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Droits de douane : Trump s’apprête à matraquer l’Europe de von der Leyen

Capture d'écran YT France 24
Capture d'écran YT France 24
Le dirigeant allemand Friedrich Merz l’a dit clairement, ce 23 juillet, tranchant sur le nuage de fumée entretenu par la France : « Nous apprenons en ce moment même que des décisions pourraient être prises », a-t-il lancé, à propos des négociations sur les droits de douane, dans le cadre d’un dîner de travail avec Emmanuel Macron. Selon le Financial Times et l’agence Reuters notamment, Donald Trump s’apprêterait en effet à imposer, dans les jours qui viennent, un taux de 15 % de droits de douane à toutes les exportations de l’Europe de von der Leyen vers les États-Unis.

C’est moins que les 30 % annoncés par le président américain, qui joue toujours la partition expliquée dans son livre L’Art de la négociation : mettre la barre très haut d’emblée et noyer le poisson en soufflant le chaud et le froid pour dégager des marges de négociation. C'est moins que les 30 % annoncés, mais c’est nettement plus qu’aujourd’hui ! Si la nouvelle se confirme, Trump aurait emporté largement la bataille contre une Europe impuissante et paralysée. Depuis avril, les produits européens sont taxés à hauteur de 10 % par l’Oncle Sam. Si l’automobile, aujourd’hui taxée à 25 %, passait aussi à 15 %, Trump imposerait en plus de ses droits de douane des quotas d’exportation vers son pays à ne pas dépasser ! En cas d'exportation excessive vers les USA, les droits de douane ne seraient plus de 15 % mais de... 50 % ! Trump impose aussi à l’Europe qu’elle ouvre gentiment ses frontières, sans quoi le marteau des droits de douane tapera plus fort. Ce qu'on appelle un contrat léonin...

Les Anglais post-Brexit plus forts que l'UE ?

Sur les six premiers mois de 2025, Trump a ramassé dans les filets de ses droits de douane près de 100 milliards de dollars (96,9 milliards, précisément), contre 47 milliards sur la même période de 2024. Pas de quoi combler le déficit américain, certes, mais de quoi doucher ceux qui riaient ou doutaient des projets douaniers du président américain, en avril dernier. Face à la pression de Trump, l’Europe tente de faire bonne figure en menaçant pour la forme. En cas de désaccord, l’UE imposerait, selon La Tribune, ses propres droits de douane sur les produits américains dès le 7 août, soit 93 milliards d’euros, selon la Commission… Qui y croit ? Autant dire que Donald Trump doit dormir sur ses deux oreilles, voire se tenir les côtes. L’UE pourrait enfin geler l’accès des entreprises américaines aux marchés publics européens, si les Européens se mettent d’accord. Autant dire que ce n’est pas fait…

On se souvient du discours anti-Brexit tenu par l’UE lorsque le Royaume-Uni mettait les voiles, en 2020. Les Britanniques perdaient la merveilleuse puissance de négociation de l’UE, une folie bien sûr. Ils seraient écrasés dans les négociations internationales, balayés, promenés, broyés, dupés. Il était entendu que le Brexit serait un terrible handicap économique. On allait voir ce qu’on allait voir... On voit. Le Royaume-Uni devrait s’en sortir avec 10 % de droits de douane, nettement moins que l’UE… À quoi sert l’Europe, qui coûte si cher à la France : 23,8 milliards d’euros en 2025. Et dépense autant : près de 200 milliards d’euros annuels. Tout cela pour négocier moins bien que le Royaume-Uni libéré de la tutelle européenne ? Rappelons, au passage, que la France, traditionnelle mécène de l’UE (avec l’Allemagne), a dû prendre sa part du manque à gagner occasionnée par le départ du Royaume-Uni. Quand les Français exsangues demanderont des comptes sur l’usage des fonds engloutis par l’UE, le navire bruxellois risque de tanguer façon tempête en haute mer.

Leçon de morale mondialisante

En attendant, il est permis de se consoler en écoutant notre Saint Jean Bouche d’or logé à l’Élysée. Le 3 avril dernier, Emmanuel Macron réagissait avec l’assurance qui le caractérise aux annonces fracassantes lancées la veille par un Donald Trump brandissant son panneau d’augmentation des droits de douane : « On ne corrige pas des déséquilibres commerciaux en mettant des tarifs […], pérorait le président de la République, jamais en retard d’une leçon de morale mondialisante. Les Américains […] sortiront plus faibles qu’hier, pronostiquait notre prophète au bilan économique désastreux. Et plus pauvres ! » Comment enrichir son pays, par Emmanuel Macron : master class !

Marc Baudriller

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