Les résultats viennent de tomber pour le bac série général : 96,4% d’admis, une flopée de mentions TB, le nombre de moyennes dépassant les 20 sur 20 en très nette hausse. Le ministre est ravi, les parents sont aux anges et les profs très fiers d’eux. Mission accomplie.
Petit bémol : seuls 30% des élèves ayant eu le bac arriveront à décrocher un diplôme du supérieur. Pour les autres, c’est la case Pôle emploi en deux ou trois ans avec ce simple parchemin en poche. Autrement dit, rien.
Tout le monde il a le bac, donc, mais rassurez-vous : la sélection se fait encore. Elle passe comme d’habitude par l’entregent et le carnet d’adresses de papa-maman.
Depuis la funeste loi d’orientation Jospin de 1989, les enfants des classes populaires se font de plus en plus rares dans les sections élitistes. Ils sont par exemple moins de 1% à l’école polytechnique. A l’état de traces donc. L’ascenseur social est, comme on dit, en panne. Ceux qui n’y verraient qu’une simple coïncidence sont de fieffés tartuffes, évidemment de gauche.
Les bacheliers n’ont plus la capacité de suivre un parcours de réussite dans l’enseignement supérieur, alors que plus de 9 élèves sur 10 des classes de terminale ont décroché leur peau d’âne.
Vu l’état des finances de la République, est-ce que ça vaut la peine de dépasser 1,5 milliard d’euros par an pour une « réussite » aussi flamboyante ? Par ailleurs, l’organisation du bac désorganise complètement la fin de l’année scolaire dans les lycées. Beaucoup d’élèves se retrouvent en vacances début juin. Est-ce une bonne chose ?
Et quoi qu’il en soit, les filières sélectives sélectionnent les candidats à partir de dossiers bouclés fin mars. Alors à quoi bon maintenir cet examen passoire ?
Reste le rituel. Mais à droite, on fait les comptes et à gauche, on se fout royalement des traditions.
Question sérieuse : le bac, stop ou encore ?
Henri Dubost
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