par Philippe Rosenthal
La politique de l’UE se décline dans la préparation à un éventuel affrontement militaire avec la Russie depuis plusieurs années. Cette préparation s’aiguise et se précise. L’UE accorde sa stratégie financière pour payer les armes et la production de l’armement sur le sol ukrainien aussi, et réalise, de fait, l’intégration de l’Ukraine dans la défense militaire de l’UE.
Observateur Continental a rapporté le 21 mai dernier que «les ambassadeurs des États membres de l’Union européenne ont approuvé le plan de renforcement militaire européen avec l’instrument appelé Agir pour la sécurité en Europe (SAFE), proposé par la Commission européenne et doté d’un budget de 150 milliards d’euros».
SAFE est le premier grand programme de l’UE visant à accroître les investissements dans les capacités de défense européennes. L’UE veut financer, en commun, des achats et projets d’armement européens. «150 milliards d’euros seront bientôt à la disposition des États membres», a fait savoir sur X, le compte officiel du Conseil de l’UE, actuellement présidé par la Pologne.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a affiché sa position sur X : «Excellente nouvelle : notre instrument de prêt pour la préparation industrielle de la défense (SAFE) a été approuvé par les États membres. L’Europe assume une plus grande responsabilité pour sa propre défense dans un monde de plus en plus dangereux. Cela signifie des capacités de pointe – pour notre Union, pour l’Ukraine, pour notre continent tout entier».
L’UE fait intégrer l’Ukraine dans la défense militaire européenne
«L’objectif est de renforcer les capacités de production, de garantir la disponibilité des équipements de défense en cas de besoin et de combler les lacunes capacitaires existantes, renforçant ainsi l’état de préparation global de l’UE en matière de défense. En outre, SAFE permettra à l’UE de soutenir davantage l’Ukraine en associant son industrie de défense à l’instrument dès le départ», stipule un communiqué de presse du 27 mai dernier du Conseil de l’Union européenne.
Cet instrument permet de procéder à des acquisitions conjointes faisant intervenir au moins deux pays participants pour pouvoir bénéficier de prêts, mais l’instrument SAFE autorisera également les acquisitions faisant intervenir un seul État membre pour une durée limitée.
Autorisation pour les pays non-membres de l’UE de participer à la militarisation de l’UE
«L’instrument SAFE ouvre un nouveau chapitre dans la coopération avec les pays tiers. L’Ukraine et les pays de l’EEE-AELE seront traités de la même manière que les États membres. Non seulement, ils pourront participer aux acquisitions conjointes, mais ils pourront aussi s’approvisionner auprès de leurs industries» ; «L’instrument SAFE permettra également aux pays en voie d’adhésion, aux pays candidats, aux candidats potentiels et aux pays qui ont signé des partenariats en matière de sécurité et de défense avec l’UE, tels que le Royaume-Uni, de participer à des acquisitions conjointes», signale le communiqué du Conseil de l’Union européenne, intégrant, ainsi, l’Ukraine dans la défense militaire européenne.
La Hongrie n’a pas approuvé ce programme SAFE, cependant.
Bien avant la mise en place de SAFE, Observateur Continental, qui a décrypté la volonté de Paris de saborder les accords de Paix, rapportait que la France est directement impliquée dans le conflit contre la Russie grâce à Macron et que la France a potentiellement dès 2024 ouvert un complexe militaro-industriel sur le territoire ukrainien qui ne produira pas uniquement des armes.
En 2024, l’Ukraine a lancé, en collaboration avec le Danemark, un nouveau mécanisme de financement des achats d’armements pour les forces de défense auprès des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien, baptisé «modèle danois».
Friedrich Merz, avant d’être officiellement nommé comme nouveau chancelier allemand, a affirmé vouloir envoyer des missiles de croisière Taurus en Ukraine. Observateur Continental a annoncé qu’hier, «les ministres de la Défense allemand et ukrainien ont signé un accord sur les armes à longue portée». «L’Allemagne financera à l’avenir la production de systèmes d’armes à longue portée en Ukraine en investissant directement dans la production d’armes ukrainienne», continue Observateur Continental.
Bien avant la mise en place de SAFE, l’Union européenne se prépare à un éventuel affrontement militaire avec la Russie et, maintenant, consolide son outil militaire.
source : Observateur Continental