Le numérique planétaire et le « Sans frontières » de la mondialisation profitent amplement aux différentes mafias de la drogue, des armes, de l’immigration, du blanchiment d’argent sale, de la criminalité organisée, du terrorisme, et facilitent également des escroqueries comme la fraude à la TVA dans le cadre de la mise en place de la taxe carbone. Des boîtes aux lettres dans plusieurs pays, des passages virtuels dans chacun d’eux, et c’est le « carrousel » de la fraude.
Un milieu qui ne connait pas les « Droits de l’homme ». Les conflits au sein de ces bandes font des morts et beaucoup de souffrances collatérales. « Ces gens-là ne sont pas des "Robins des bois", on est aux antipodes du romantisme » précise un enquêteur du reportage « CO2, le casse du siècle », rediffusé sur LCP le 22 juillet 2025.
Le système politique et économique devrait multiplier les contrôles, mais en a-t-il les moyens alors que l’on dégraisse les services pour des raisons d’économies budgétaires ? D’autre part les contrôles ralentissent les flux économiques, avec des risques de blocages du commerce international. Même dans l’Union européenne, seulement un conteneur sur mille est contrôlé.
Ainsi les institutions publiques sont très peu réactives, mettent trop de temps pour découvrir chaque fois de nouvelles arnaques. Cellule financière de Bercy, Tracfin, Caisse des dépôts. Les ministères pèchent également par naïveté, ou par arrogance, lorsqu’elles mettent en place des mesures environnementales avec aides et subventions, ne semblant pas se douter, ou préférant ignorer toutes les escroqueries possibles. L’imagination des aigrefins étant sans limite.
Rappelons, que plus récemment, une subvention "Transition énergétique" fut versée à une fausse entreprise pour chacun des trente bus à hydrogène, totalement fictifs, après la privatisation (2017) de la délivrance des cartes grises. Et c’est grâce aux investigations de journalistes que l’escroquerie fut révélée (Le Monde du 26 décembre 2024).
La géopolitique des mafias (Israël, Russie, Chine, USA, et de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine) trouvent dans l’Union européenne un terrain de jeu du meilleur choix et peu risqué. Dans le cas des escroqueries à la taxe carbone, pour des dizaines de millions d’euros détournés, les escrocs ne risquent, au maximum, que sept ans d’emprisonnement ! Et encore le montant des sommes perdues par l’Etat français est estimé à 1,6 milliard et six à l’échelle européenne.
Philippe Annaba, auteur de "Homo sapiens, un animal dénaturé".