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Clémentine Autain : la fermeture de CNews au nom du « bien commun » ?

@Capture d'écran X LCP
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On peut reprocher beaucoup de choses à l’extrême gauche, mais certainement pas de manquer d’imagination. Souvent accusée de se désintéresser des enjeux de sécurité, elle vient de trouver une façon bien à elle de traiter le sujet. « On parle beaucoup de sécurité, mais il y a une sécurité à laquelle on ne pense pas beaucoup : c'est la sécurité de la conversation publique, a ainsi fait valoir Clémentine Autain, lundi 30 juin, sur LCPEt pour qu'il y ait une sécurité de la conversation publique, il faut que les journalistes puissent faire leur travail, il faut qu'on ait de l'information de qualité. »

Mais quelle est donc cette « sécurité de la conversation » ? S’agirait-il de ce que d’autres nomment « liberté d’expression » ? Loin s’en faut. Ce serait plutôt l’inverse. « Quand nous arriverons au pouvoir, une des premières lois à faire adopter, c'est une loi anti-concentration », a ainsi annoncé l’élue, visant notamment « dix milliardaires dans le monde médiatique ».

Qui sont ces « milliardaires » ? En face de Clémentine Autain, le journaliste Francis Letellier semblait avoir une petite idée sur la question. « En clair, si votre loi anti-concentration passait, Vincent Bolloré devrait revendre CNews ? », lui a-t-il demandé, de but en blanc. « Oui, CNews ou autre chose, a alors répondu l’ex-insoumise, après quelques hésitations. Je pense qu'il y a un sujet de savoir si CNews doit avoir la possibilité d'émettre sur un canal qui est donné par la puissance publique. […] Ce qui m'intéresse, c'est les principes et le bien commun. L'information doit être un bien commun. »

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Sur X, cette vision du « bien commun » n’a guère enchanté les Français. « Le pluralisme par la censure ? C'est bien une idée de gauche, ça. Des méthodes fascistes "pour le bien du collectif" », a ainsi commenté un internaute« Ça donne une vague idée de ce que feraient ces gens de la liberté d’expression. Ne jamais leur laisser le pouvoir, on ne pourrait pas le récupérer », s’est également inquiétée une autre. « Une politique de gauche qui veut bannir un média de droite, en parlant de pluralisme, à la télé publique, gangrenée par la gauche ? C'est plutôt, ironique, non ? », a encore résumé un troisième.

Une argumentation fallacieuse

Que reproche Mme Autain à CNews ? La députée du 93 évoque « des propos qui ne vont pas », une insuffisance « d’invités divers » et le non-respect des « règles de pluralisme ».

À quels propos songe-t-elle ? À ceux qui ont été sanctionnés par l’Arcom, autorité gouvernée par des personnalités de gauche ? En matière d’instance neutre et indépendante, on peut trouver mieux.

Concernant le manque de « diversité » des invités de la chaîne privée, on pourrait objecter à Clémentine Autain que CNews respecte scrupuleusement ses obligations en termes d’équité de temps de parole. Toutes les mouvances politiques y sont représentées. C’est d’ailleurs sur les antennes détenues par Vincent Bolloré qu’ont percé médiatiquement des figures d’extrême gauche comme Louis Boyard, David Guiraud ou encore Raquel Garrido.

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Enfin, il est assez vicieux d’accuser une chaîne de manquer de pluralisme alors qu’elle n’a de cesse de lancer des invitations à des personnalités de gauche qui refusent obstinément de s’y rendre. Peut-être ces dernières gagneraient-elles à être un peu moins sectaires ? À tout prendre, le refus buté de tout pluralisme serait plutôt à chercher du côté des médias de service public. Ceux-là se gardent bien d’inviter à leur table le moindre journaliste ou chroniqueur de droite.

Une censure de plus en plus urgente

À mesure que se rapproche l’élection présidentielle de 2027, le bashing anti-Bolloré ne fera probablement que s’intensifier. Car la gauche sait quel intérêt elle pourrait tirer d’une éventuelle fermeture de CNews : retrouver un espace médiatique univoque, uniformément acquis au progressisme et hostile à la France.

Cette censure est d’autant plus urgente que CNews ne cesse d’enchaîner les records d’audience. Début juin, la chaîne info a encore creusé le fossé avec ses concurrentes. Elle a signé le plus grand écart jamais enregistré avec BFM TV, atteignant 4,6 % de part d'audience, contre 2,8 % pour sa rivale historique. De quoi donner des sueurs froides à Clémentine Autain et autres défenseurs du « bien commun ».

Jean Kast

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