « le fromage tue les animaux », puis s’interroge : « Le comté, si c’est mauvais écologiquement, et terrible pour les animaux, est-ce que notre petit plaisir à se faire une tranche de fromage, ça vaut plus que tout ça ? » La question est évidemment biaisée, puisque basée sur des éléments plus idéologiques que factuels.

Voir sur Instagram

Le service public ose tout et ne s’inquiète pas des conséquences que pourrait avoir une telle chronique. Pour rappel, la filière comté fait travailler 14.000 personnes de manière directe (agriculture) ou indirecte (tourisme, commerce…) et pourrait licencier, si elle était victime de boycott. Bien sûr, Pierre Rigaux n’en a cure. Son combat est bien plus important que l’emploi jurassien, il peut donc être mené de manière déloyale. Oui, lorsqu’il s’agit d’écologie, tout est permis… surtout avec l’argent du contribuable.

À noter : contactés par BVFrance Inter et le Comité interprofessionnel de gestion du comté n’ont pas répondu à nos sollicitations.

Sarah-Louise Guille

Écrire un commentaire

Optionnel