Ce 4 mai 2025 devait être un dimanche soir normal pour Yann (*). Pourtant, il « s’est vu mourir » quand un groupe de dix à quinze jeunes l’ont passé à tabac dans la rue.
« Avec mon épouse, nous regardions un film. Vers 22 h 30, j’ai entendu du bruit de casse, je suis donc allé voir dehors », raconte-t-il. Dans sa rue, dans un quartier résidentiel de Brest, un groupe de jeunes s’en prend à des voitures, notamment la sienne. « Ça m’a mis hors de moi. Je suis sorti et je me suis mis à les suivre. Avec le recul, c’était idiot. » Père de six enfants, très engagé dans le mouvement de jeunesse scout, il pense peut-être pouvoir au moins discuter avec eux.
« Mais quatre d’entre eux se sont cachés pour me prendre à revers. Ils m’ont frappé, mis à terre par un coup à la cuisse. Les autres sont ensuite arrivés pour s’acharner sur moi », poursuit-il. Par réflexe, Yann se met en boule, protège son ventre, sa tête. « Heureusement car il frappait pour tuer. Peut-être inconsciemment ; mais quand on donne des coups de pied à la tête de quelqu’un, on peut le tuer. Cela m’a semblé durer une éternité ».
C’est un voisin, en allumant sa lumière extérieure, qui parvient à faire fuir les assaillants. (…) Ecchymoses à l’œil, sur les mains, les bras, la cuisse… La liste des blessures est longue et lui vaut dix jours d’ITT (…)
Le soir même de son agression, il apprend que les policiers ont arrêté quatre personnes. Des mineurs, qui ont dû être relâchés à la suite de leur garde à vue de 24 heures. « Ils m’ont dit que ce n’était pas possible de leur parler. Je comprends aussi qu’il n’y ait pas assez de preuves pour un procès (…) ». Si le parquet a bien été saisi des dégradations matérielles subies ce soir-là, l’enquête suit son cours pour l’agression de Yann. *Prénom d’emprunt