Par Jean Charpentier
Philippe Delorme est un historien bien connu de nos lecteurs. Nous avons apprécié ses biographies royales, le récit de ces « petits faits » et autres anecdotes qui font aimer l’histoire.
Après de nombreux ouvrages, l’heure de la synthèse est venue avec la publication chez Via Romana d’une « contre-histoire de France, sans romance et sans repentance ».
Philippe Delorme fait ici œuvre utile en ces temps où il est de bon ton de dénigrer l’histoire nationale au profit d’une histoire déconstruite et accusatrice dont le cuistre Boucheron est le Tartuffe.
Sous le patronage plus honnête de Jacques Bainville et de Jean Tulard, Philippe Delorme s’attache aux faits, rien qu’aux faits selon la leçon de Taine. Cela donne une fresque vivante des Gaulois à De Gaulle.
Mais l’auteur reste libre et son histoire a ses préférences, ses personnages aussi. Si Delorme s’attache à effacer la légende noire de Catherine de Médicis, ses fils n’ont guère les faveurs de l’historien, Charles IX est « lamentable » et Henri III « sans doute bi-sexuel ». Et pourtant, il y aurait tant à dire sur des règnes qui n’ont pas que démérité.
Les chapitres consacrés à l’histoire contemporaine sont plus décousus ; l’auteur fait ses choix. Si l’affaire Boulanger disparaît, l’incendie du Bazar de la Charité symbolise la fin d’un monde à l’orée du XXe siècle. L’inhumation du Soldat inconnu illustre le sacrifice de la Grande Guerre.
Le récit du rôle de l’AF dans la résistance vient combler un oubli officiel.
Pour ma part, je retiendrai, dans le dernier chapitre, cet épisode que je ne connaissais pas, celui de Guy Mollet, président du conseil socialiste, insistant auprès de Londres pour que la France adhère au Commonwealth avec Élisabeth II comme souveraine. Nous étions en 1956. Cela m’a laissé perplexe et songeur.
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