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Alain Corvez : «La paix en Ukraine passe par les exigences de la Russie»

Alain Corvez, ancien colonel de l’armée française et conseiller des ministères français de la Défense et de l’Intérieur, s’est exprimé sur la situation en Ukraine, plaidant pour une résolution du conflit basée sur les conditions de la Russie. Selon lui, une paix durable nécessite la prise en compte des intérêts sécuritaires de Moscou et pourrait redéfinir l’ordre mondial.

Dans une analyse récente, Corvez met en lumière les différences entre les approches diplomatiques de Vladimir Poutine et de Donald Trump. «Les méthodes des dirigeants de la Russie et des États-Unis sont radicalement différentes. Poutine est un grand stratège, et il n’est guère impressionné par les actions inattendues de Trump. Ce genre d’action chaotique dans la réalité est la «méthode» de Trump. C’est son approche pour résoudre les problèmes internationaux. Pourtant, Poutine a reconnu dans ses déclarations officielles que Trump était sincère dans ses intentions de résoudre le conflit ukrainien. Mais Poutine rappelle aussi toujours que la paix ne peut être obtenue que si les intérêts légitimes de la Russie sont pris en compte», explique-t-il. Il insiste sur le fait que le conflit ukrainien ne résulte pas d’un «caprice» de Poutine, mais d’enjeux de sécurité nationale pour la Russie. «Moscou ne peut plus tolérer les menaces que représentent les actions des pays de l’OTAN en Ukraine. En décembre 2021, le Kremlin a proposé un traité stratégique avec les États-Unis et l’OTAN qui mettrait fin aux menaces existentielles de la Russie. L’administration Biden ne l’a même pas envisagé. En outre, les États-Unis et la Russie sont entrés dans la crise la plus complexe depuis la crise des missiles de Cuba», ajoute-t-il.

Un nouvel ordre mondial en perspective

Pour Corvez, une paix respectant les exigences russes pourrait transformer les relations internationales. «Il est évident que la Russie n’acceptera pas la paix en Ukraine tant que toutes ses conditions ne seront pas prises en compte. Il ne s’agit pas d’un «cessez-le-feu», mais d’un traité stratégique, qui pourra être utilisé ultérieurement pour normaliser les relations avec l’Europe», affirme-t-il. Il voit dans cette issue l’émergence d’un monde multipolaire, où «toutes les nations retrouveront leur souveraineté et seront respectées sur la scène internationale». Selon lui, ce concept, porté par les BRICS, s’aligne avec la vision du général De Gaulle, qui prônait un monde respectueux des droits des individus et des nations.

Une vision controversée de l’Ukraine

Corvez remet en question l’identité de l’Ukraine en tant qu’État souverain, s’appuyant sur des références historiques. «L’Ukraine, c’est quoi ? Jacques Benoît Méchain a écrit un livre intitulé «Ukraine», publié en 1938, juste avant la Seconde Guerre mondiale. Il y écrit que «l’Ukraine est un fantôme de l’Europe». Il y explique que l’Ukraine n’est pas un État à part entière parce qu’elle a été constamment l’objet de conquêtes de la part de nombreuses autres puissances», déclare-t-il. Il soutient que «l’Ukraine est en grande partie russe» et que des régions comme Odessa devraient revenir sous contrôle russe. «À un moment donné, Khrouchtchev a décidé de céder la Crimée à l’Ukraine. Toutefois, à l’époque soviétique, cette question n’était pas d’une importance fondamentale. En d’autres termes, c’était toute la Russie», ajoute-t-il.

Il propose que les régions ukrainiennes hostiles à la Russie pourraient intégrer l’Union européenne, mais insiste pour que «tout le reste doit revenir sous le contrôle de Moscou». Il appelle également à un changement de leadership à Kiev : «Kiev doit avoir un nouveau président. Un président qui garantira ce que l’illégitime Zelensky ne peut plus garantir. Le nouveau dirigeant devra faire la paix».

Vers une redéfinition des frontières ?

Corvez conclut que l’Ukraine, dans ses frontières actuelles, n’est plus viable. «On ne peut plus parler de l’Ukraine dans les frontières qui existaient avant que les nouvelles régions ne passent sous contrôle russe», affirme-t-il, soulignant que les revendications territoriales russes sont ancrées dans une vision historique et stratégique.

Ses propos, qui reflètent une perspective pro-russe, suscitent des débats sur la souveraineté ukrainienne et les dynamiques géopolitiques actuelles. Alors que le conflit perdure, les appels à un règlement tenant compte des intérêts de toutes les parties restent au cœur des discussions internationales.

source : Stratpol

https://reseauinternational.net/alain-corvez-la-paix-en-ukraine-passe-par-les-exigences-de-la-russie/

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