Pour Raphaël Arnault, il faut dissoudre le RN
Une annonce qui a fait réagir, sur X, Raphaël Arnault : « Retailleau souhaite dissoudre la Jeune Garde pour une prétendue violence ? Pourquoi le RN n’est-il dans ce cas toujours pas dissous ? C’est le seul parti à être lié à au moins trois affaires de terrorisme/attentat, le seul qui contient des députés condamnés pour violences à l’arme à feu. »
« Une grande avancée », pour la droite militante
À droite, ce n'est pas le même son de cloche. « Nous sommes ravis de cette nouvelle qu’on attendait depuis longtemps. » Chez les étudiants de l’UNI, on salue la décision de Bruno Retailleau et, surtout, la pression exercée par les élus du Rassemblement national qui ont demandé expressément la dissolution du groupe antifa né en 2018 à Lyon et qui traîne, depuis, une réputation d’agitateur violent et agressif. Bien que les antifas de la Jeune Garde n’aient fait l’objet d’aucune condamnation dans les affaires d’agressions dénoncées par l’UNI, les militants du collectif de droite n’en gardent pas moins une image amère.
Auprès de Boulevard Voltaire, Yvenn Le Coz, son porte-parole, revient sur leurs déboires avec la Jeune Garde : intimidations, menaces, fichage, jusqu’à des poursuites au couteau au sein de l’université de Strasbourg... « On sait très bien que si on les rencontre sur le terrain, ce ne sera pas qu’une confrontation idéologique », continue-t-il. Parce que la Jeune Garde est là pour en découdre avec les « fascistes », c’est-à-dire toux ceux qui ne partagent pas ses idées.
Du côté de Némésis, les militantes peuvent souffler aussi. « C’est un groupe qui s’est montré extrêmement violent lors de manifestations », nous raconte Alice Cordier, présidente du groupe féministe identitaire, qui avoue que pour elle et ses militantes, « ça a toujours été une crainte, avant chaque action », de les croiser. La première fois qu’elles ont eu affaire au groupe « qui s’organise en milice », les militants avaient lancé sur les jeunes femmes des tessons de bouteille. Plus tard, lors d’un rassemblement en hommage à Dominique Bernard, c’est une menace de mort, avait rapporté Alice Cordier, que le porte-parole de la Jeune Garde, pas encore élu à l’époque, aurait proférée à l’encontre de la présidente de Némésis, sans en être inquiété par la Justice.
La fin d’une « institutionnalisation »
Pour la jeune femme, l’engagement de cette dissolution « est une reconnaissance de leur agressivité » et de leur impunité qui, selon elle, s’est renforcée par « l’institutionnalisation » de la Jeune Garde assumée par certains partis politiques comme LFI, le NPA ou le mouvement politique trotskiste Révolution permanente.
Un constat que partage Yvenn Le Coz, qui estime avoir vu les militants de la Jeune Garde se « décomplexer » à la suite de l’élection, en 2024, de Raphaël Arnault comme député de la première circonscription de Vaucluse (Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon). Pour le porte-parole de l’UNI, qui a fourni des éléments au ministère de l’Intérieur pour compléter le dossier de la procédure contradictoire nécessaire à toute dissolution, il est désormais nécessaire « d’aller plus loin ». Après les actions gouvernementales, il appelle la Justice à « sanctionner et mettre hors état de nuire » les militants impliqués dans des agressions et des actions violentes. Si la Jeune Garde peut encore émettre un recours dans les quinze jours suivant le contradictoire, tous les regards sont désormais tournés vers la Justice, sur laquelle les collectifs de droite fondent de grands espoirs. En attendant, cette annonce reste une victoire qu’ils célèbrent.
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