Durant la manifestation, les militants d’ultra-gauche violente ont couvert les socialistes d’insultes avant d’attaquer, d’arracher drapeaux et banderoles et de frapper, coups de poing, coups de pied. « Un camarade a été traîné et lynché au sol, un autre a été blessé, notre stand a été détruit », s’alarme la députée socialiste au Parlement européen Chloé Ridel, sur X. Ces Black Blocs ont accompagné leur saccage d’une vive prise à partie du député PS Jérôme Guedj, exfiltré in extremis par les forces de l’ordre. Sur CNews, Pascal Praud a justement remarqué que Jérôme Guedj, invité récent de la chaîne du groupe Bolloré, y était mieux reçu que dans la manifestation du 1er mai... Ils s'en sont aussi pris à la librairie des PUF, coupable d'éditer un ouvrage anti-woke.
La gauche, qui ne lit pas suffisamment BV semble-t-il, découvre la présence, dans ses rangs, d’éléments ultra-violents... « Par leurs méthodes, les Black Blocs discréditent les combats qu’ils prétendent porter, s'énerve Olivier Faure (PS). Ils servent d’idiots utiles à tous ceux qui rêvent de transformer la foule des travailleurs en meute violente qu’il faudrait contenir. » Son parti n’a pourtant pas hésité à s’allier, lors des législatives, avec un LFI qui ne manque jamais une occasion de hurler, comme les Black Blocs, contre les « CRS-SS ».
Selon la préfecture de police, seules 29 personnes ont été appréhendées. L’épisode pose donc une nouvelle fois la question de l’impunité de ces bandes violentes et destructrices.
Complicités
Sont-ils protégés par les pouvoirs publics ? Le ministère connaît-il le profil voire le nom des Black Blocs qui détruisent ? Pourquoi ne sont-ils pas déférés et mis hors d’état de nuire une fois pour toutes ? A l'évidence, ils profitent de certaines complicités. Elles étaient apparues au grand jour en février 2024, lorsque l’Élysée avait convié les écolos rouges verts des Soulèvements de la Terre, ouvertement adeptes de la violence, à débattre avec les organisations professionnelles agricoles… On avait appris par Le Point en février 2024 que cette idée géniale venait de deux conseillers de l'Élysée proches de Pascal Canfin, ancien dirigeant du WWF France aujourd’hui président macroniste de la commission de l'Environnement du Parlement européen…
Les techniques spécifiques de ces groupes font le reste. « Ce n’est ni un parti politique, ni une idéologie, mais une tactique, comme un terroriste ou un guérillero », nous explique un officier supérieur de la gendarmerie qui connaît particulièrement bien ces groupes de gauche. Ils camouflent des vêtements noirs interchangeables dans des camionnettes ou des lieux sûrs sur le parcours de la manifestation, pénètrent dans le cortège comme des quidams, se changent sur place et « organisent des actions éclair de pourrissement ». Objectif : « Créer un incendie social et amener à la confrontation » entre forces de l’ordre et manifestants. Eux se retirent à l’arrivée des gendarmes ou policiers. Enfin, ces milieux sont « très difficiles à percer et à infiltrer, rappelle notre officier de gendarmerie spécialiste de ces groupuscules. Ils utilisent des messageries cryptées, sont très méfiants, se connaissent tous, entrent via des parrains et multiplient les éléments de reconnaissance. »
Une loi, encore, inadaptée
L’État semble désarmé. Coffrer systématiquement les individus masqués ? La dissimulation du visage sur la voie publique est interdite par la loi, mais certains utilisent des masques chirurgicaux, autorisés. Surtout, tout le groupe mobilisé défend violemment chaque membre quand les policiers « viennent le chercher ». Cela fait courir aux gendarmes « un tel risque qu’on ne peut pas le faire », explique notre source. Les plus violents sont dirigés par le groupe vers l’arrière du « front » : ils abandonnent en quelques secondes leurs vêtements noirs et se fondent dans la foule. Enfin, impossible d’interdire des individus, attrapés une fois, de manifestation comme on interdit les supporters violents de match : « La loi ne le permet pas pour les manifestations », regrette notre gendarme, et nous avec lui... Restent les peines infligées à ceux que les forces de l'ordre ont réussi à saisir, apparemment pas dissuasives du tout. La peur du gendarme a un sens nouveau. Face aux Black Blocs, le gendarme… a peur.
Marc Baudriller
https://www.bvoltaire.fr/manifestation-du-1er-mai-les-black-blocs-encore-sont-ils-proteges/