À la suite de la politique de la police fédérale allemande consistant à faire entrer des immigrants clandestins sur le territoire polonais lors d’opérations nocturnes, le gouvernement polonais a décidé de rétablir les contrôles à sa frontière avec l’Allemagne. Cependant, en dehors des canaux officiels, un mouvement citoyen a vu le jour pour remédier à cette situation. Baptisé « Ruch Obrony Granic » (Mouvement de défense des frontières), il patrouille la frontière allemande afin d’empêcher les entrées clandestines et les opérations de la police allemande. Notre confrère Álvaro Peñas a discuté avec Łukasz Hernas, un volontaire du mouvement, de la situation à Gubin, une ville polonaise située à la frontière allemande.
Traduction par nos soins.
Quand avez-vous commencé à remarquer l’arrivée d’immigrants clandestins à la frontière dans votre ville ?
Łukasz Hernas : En tant qu’habitant de Gubin, j’ai observé l’afflux de réfugiés clandestins en provenance d’Allemagne au printemps dernier. Cependant, nous savons maintenant que cette procédure a commencé bien plus tôt.
Quand le Ruch Obrony Granic est-il apparu dans votre ville ?
Łukasz Hernas : Les volontaires du mouvement ont commencé à arriver à Gubin en juin et c’est à ce moment-là que j’ai décidé de m’engager, avec d’autres patriotes locaux.
Comment les patrouilles sont-elles organisées et quelles autres activités les volontaires mènent-ils ?
Łukasz Hernas : Les patrouilles sont une initiative bénévole, nous les organisons nous-mêmes. Toute personne qui le peut, pendant son temps libre, se joint simplement aux autres volontaires et patrouille dans la zone frontalière. Nous gardons les frontières : nous renvoyons les migrants envoyés par le côté allemand, même si nous savons qu’ils sont ensuite transportés vers d’autres endroits que nous ne pouvons pas atteindre. Nous ne faisons de mal à personne, nous essayons simplement de garder la situation sous contrôle. Nos patrouilles opèrent jour et nuit, car beaucoup de gens sont prêts à défendre les frontières.
Le Premier ministre Tusk a exprimé son intention d’imposer « l’ordre » aux patrouilles frontalières, sous peine d’amendes et d’arrestations. Quelle a été la réaction des autorités polonaises à vos patrouilles jusqu’à présent ?
Łukasz Hernas : Nous rions du Premier ministre Tusk et de son « ordre ». Les gardes-frontières sont à la frontière grâce à nos actions et ils sont de notre côté, la police aussi, nous avons des relations amicales avec eux. Nous n’avons pas peur des conséquences. La réaction des autorités actuelles est conforme aux intérêts de la politique allemande de gauche. Sans la droite polonaise forte et consolidée, nous devrions aujourd’hui sceller les fenêtres à Gubin et nous aurions des immigrants devant nos maisons ; bien sûr, uniquement ceux dont les Allemands ne veulent pas, soit parce qu’ils ne sont pas aptes au travail, soit parce qu’ils ont commis des crimes.
Le leader de gauche et membre de la coalition gouvernementale, Włodzimierz Czarzasty, a qualifié les volontaires de « fous » et de « voyous ». Pourquoi pensez-vous que la gauche est si radicalement opposée à la protection des frontières ?
Łukasz Hernas : La gauche tente d’importer de la main-d’œuvre bon marché, sans se soucier des conséquences pour la nation polonaise, comme c’est le cas dans le reste de l’Occident. Czarzasty est le dernier communiste de Pologne et il ne dit que des absurdités. La gauche essaie d’obéir à Bruxelles parce qu’elle a peur des conséquences économiques et d’avoir sa propre opinion.
Y a-t-il eu des incidents avec des clandestins ou avec la police allemande, avez-vous été témoin de tentatives pour laisser entrer des migrants sur le territoire polonais ?
Łukasz Hernas : Bien sûr, il y a eu des discussions à la frontière entre nous et la police allemande qui ne veut pas écouter nos arguments. Nous avons des enregistrements de migrants à genoux suppliant la police allemande de les laisser partir, mais celle-ci les en empêche et les renvoie vers la Pologne. La vérité, c’est que ces immigrants ne veulent pas venir dans notre pays, ils veulent rester en Allemagne, leur destination préférée.
Que pensez-vous de l’attitude de l’Allemagne et de la réaction du gouvernement polonais qui a réinstauré les contrôles aux frontières ? Pensez-vous que cela résoudra le problème ?
Łukasz Hernas : C’est absolument absurde ! La seule solution est de changer la politique de l’Allemagne, de supprimer les subventions aux migrants et de punir les criminels. Combien de temps vont-ils continuer à prétendre qu’ils n’ont pas tort ? Pensent-ils vraiment que nous sommes idiots ? À cause d’eux, nous avons maintenant des viols, des vols, des voitures et des rues en feu dans toute l’Europe. Ils doivent cesser de blâmer les autres et rétablir l’ordre, comme nous le faisons en défendant nos frontières et en nous opposant massivement à l’immigration illégale.
Le gouvernement actuel suit la politique de l’UE, nous n’avons donc aucune confiance dans les mesures qu’il a prises.
Selon vous, qui est responsable de l’insécurité à la frontière germano-polonaise ?
Łukasz Hernas : La responsabilité de cette situation incombe à Bruxelles et à ceux qui restent les bras croisés, prétendant que le problème n’existe pas : les politiciens d’extrême gauche et ceux qui les soutiennent, qui ignorent complètement la réalité.
Allez-vous continuer à patrouiller à la frontière malgré les menaces du gouvernement ?
Łukasz Hernas : Bien sûr, je continuerai à patrouiller et, malgré l’interdiction d’enregistrer, nous continuerons à signaler et à documenter tout ce qui se passe. Pour l’instant, la situation est stable, mais je pense que si nous baissons la garde, ils recommenceront à transporter des migrants vers la Pologne.
Crédit photo : Łukasz Hernas(DR)
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