Épouvantails à touristes
Il y a quelques jours, c’est un autre journaliste de Valeurs actuelles, Amaury Bucco, qui, ayant assisté aux comparutions immédiates après le 14 juillet, a révélé l’agression sexuelle dont ont fait l’objet deux jeunes Américaines à Châtelet, ce soir-là. Leur agresseur était un homme de 24 ans algérien, en situation irrégulière, entré clandestinement sur notre sol en 2017, déjà connu pour avoir commis un cambriolage, peu de temps après son arrivée. Il est sorti libre. Une OQTF lui a cependant été signifiée pendant sa garde à vue. Il a donc 30 jours pour partir volontairement. On y croit.
Notons, au passage, que son avocate a trouvé bien présomptueuses les deux jeunes femmes d’aller ainsi se promener à Châtelet. Elle n’a pas rajouté que leur jupe était trop courte, mais c’était l’esprit. Saperlipopette ! Les guides touristiques ne signalent donc pas les rues parisiennes interdites aux femmes seules ? Sauf qu'on a vu que même enfermés dans leur Airbnb, les touristes ne sont pas à l’abri. Il n’est pas certains qu’une fois de retour chez eux, les touristes ci-dessus cités soient les meilleurs ambassadeurs de la douceur de vivre à la française.
Selon le ministre de l’Économie Éric Lombard, « les visiteurs ne restent pas assez longtemps et ne consomment pas assez ». En effet, après s’être fait braquer et détrousser dans son appartement de location, le « visiteur » n’a plus tellement le cœur à visiter ni le portefeuille pour consommer. Peut-on lui en vouloir ?
Rajoutez à cela le spectacle récurrent d’émeutes à travers toute la France relayés par les médias internationaux et vous comprendrez que la situation sécuritaire dans notre pays - que n’a même pas évoquée François Bayrou - n'est pas très porteuse pour le secteur économique du tourisme.
Trouver la France en France
Mais au-delà de la sécurité, ce que les touristes cherchent en France, c’est… la France. La France, c'est comme un yaourt aux fruits : on la veut avec de vrais morceaux dedans. Une lapalissade qui ne va apparemment pas de soi pour beaucoup d’élus, comme beaucoup de truismes aujourd’hui. Après l’enfant, le climatiseur, le barbecue, la voiture… c’est l’évidence qui devient suspecte, classée à l’extrême droite.
Que dire, en effet, de ces villes, dont les enseignes de centre-ville baissent tristement le rideau les unes après les autres, au profit d’une ZAC standardisée où toutes les enseignes mondialisées voisinent, dans des magasins cubiques dont la laideur rivalise avec celle des ronds-points qui y mènent ? Les contribuables ont-ils voté avant de se voir infliger ces œuvres d’art contemporain qui sont pour eux double peine : elles offensent à la fois leurs yeux et leur portefeuille ? Et de ces marchés ruraux ou de stations balnéaires où il y a chaque année, sur les étals, un peu moins de légumes et d’artisanat local et un peu plus de gadgets ésotériques ou ethniques ? Qui a envie, par ailleurs, quand on lui a vanté la cuisine française, d’entrer dans un kebab, un tacos ou une pizzeria « fast-foodisé » ? Dépenser autant d'argent dans un billet d’avion pour si peu de dépaysement, est-ce que cela vaut la peine ?
On peut en dire autant des « manifestations culturelles ». Pendant que la gauche pousse des cris d’orfraie, dénonçant des spectacles enracinés, plébiscités par le public et qui ne demandent pas un sou d’argent au contribuable, elle tient à bout de bras, sous respirateur artificiel, ses spectacles préférés au succès très mitigé. Ceux-là, bien que sous perfusion, en fin de vie et en soins palliatifs, elle refuse de les euthanasier.
Africajarc, absurdité touristique
Un exemple emblématique : Africajarc, créé en 1999 pour promouvoir « le bien vivre ensemble et la lutte contre toute forme de discrimination ». Le site Tourisme-Lot nous décrit l’événement qui vient de se terminer : « Au-delà des concerts, Africajarc fait rayonner la création africaine sous toutes ses formes : expositions, littérature, cinéma, contes, danse, animations… […] plongez au cœur du grand marché artisanal où artisans et créateurs vous dévoileront leurs trésors, tandis que les food trucks vous régaleront avec des plats savoureux venus d’Afrique. »
Est-ce vraiment cela que viennent chercher les touristes étrangers dans cette petite ville médiévale au bord du Lot, étape de Saint-Jacques de Compostelle, chère à Pompidou, où Françoise Sagan et Annette, une carmélite de Compiègne récemment canonisée, virent le jour, et que Coluche - qui avait un château non loin - rendit célèbre par ses célèbres Papy Mougeot et Monsieur Moulinot ? S'ils avaient voulu découvrir l'Afrique, n'auraient-ils pas plutôt pris la direction du Sénégal ou du Togo ? Et dans ces pays, imagine-t-on l’argent public financer un festival sur le Lot ou l’Aveyron, puisque Cajarc est à la lisière des deux départements ?
Car ce festival moribond depuis plusieurs années et qui, en réalité, n’a jamais trouvé son modèle économique - il était, cette année, gratuit pour attirer le public - est subventionné par toute une ribambelle d'acteurs public comme la mairie et, selon les années, divers ministères (Matignon, Culture, Jeunesse et sports), etc., qui ne semblent nullement s’inquiéter de son caractère idéologique : que la Cimade, par exemple, soit partie prenante d'Africajarc ne les perturbe nullement.
Pendant ce temps, châteaux, moulins, petites églises, qui eux témoignent de l’identité locale, doivent trop souvent faire appel à la fondation Stéphane-Bern ou à la générosité des particuliers pour ne pas s'effondrer. Pour remettre d’aplomb le tourisme en France, il faut d’urgence revoir les priorités. Elles s'appellent - que l'on me pardonne pour ces gros mots indécents - sécurité et identité.