Le lendemain, Léa Salamé s’en excuse sur X : « Une erreur a été commise hier à 13h et reprise à 20h lors de notre hommage à Dominique Bernard. Il n’a pas été assassiné après avoir montré des caricatures. Nous présentons, au nom de France Télévisions, nos excuses à la famille. Un erratum sera fait à l’antenne, à 13h et à 20h. » Le mal est fait. Comment les deux présentateurs ont-ils pu passer à côté d’une telle erreur ? Faut-il comprendre qu’ils lisent bêtement un texte sans vérifier sa véracité ? C’est à croire et ce n’est peut-être pas la première fois que cela met Léa Salamé dans une situation inconfortable. Le 25 septembre, alors qu’elle interviewait Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, elle l’a appelé « Claude Guéant », du nom de l’ancien ministre de l’Intérieur condamné dans l'affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.
Amateurisme
De bourde en bourde, Léa Salamé ne parvient pas à convaincre et, comme le reste du groupe France Télévisions, elle s’enfonce. Il faut dire que ces dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour le service public audiovisuel. Depuis l’affaire Legrand Cohen, France Télévisions est plus que jamais dans la tourmente. Après les soupçons de connivence entre les deux journalistes de France 5 et le Parti socialiste, la télévision étatique sombre.
Et les propos de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, dans les colonnes du Monde, qualifiant CNews de « chaîne d’extrême droite » n’ont fait qu'ajouter de l’eau au moulin de ses détracteurs. Pire, fin septembre, la Cour des comptes a rendu un rapport au vitriol concernant la gestion du groupe. Elle juge que « la situation financière de France Télévisions est lourdement dégradée, avec un déficit cumulé de 81 millions d'euros entre 2017 et 2024 » et qu’en « l'absence de mesures correctives avant fin 2026, le groupe public pourrait être menacé de dissolution ».
Déclinisme
Les personnalités en faveur de la privatisation de l’audiovisuel public ont bu du petit lait et ont une nouvelle fois appelé l’État à se débarrasser de ses très coûteux médias. Sur le plateau de Face à l’info, Sarah Knafo, députée européenne Reconquête qui a fait de la privatisation de France Télévisions un cheval de bataille, a déclaré le 30 septembre : « En France, on peut mourir aux urgences, mais on trouve quand même les moyens de financer la propagande et le divertissement. » Elle a rappelé qu’il y avait plus de salariés dans l’audiovisuel public que de chirurgiens en France.
Autre argument en faveur de la privatisation : la baisse des audiences. France 2, chaîne fleuron du groupe, a connu un mois de septembre catastrophique. Elle est à son plus bas niveau depuis cinq ans avec 13,7 % des téléspectateurs séduits en moyenne. Parmi les plus gros fours de la chaîne, des programmes originaux tels que les documentaires J'ai pas les mots : 8 semaines pour sortir de l'illettrisme et Qui a coulé le Rainbow Warrior ? qui ont été suivis par moins d’un million de Français les 9 et 23 septembre. À qui ou à quoi la faute ? Pas à un manque de moyens. Le groupe France Télévisions dispose d’un budget très conséquent d’environ 3,3 milliards d’euros annuellement, dont 2,64 milliards d'euros d’argent public. Le navire coule à pic et emporte avec lui un trésor, l’argent des Français, un trésor sur lequel personne ne remettra jamais la main.