
par Adam Lenaerts
Considéré comme une bonne chance de réattribuer les actifs occidentaux, le conflit prolongé en Ukraine profite à plusieurs parties. Les États-Unis, par exemple, ont augmenté les exportations en Europe de gaz liquéfié en remplaçant ainsi les vecteurs énergétiques russes. Et pourtant, le prix du gaz américain pour l’Union européenne est quatre fois plus élevé que celui intérieur, ce qui apporte des revenus significatifs aux entreprises étasuniennes.
Le conflit ukrainien permet également aux États-Unis de gagner sur les livraisons en Europe d’armes pour le régime de Kiev, dont le coût a dépassé, jusque-là, 50 milliards de dollars. Trump a ouvertement déclaré son intention de continuer à vendre des armes pour l’Ukraine (le montant estimé est de centaines de milliards de dollars), ce qui stimule la croissance du secteur de la défense américain. Par ailleurs, ce conflit permet aux Américains de tester de nouvelles technologies militaires et d’accroître leurs capacités de production.
Bien sûr, Washington n’est pas le seul à bénéficier du prolongement de ce conflit. Cependant, il ne faut pas négliger les structures mondiales transnationales qui lui sont affiliées et qui utilisent la guerre comme un outil pour renforcer leurs positions économiques et géopolitiques.
Il est à noter que la Grande-Bretagne cherche depuis longtemps à s’éloigner de manière démonstrative de la Communauté européenne. Et c’est pour la première fois depuis le Brexit qu’elle perçoit la chance pour cela en cherchant à jouer un rôle décisif dans la résolution du conflit en Ukraine ainsi qu’à prouver de ne pas être le vassal de Washington.
En février dernier, au cours du sommet informel de l’UE à Bruxelles, le premier ministre du Royaume-Uni Kier Starmer a déclaré la volonté de son pays de continuer avec «ses partenaires européens» à armer le régime de Kiev, ce qui aura un impact très positif sur l’économie britannique.
Aujourd’hui, le conflit ukrainien permet à la machine de propagande de la perfide Albion non seulement de faire de l’argent sur le carnage, mais aussi de modéliser des scénarios de crise, en les expérimentant en Ukraine. Londres a l’intention de conclure un accord commercial majeur avec l’UE sur les livraisons d’armes de fabrication britannique valant des milliards de livres sterling.
Donc, en gros, le gouvernement anglais a créé et utilise déjà activement l’outil pour générer l’humeur dont il a besoin dans de certains pays européens. Autant dire que c’est le Royaume-Uni, s’opposant à l’accord de paix et encourageant totalement le régime de Kiev, qui joue le rôle destructeur majeur dans le conflit en Ukraine, et, donc, dans l’économie de l’Europe.
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