Un texte qui rappelle l’essentiel, ce qui est toujours utile…
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par Bastien Pierre-Louis
Dans une époque marquée par la fragmentation sociale, culturelle et spirituelle, l’idée monarchique peut être envisagée comme une réponse cohérente à la crise profonde de l’identité française. Car la France, faut-il le rappeler, n’est pas née d’un contrat abstrait ni d’un décret révolutionnaire, mais d’une histoire organique, façonnée au fil des siècles par la monarchie capétienne.
D’Hugues Capet à Louis XIV, en passant par Philippe Auguste ou Charles VII, la monarchie a forgé l’unité nationale dans le respect des réalités locales. Elle a fait coexister les particularismes provinciaux et l’autorité du roi dans un équilibre fécond. Cette construction patiente et enracinée s’oppose en tout point à l’universalisme républicain, qui tend à dissoudre les attaches concrètes au profit d’un citoyen abstrait, interchangeable et sans mémoire.
La monarchie française, loin d’être une simple forme de gouvernement, était un principe d’unité incarnée. Le roi représentait la continuité historique, la souveraineté nationale et l’identité collective. La loi salique, par exemple, souvent caricaturée, n’était pas un archaïsme sexiste, mais une règle visant à empêcher toute mainmise étrangère sur le trône et donc sur le pays. Cette exigence d’indépendance nationale permettra à la France, contrairement à d’autres monarchies européennes, de ne jamais voir un roi étranger sur son trône.
Dans ce cadre, le comte de Paris, Jean d’Orléans, est plus qu’un simple héritier symbolique. La Famille de France incarne, par sa présence même, une France historique, continue, enracinée. Une France de clochers, de terroirs, de saints et de rois. Elle est le visage de la France, issue de son peuple autochtone et historique, elle affirme une identité française concrète en plaçant au sommet de l’État une représentation charnelle de la famille française, base de la nation. Une représentation bien éloignée du couple présidentiel actuel. Elle rappelle que l’identité française ne se décrète pas, ne s’improvise pas : elle se reçoit, s’hérite, se transmet, s’incarne. L’exemple britannique est souvent convoqué à juste titre : malgré les très fortes tensions migratoires, la monarchie (bien que privée de réel pouvoir politique), y reste un repère identitaire fort. Elle structure encore la vie symbolique du pays, en particulier pour la population de souche. C’est un exemple de continuité culturelle, même affaiblie. En France, un retour monarchique offrirait à la nation un centre non partisan, stable, enraciné. Un point d’ancrage face à la volatilité électorale et au relativisme idéologique.
Car la République n’a pas seulement changé les institutions, elle a aussi redessiné le territoire, gommé les noms des saints, réduit les provinces à des départements anonymes. Ce travail de table rase, entamé en 1789, a affaibli les ancrages naturels et donc notre identité. En cela, la monarchie est aussi une proposition de refondation territoriale : respect des particularismes, valorisation des cultures régionales et reconnaissance de la diversité interne de la nation comme richesse et non comme menace.
La monarchie pourrait également refonder une politique d’assimilation véritable. Jean d’Orléans l’a dit : « Accueillir, c’est transmettre. Ce n’est pas déraciner ou juxtaposer ». La monarchie n’envisage pas la France comme un espace, mais comme une communauté historique à laquelle on appartient par héritage ou par adoption exigeante.
Souveraineté et identité sont liées, la monarchie, en réaffirmant la mémoire et la continuité française, serait aussi une protection contre la mondialisation désincarnée, contre les injonctions communautaristes, contre la dilution du sentiment national. Elle redonnerait à la France non seulement une autorité morale, politique, mais aussi une âme et un visage. En ce sens, restaurer la monarchie, ce n’est évidemment pas faire un bond en arrière, c’est revenir à la source vive de notre nation et de notre identité.
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Jean d’Orléans voyage à travers la France pour nouer un dialogue avec les Français, il est « au milieu d’eux, avec eux », permettant une relation quasi intime entre lui, le descendant d’Hugues Capet, et les Français, en position d’arbitre. Car il garde en tête le but qu’il s’est fixé, qui ne diffère pas de celui des rois capétiens : poursuivre sous une forme adaptée, l’œuvre de justice qu’ils ont entamée. Voilà un beau message pour l’avenir.
https://www.actionfrancaise.net/2025/05/31/la-monarchie-clef-de-voute-de-lidentite-francaise/