Il n’est plus temps d’être poli : Emmanuel Macron doit se casser ! Il est une plaie pour la France ; il est l’obstacle au renouveau d’un pays dépressif et encalminé. Le chef de l’Etat est à la source de la crise de régime qui ébranle la Ve République. Ce séisme ne se résoudra qu’en laissant les Français s’exprimer à travers des élections. Or les réticences du chef de l’Etat à se tourner vers le peuple l’installe, dans la colère froide du narcisse incompris, en despote mal éclairé. Ce qu’il fait voir de son raidissement mental laisse apparaître ses failles présumées psychopathiques. Elles font craindre une fin de règne interminablement conflictuelle. Macron devrait relire, dans Choses Vues, cette réflexion de Victor Hugo : « Je ne comprends pas qu’on ait peur du peuple souverain ; le peuple, c’est nous tous, c’est avoir peur de soi-même ».
Dans l’immédiat, le spectacle de l’oligarchie claquemurée est navrant. « Il suffirait de peu pour que ça fonctionne », a expliqué lundi l’éphémère premier ministre Sébastien Lecornu en rendant son tablier après 14 heures de gouvernement. Mais son ultime bricolage, tenté jusqu’à ce mercredi soir sur injonction élyséenne, est voué à l’échec. Il y aura sans doute des législatives anticipées. Cependant, derrière la pagaille gouvernementale, c’est également la fin d’un système qui s’accélère. La chute de Macron, déjà renié bassement par certains de ses proches, est celle du macronisme, c’est-à-dire du progressisme social-démocrate. La révolution conservatrice a atteint la France. Les élites mondialistes, européistes et postnationales vont être, au-delà du président, les autres victimes du grand basculement populiste.
L’heure est à la rupture. Si, en 2022, Robert Ménard assurait (Le Figaro, 11 juillet 22) : « Etre révolté, être punk aujourd’hui, c’est être modéré ! », le maire de Béziers a rejoint opportunément ceux qui appellent depuis longtemps à « renverser la table ». C’est ce besoin de radicalité que Bruno Retailleau, démissionnaire lundi matin, a mal analysé en proposant mardi matin, sur Europe 1, une ultime porte de sortie à la macronie en déroute, avec la nomination d’un « premier ministre de cohabitation » qui serait choisi parmi la droite républicaine. Mais ces palinodies viennent brouiller la lucidité qui était la marque du ministre de l’Intérieur. Alors que David Lisnard demande la démission de Macron, la prudence de Retailleau trahit une faiblesse de caractère. Si le président des LR entend concourir à la présidentielle, il doit rompre une fois pour toutes avec les notables de son parti qui restent attirés par le bloc central, par souci esthétique de ne pas se mélanger au vil bloc patriote. Or ces réticences ne sont plus comprises de l’opinion, qui juge prioritaire (58%) de faire barrage à LFI. De surcroit, les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy plaçant le RN dans « l’arc républicain » sont venues s’ajouter à celles de Serge Klarsfeld. Le choix du sénateur LR Roger Karoutchi de voter RN « sans état d’âme » en cas de duel avec LFI (Europe 1, 30 septembre) a accéléré l’union des droites, rejetée par les plus irréductibles des LR. Le vieux monde s’écroule. Les LR vont-ils enfin comprendre qu’ils en font partie ?
Mes interventions de mardi sur Ligne Droite (8h45-8h50) et CNews (14h-15h)