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Islamisme : les reculades françaises

Lutter contre l’islamisme, en donnant des gages à la « rue arabe ». Telle est, en substance, la paradoxale capitulation à laquelle invite le rapport « Frères musulmans et islamisme politique en France »  : un document qu’Emmanuel Macron gardait sous le coude depuis cet été et que Bruno Retailleau a fait fuiter (blog du 21 mai). Dans cet appel aux accommodements communautaires, Israël est obliquement désignée en partie responsable du malaise qui traverserait les musulmans de France. Si la mise au jour de la subversion frériste est conforme aux alertes éparses lancées depuis les années quatre-vingt-dix, les auteurs se montrent (pages 60 à 62) perméables aux plaintes victimaires qu’ils dénoncent pourtant chez les stratèges du djihad.

Afin de « lutter contre le sentiment de rejet qui irrigue les familles de confession musulmane » et de donner des signes de « considération », les auteurs invitent ainsi à ouvrir l’Ecole à l’apprentissage de l’arabe. Ce faisant, ils rejoignent les conclusions du rapport de 2003 du Groupe des Sages (page 31) cosigné par Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Jean Daniel et Malek Chebel. Dans ce texte, sensible au « poids de l’humiliation » musulmane, les signataires écrivaient : « Nous demandons un effort particulier aux Etats de la rive nord de la Méditerranée pour promouvoir au sein de leurs populations scolaires l’apprentissage des langues du sud de la Méditerranée, et notamment l’arabe ». Le rapport déclassifié par Retailleau invite, dans ce même esprit, à organiser des regroupements communautaires dans les cimetières et recommande, face à l’instrumentation d’une supposée islamophobie d’Etat, la reconnaissance d’un Etat palestinien pour « apaiser les frustrations ».

En réalité, la lutte contre l’islamisme tient du faux-semblant. La macronie redoute les irritations de la nouvelle France arabo-musulmane. Conséquence :  le combat existentiel contre cette idéologie anti-occidentale n’est déjà plus une cause commune à la France et à Israël, en dépit d’une communauté de destin de deux démocraties confrontées par le nombre à un totalitarisme conquérant. L’Etat hébreu, en guerre contre le Hamas terroriste depuis le pogrom du 7 octobre 2023, se voit lâché par Macron, soucieux de ne pas déplaire à un électorat présumé solidaire de la cause palestinienne. Si le chef de l’Etat soutient l’Ukraine au nom de la défense du monde libre, il se sépare d’Israël au nom d’un acquiescement au récit islamiste. Certes, les critiques ne manquent pas d’arguments pour réprouver Tsahal dans les assauts militaires qui affectent indirectement la population gazaoui, qui vit l’enfer. Toutefois, les mêmes indignés ne s’attardent pas sur les méthodes du Hamas qui refuse de relâcher ce qu’il reste d’otages et qui dissimule ses combattants dans la population civile. Ce n’est pas seulement l’extrême gauche qui porte secours à l’islam conquérant ; un de ses militants antisémites a tué, jeudi à Washington, un couple d’israéliens en criant : « Free Palestine ! ». La France serait aussi disposée, lit-on, à reconnaitre un Etat palestinien, alors que l’existence même des Juifs est contestée par le Hamas. Ces reculades et doubles discours officiels sont ceux d’un pouvoir craintif. Les islamistes ne peuvent que s’en réjouir.

Mes interventions de lundi sur Europe 1 (13h-14h) et CNews (14h-15h)

https://blogrioufol.com/les-reculades-francaises-face-a-lislamisme/

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