Sur X, Laurent Wauquiez a dénoncé une « séquence consternante de bêtise crasse et de cruauté » et félicité Louis Sarkozy pour son « flegme ». L’intéressé l’a remercié, déplorant lui aussi des blagues de piètre « qualité » : « Le jeune humoriste a sans doute ressenti l’obligation de dire ce genre de choses — sans quoi il aurait été attaqué par son propre clan. »
Rappelons, au passage, que l’humoriste de France 2 se trouve être un cousin de Dominique de Villepin. La prudence - la décence ? - devrait donc lui commander d’éviter toute plaisanterie à connotation familiale…
Une masterclass de Sarah Knafo
Quelques heures après cette triste séquence, le service public nous a offert un autre grand moment de télé. On le doit à Sarah Knafo, qui était l’invitée de Questions politiques, émission diffusée dimanche sur France Info et France Inter. Avec un courage et une éloquence qui manquent trop souvent à droite, l’eurodéputée a étrillé ses interlocutrices et souligné leurs contradictions. « Vous ne cessez de m'interroger sur le meurtre d’Aboubakar Cissé, mais quand ce sont des petits Français qui meurent, vous n'en parlez pas !, a-t-elle lancé. Vous êtes les premiers pour dénoncer ce que vous appelez de la récupération politique, par exemple quand il y a une marche blanche pour la petite Lola. Mais là, quand c'est La France insoumise, pour le meurtre dans la mosquée du Gard, vous ne le dites pas ! »
Sarah Knafo n’invente rien. En octobre 2022, Léa Salamé avait violemment reproché à Marion Maréchal, qui était alors membre de Reconquête, d’avoir « exploité à des fins politiques » la mort de la petite Lola. « Vous n’avez pas honte ? », avait alors lancé, indignée, la compagne de Raphaël Glucksmann, en direct sur France Inter. Mais deux ans plus tard, aucun journaliste de l’audiovisuel public n’a demandé à un responsable insoumis s’il avait « honte » d’avoir exploité jusqu’à la corde la mort de Aboubakar…
La retailleauphobie
Dimanche, une autre question posée à Sarah Knafo a illustré tout le militantisme des antennes publiques. Il y était encore question d’Aboubakar Cissé, ce clandestin malien tué vraisemblablement par un homme d’origine bosnienne. Un drame qui concerne donc assez peu les Français, mais qui semble obnubiler les médias de gauche. « Pensez-vous, que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est islamophobe et même raciste ?, a ainsi osé Carine Bécard, relayant les accusations portées par l’extrême gauche contre le ministre de l’Intérieur. Là, il a du mal à aller dans le Gard, il met trois jours à s’y rendre ! »
Aussi consternante soit-elle, l’interrogation n’a pas désarçonné l’élue Reconquête. « Si, pour vous, sélectionner les morts selon leur origine, c’est être raciste, alors je vous rappelle que nous avons sur notre sol un parti, La France insoumise, qui propose d’honorer les mémoires quand il s’agit de personnes qui sont nées à l’étranger, de confession musulmane, mais qui accuse les autres de tous les maux et de récupération quand il s’agit d’enfants français morts sous les coups de gens qui n’avaient rien à faire chez nous. »
Si elle a permis à Sarah Knafo de briller, cette séquence ne laisse pas d’interroger. Est-ce bien le rôle de l’audiovisuel public de reprendre à son compte le terme piégé d’« islamophobie » et de participer à la cabale anti-Retailleau lancée par LFI ? Voilà une question sur laquelle l’Arcom serait bien inspirée de se pencher.