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[CHRONIQUE] De bien instructives commissions d’enquête

Capture d'écran LCP
Capture d'écran LCP
L’Assemblée nationale a bien entendu le droit de diligenter les commissions d’enquête qu’elle veut. Mais les plus médiatiques d’entre elles sont, comme par hasard, celles dont les rapporteurs ou co-rapporteurs appartiennent à La France insoumise. Nous avons eu droit à M. Aurélien Saintoul pour la commission sur les fréquences TNT et, maintenant, Paul Vannier pour l’affaire Bétharram. Dans les deux cas, Mediapart fournit une part non négligeable de l’argumentaire des députés insoumis.

Réquisitoire politique

Les questions posées lors des auditions de messieurs Bolloré et Hanouna en ce qui concerne la TNT avaient bien peu de choses à voir avec le fond de la question : allusions relatives à la rémunération de Cyril Hanouna, questions relatives à d’éventuelles conversations de Vincent Bolloré durant des obsèques ou intrusion dans la politique managériale du groupe. Bref, un réquisitoire politique sans le moindre rapport quant à la « gouvernance » de la TNT.

Pour l’affaire Bétharram, il est frappant de constater que les victimes sont fort peu évoquées et que le sujet principal est évidemment de déstabiliser le Premier ministre, quitte à affirmer des contre-vérités, par exemple sur le contenu de certaines circulaires ministérielles du temps où François Bayrou était ministre de l’Éducation nationale.

En fait, dans les deux cas, les personnes auditionnées le sont, de la part des députés LFI, à charge. Il ne s’agit pas de faire la lumière sur telle ou telle pratique, tel ou tel délit ou crime, tel ou tel silence coupable, mais de mettre en accusation des adversaires politiques ou réputés tels. Les députés LFI s’apparentent à des commissaires du peuple ou aux sinistres représentants en mission de la Terreur jacobine. Ce qui est à leur ordre du jour, c’est d’abattre leurs adversaires, surtout s'ils sont déterminés et combatifs. Il faut les faire taire, détruire leur réputation, les intimider. Une idéologie totalitaire, par essence, ne supporte pas la résistance.

Leurs références : Robespierre, Lénine et Trotski

Faut-il s’en étonner, lorsque l’on connaît les références politiques et idéologiques des Insoumis : Robespierre, les Jacobins et leurs héritiers que furent Lénine et Trotski. Leur attitude au sein des commissions d’enquête ne peut qu’évoquer les méthodes du Tribunal révolutionnaire créé par le décret du 22 prairial an II de la Convention, afin de « punir les ennemis du peuple ». Parmi les personnes à poursuivre, c'est-à-dire à condamner, figuraient « ceux qui avaient cherché à égarer le peuple » ou encore « ceux qui avaient répandu de fausses nouvelles » et, bien évidemment, « les conspirateurs et les contre-révolutionnaires » selon la seule appréciation des Jacobins et autres « enragés ». Il est vrai que pour Robespierre, la Terreur était « l’émanation de la Vertu ».

La logique de LFI est identique, ce qui augure de ce que pourrait devenir la France et les libertés publiques si LFI accédait au pouvoir. Car le « contre-révolutionnaire » est coupable par le fait même qu’il est contre-révolutionnaire.

La gauche révolutionnaire ne souhaite que des moutons de panurge

Bruno Retailleau a affirmé qu’il voulait protéger « la France des braves gens ». Le seul problème est que cette France des braves gens, cette France silencieuse, n’écrit jamais l’Histoire. Elle la subit, parfois elle la digère mais elle n’est pas à l’origine des grandes commotions qui bouleversent les nations, souvent pour le pire. Fréquemment, hélas, la démission et le renoncement passe pour le fin du fin en politique pour une bourgeoisie frileuse et une oligarchie fatiguée.

Ceux qui sont les porte-étendard de l’honneur et de la liberté sont ceux qui résistent, de Jeanne d’Arc à de Gaulle en passant par Churchill. Proches de nous, Jean-Paul II, Lech Wałęsa, Václav Havel, Lorin Maazel, Soljenitsyne. Pas un politicien, ceux-ci sont trop préoccupés de combines partisanes et d’arrangements pour avoir le temps du courage et de l’audace. S’élever au rang d’homme d’État est une affaire d’âme forte.

Ceux qui réagissent (au sens étymologique du mot, les réactionnaires) sont honnis par la gauche révolutionnaire qui ne souhaite que des moutons de panurge tremblants et ne supporte pas la résistance à ses visées totalitaires. L’attitude des élus de LFI et, plus largement, du NFP dans ces commissions d’enquête est une forme d’avertissement. Ces gens accusent, insinuent, vitupèrent, s’agitent mais sont par-dessus tout une menace pour nos libertés.

Stéphane Buffetaut

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