
La rentrée s’annonce mouvementée. En effet la mobilisation des contestataires s’active en prévision d’une grande manifestation en septembre. Le sujet en est le ras-le-bol des citoyens face à un budget qui s’annonce et qui finira de rincer les classes moyennes, affamer les plus pauvres, fracassera un peu plus certains services ou prestations de santé notamment, tout cela sans l’ombre d’une économie sur les gabegies déjà dénoncées au RPF et qui sont en partie reprises par madame Knafo et depuis peu par le RN.
La colère monte, avec elle l’exaspération devant l’éternel discours haineux et méprisant du pouvoir qui désigne comme responsable du déficit le peuple, alors qu’il n’a jamais eu son mot à dire concernant les dépenses engagées, que ce soit les milliards pour l’Ukraine ou pour soigner gratuitement la terre entière, ou pour financer des ONG qui sont ouvertement contre la France, ou des organismes destinés à recaser les copains en déshérence. Il en a assez d’être considéré comme l’architecte de la ruine provoquée, tandis que les responsables se pavanent en toute quiétude en cumulant des emplois, en réalité des salaires, qui leurs offrent de confortables retraites, sans rien faire ! La contestation se prépare, tout le monde le sait et les oppositions aussi, mais on a l’impression qu’elles ne se décident pas à prendre les devants. Vont-elles se contenter d’être les spectatrices d’un nouveau choc entre la base et l’élite ? Entre ceux qui triment, à qui on ne passe rien, que l’on accuse de la dérive financière et ceux qui décident du chaos, sans jamais être responsables de leurs actes.
La rue s’apprête donc à gronder, dans quelle proportion, avec quelle intensité ? Personne ne peut le dire à présent, mais le calcul qui consisterait à minimiser la grogne ou sa manifestation sera de toute façon dangereux, car ce qui ne se voit que partiellement aujourd’hui ne présage pas de ce qui se passera demain. Jouer sur le pourrissement et la docilité d’un peuple qui est étranglé, que ce soit dans sa volonté d’entreprendre à cause des normes ou en subissant les conséquences de traités qui vont à l’encontre des intérêts de notre pays, comme avec celui du MERCOSUR, est une erreur. Que le pouvoir le fasse est une chose, mais que les oppositions l’ignorent ou minimisent l’effet l’est tout autant. Ne pas écouter cette rumeur qui monte, cette plainte qui n’en finit plus d’occuper l’espace, les esprits, est la preuve que l’élite se coupe définitivement du peuple. Le lien se rompt depuis des années, et cette rupture s’est d’abord traduite par une abstention énorme à chaque élection. Or, a la dernière législative les électeurs se sont mobilisés, c’est bien la confirmation qu’il y a encore une confiance dans le système dit démocratique, dans l’élection. Certes ce qui a été fait des résultats en a laissé plus d’un sur sa faim, et les attitudes des principales formations d’opposition n’ont pas arrangé le climat de défiance qui existe et qui aurait tendance à se développer à nouveau.
Beaucoup des caciques de ces partis parlent de responsabilité, jouent les pères la vertu pour tenter d’afficher le visage serein de ceux qui savent être dans la mesure, tout en se voulant fermes sans confondre les genres, notamment celui de l’excès. Ce serait là, morale prudente et presque respectable si la situation ne montrait pas les failles de cette posture. Face à la débauche d’un ennemi qui ne se cache plus et dont le but avoué n’est pas de redresser les comptes de notre pays, mais de ponctionner ce qui reste de richesses, d’écraser et de faire taire, l’attitude de réserve mise en avant n’est plus de circonstance. Le peuple se plaint aussi de ce décalage qui existe entre ses vœux et la réalisation qui en est faite par ses représentants. Combien de sondages sont réalisés qui attestent que Macron n’est plus légitime, que Bayrou est détesté et que plus de 60% des Français souhaitent son départ. Bien entendu on va nous rétorquer que le politique ne peut pas agir en fonction des réactions des citoyens, de ses envies qui peuvent passer pour des caprices, et qu’il serait inconséquent de s’en remettre à des sondages pour établir une stratégie, que faire de la politique c’est bien autre chose. Oui, sans doute mais quoi ? Les collusions de couloir, les petits arrangements de dernières minutes ? Les cécités indispensables pour satisfaire quelques intérêts privés ? Lorsque les crispations sont intensifiées par un discours culpabilisant, par des volontés de punir en taxant, en imposant, dans un pays qui est déjà le champion du monde dans cet exercice, l’heure est peut être venue non seulement de prendre en compte les pensées et les souhaits de ce peuple-là, mais aussi, et surtout de renverser la table pour changer enfin les choses.
La censure ne serait pas le chaos brandi par le pouvoir, mais bien une façon de renouer le dialogue avec les Français, l’acte fort pour reprendre la main politiquement, et éviter l’affrontement de la rue, entre un pouvoir qui a déjà éborgné des dizaines de manifestants et qui n’hésitera pas à recommencer. Ne pas censurer Bayrou à la rentrée, c’est se faire complice des drames qui surgiront à nouveau comme en 2018. La différence aujourd’hui c’est qu’il y a à la possibilité de faire tomber Bayrou, ce qui n’existait pas à l’époque des Gilets jaunes puisque la majorité était détenue par les macronistes. Censurer pour s’épargner des larmes et du sang, censurer pour rejoindre les Français sur leurs attentes, leur signifier qu’ils sont entendus et respectés. Censurer pour qu’un budget taillant dans les dépenses inutiles soit mis en place tout en protégeant le contribuable. Censurer par ce que ce n’est pas séditieux mais une solution constitutionnelle, et qu’aujourd’hui c’est la seule qui prévale.