Il faut dire que la situation est critique pour la Grèce, qui fait malgré elle figure de principale porte d’entrée de l’immigration vers l’Europe. Depuis fin juin, ce sont pas moins de 10.000 clandestins qui ont déjà atteint l’île grecque la plus au sud de la Méditerranée. « Il s’agit principalement d’hommes âgés de 18 à 30 ans, migrants économiques », détaille Thanos Plevris, qui n’hésite pas à qualifier ces arrivées d’« invasion ». Pour ces illégaux, le message des autorités grecques est simple : c’est la prison ou l’avion. « Ceux qui arrivent illégalement en Grèce par bateau ne doivent pas espérer l’asile, mais se préparer à cinq ans de prison ou à un billet de retour », annonce le ministre.
Une remigration enfin envisagée
Si la fermeté grecque ne vise pour le moment que les clandestins, d’autres pays d’Europe envisagent d’aller plus loin. C’est le cas de l’Espagne où les dirigeants du parti de droite Vox évoquent aujourd’hui sans fard une politique de « remigration ». Il y est question d’expulser toutes les personnes d’origine étrangère qui n’ont pas adopté les coutumes espagnoles. Plusieurs millions de personnes seraient ainsi concernées. « Sur les 47 millions d’habitants de notre pays, environ sept millions – ou plus de sept millions, car il faut prendre en compte la deuxième génération – huit millions sont des personnes venues d’origines différentes en très peu de temps, a expliqué Rocío de Meer, porte-parole de Vox. Il leur est donc extraordinairement difficile de s’adapter à nos modes de vie et à nos coutumes. »
En Espagne, 9,4 millions de personnes seraient nées à l’étranger, soit 14 % de la population. De quoi faire dire au député Carlos Hernández que d’ici 2045, « les Espagnols seront minoritaires dans leur propre pays ».
Citons également le cas de l’Allemagne. Chez nos voisins d’outre-Rhin, c’est l’AfD qui a pris à bras-le-corps le combat contre le remplacement de peuple. Le parti de droite projette de remigrer les populations délinquantes ou non-assimilées à la culture nationale. Une proposition qui séduit un électorat grandissant à l’heure où le pays subit une vague d’attentats islamistes sans précédent.
La France toujours dans l’impasse
En France, en revanche, l’expulsion des indésirables reste une option impensable. Seul le parti d’Eric Zemmour assume le concept de remigration et ose proposer la déchéance de nationalité des binationaux condamnés pour crime ou délit. Marine Le Pen, elle, se contente de demander « l’expulsion systématique des clandestins, délinquants et criminels étrangers ». Rien n’est proposé concernant les « Français de papiers », ces enfants de l’immigration qui, souvent, sont encore moins assimilés et civilisés que leurs propres parents. A rebours de ses partenaires européens et sans doute aussi de ses électeurs, le RN a même pris ses distances avec l’AfD précisément sur le sujet de la remigration.
En attendant, nos frontières restent grandes ouvertes. Le nombre de titres de séjours accordés atteint des sommets, les migrants sont activement répartis dans nos petits villages et même les étrangers les plus dangereux restent sur le territoire. Pas plus tard que jeudi dernier, l’expulsion d’un ressortissant algérien, pourtant signalé comme islamiste radicalisé, a été bloquée. L’individu a été renvoyé par la Police aux frontières, puis est revenu en France après avoir été refusé par son propre pays… Il serait peut-être temps de nous inspirer de certains de nos voisins européens.