(Chronique à lire dans Causeur de mai)
Parions : rien n’arrêtera la révolution des œillères. Le réel aura raison des croyances mondialistes. Telles les œillères, ces récitations erronées rétrécissent la vue. Timidement, François Hollande a concédé le renversement des consciences (RTL, 10 avril) : « Le politiquement correct avait sans doute ses défauts ». L’ancien président socialiste s’est gardé cependant de creuser sa clairvoyance. L’exercice l’aurait contraint à reconnaître ses bévues. Le confort du moralisme n’a cessé, en effet, de « donner à manger du mensonge » (Simone Weil). Jamais les informations tendancieuses ne se sont si bien portées. C’est pourquoi le besoin de vérité s’annonce plus fort que les rappels à l’ordre des clercs.
Des exemples ? En 2003, Claude Imbert, patron du Point, avait soulevé une indignation médiatique chez les gardiens du dogme diversitaire pour avoir déclaré (LCI) : « Je suis un peu islamophobe », critiquant l’islam et « sa débilité d’archaïsme divers ». Or, quand, le 28 mars dernier, Elisabeth Badinter a admis à son tour (RTL) : « Il ne faut pas avoir peur d’être traité d’islamophobe », son propos n’a pas même été relevé. Idem pour le racisme anti-Blanc, qui valait naguère à celui qui s’en plaignait d’être qualifié d’imposteur. Le 23 mars (Cnews–Europe 1), la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a affirmé n’avoir « pas de pudeur » à évoquer ce racisme occulté. « Pourquoi le nier ? C’est une réalité », a même appuyé Manuel Valls dès le lendemain.
Cette lucidité renaissante est un affront à l’antiracisme obligé. Ce credo veut que la haine anti-Blanc n’existe pas puisque le dominant ne peut souffrir de peuples ethniquement dominés. Cependant, cette dialectique racialiste ne s’accorde pas aux faits. Les sondés sont 80% à s’inquiéter de cette réalité (CSA pour CNews, 5 octobre 22). Elle s’impose dans les écoles soumises au mélangisme. François Bousquet a enquêté (1) sur le harcèlement occulté contre le « Batbou fragile », le « Francaoui de merde », le « Sale Gaouri », le « Sale gwer (sale Blanc). Il écrit : « Tous les témoignages aboutissent à la norme antiblanche qui structure les écoles dans les zones à forte immigration ». Le Blanc est la bête noire des « minorités », dont le pape s’était fait le protecteur.
Mais tout change. Le bon sens, associé à la France moisie, devient une vertu pour les audacieux. « J’applique le bon sens au ministère de la Justice », assure Gérald Darmanin (Europe 1) le 16 avril. La veille sur CNews, Bruno Retailleau s’était réclamé des « gens du bon sens ». Au-delà des réprobations pavloviennes face aux assauts de Donald Trump contre l’immigrationnisme et le wokisme, sa « révolution du bon sens » fait mouche. Même François Bayrou en appelle, sur la dette publique, au réalisme : « Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée ». « La vérité vous rendra libres », avait prédit Jésus.
Reste à aller au bout de la révolution du réel. Elle oblige à une radicalité contre le progressisme bigleux qui a gagné le Système, y compris au Vatican. Une rupture avec ce monde faux, abimé par des idées tordues, est à assumer par ceux qui veulent se libérer de la fabrique des bobards. Les bidouilleurs, paniqués, annoncent cette fois l’arrivée du fascisme : leur dernier mensonge.
(1) Le racisme antiblanc : l’enquête interdite, La Nouvelle Librairie
Mes interventions de mardi sur Ligne Droite (8h40-8h50) et CNews (14h-15h)
https://blogrioufol.com/comment-se-liberer-de-50-ans-didees-fausses/