par Pierre Duval
Avec le changement des forces géopolitiques en Europe et dans le monde, la France discute du retour du service militaire obligatoire. Le président français, Emmanuel Macron, fait des calculs pour établir les possibilités permettant de donner à l’armée française de nouveaux soldats. Macron ne tient pas compte de la leçon la troisième fable du Livre I des Fables de La Fontaine, «La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf».
En France, un rapport de France Stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre, qui a aussi fusionné avec le Haut-commissariat au Plan, vient d’être publié, examinant les différentes manières de relancer le service national. Le rapport présente deux scénarios hybrides, articulant un socle commun à tous et un choix laissé à chacun.
Le retour du service militaire «est évalué à 7,2 milliards d’euros pour six mois, le double en cas de mixité, soit près de 15 milliards d’euros par an». La Tribune souligne : «Le Haut-commissariat au Plan et France Stratégie ont chiffré différents scénarios de refonte du service national universel (SNU), comme demandé par Emmanuel Macron. Parmi eux, un retour au service militaire obligatoire serait le plus coûteux, et de loin». La France est, donc, désarmée car son armée est faible, et elle n’arrive pas à la consolider. Le service militaire obligatoire n’existe plus en France.
Jacques Chirac a décidé en 1996 de supprimer le service militaire obligatoire. L’objectif de la France était, alors, de fonder une armée professionnelle et faire des économies. C’était du temps où l’Europe parlait de paix.
Un SNU «vitaminé». Clément Beaune, Haut-commissaire au Plan et Commissaire général de France Stratégie, ancien ministre de l’Europe et des Transports, a eu la mission de trouver des solutions pour consolider la défense militaire de la France, et ce n’est pas gagné. «Il faut probablement réfléchir à l’obligation [du service militaire]», a-t-il martelé, tout en évoquant un SNU «vitaminé», un service civil universel, un service militaire volontaire avec le retour du service militaire obligatoire.
«Le premier scénario hybride reposerait sur un service civil obligatoire pour tous (un séjour de cohésion de douze jours comme dans l’actuel SNU, suivi de cinq mois de mission de type service civique) et un service militaire volontaire de trois mois», annonce le chef du Haut-commissariat au Plan et France Stratégie.
Macron est la grenouille qui menace l’ours russe
La France se mesure à l’ours russe comme la Grenouille des Fables de La Fontaine qui tenta de défier le Bœuf en voulant se faire aussi grosse que lui, mais éclata. Emmanuel Macron soutient Kiev et son ami Zelensky en déclarant qu’il ne faut pas laisser la Russie gagner la guerre : «Il faut tout faire pour empêcher la Russie de gagner en Ukraine». La France de Macron est envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille pour égaler la Russie en grosseur. La fable pourrait continuer ainsi : «La [France] chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva». La Fontaine voulait se moquer de ceux qui veulent se donner l’apparence d’une qualité qu’ils n’ont pas. «Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages», disait-il : «Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs, Tout petit Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages». Et, tout Macron veut une grande armée pour affronter la Russie.
C’est que Macron veut envoyer des soldats français sur le sol ukrainien. Pour ces ambitions macroniennes, il aurait fallu disposer des soldats français qui n’existent pas ou qui ne sont pas encore nés. En outre, le pays se heurte à une explosion interne de sa société composée de plusieurs peuples qui ne s’aiment pas, ce qui se traduit par des émeutes régulières. Aussi, donc, pour tenter de pacifier ces populations différentes, le pouvoir politique français rêve de les regrouper sous l’uniforme français dans le cadre d’un service militaire qui deviendrait obligatoire. «Il faut un service pour créer un creuset commun», fait savoir Clément Beaune. Le combat de cette mission est loin d’être gagné, la défaite étant d’ores et déjà annoncée. Le projet du SNU a prouvé l’incapacité de la France à obtenir un service militaire obligatoire. Pour La Dépêche, le SNU est un «gadget présidentiel qui ne marche pas» et ce programme qui était «cher à Emmanuel Macron, ne sera pas généralisé faute de financement». Si le SNU a échoué par un manque d’argent, le plan d’avoir un service militaire obligatoire sera aussi un échec.
source : Observateur Continental
https://reseauinternational.net/la-france-discute-du-retour-du-service-militaire-obligatoire/