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Crise politique : le requiem des aphones

Crise politique : le requiem des aphones

Le théâtre politique n’en finit pas. Entre crise politicienne et panthéonisation de Robert Badinter, notre chroniqueur Pierre Boisguilbert revient sur l’actualité française.
Polémia

L’aphonie médiatique

Lecornu l’a dit : il y a une majorité à l’Assemblée nationale pour refuser la dissolution. C’est en effet la seule majorité, celle de ceux qui veulent rester autour du gâteau. Il l’a dit dans un entretien télévisé assez amusant. Il était tellement bien maquillé qu’on avait du mal à le reconnaître instantanément. Il parlait cependant simplement, fort et clair, surtout en comparaison de la présentatrice Léa Salamé. Complètement aphone, elle a réussi à rendre insupportable un entretien qui a intéressé six millions de téléspectateurs. On serait Lecornu, on lui en voudrait beaucoup. Quand on est aphone à la radio et à la télé, on se fait remplacer. Mais « vanité des vanités, tout n’est que vanité », la compagne de Glucksmann, le candidat potentiel et chouchou des médias, ne pouvait supporter de ne pas être au centre de l’attention médiatique. Dans cette présence non professionnelle, tout est dit sur l’ambition de celle qui a du mal avec l’audience de la 2. Elle est inaudible mais elle parle encore, elle fait bien partie du système.

Le panthéon de la vanité républicaine

Le système qui s’est célébré et panthéonisé avec Robert Badinter. On a déclaré saint laïque un homme de caractère et de talent oratoire, mais qui représente l’idéologie utopique et mortifère qui conduit notre pays au risque de la disparition. Ils étaient tous là à célébrer, en fait, la dérive de la justice, la lutte pour la dignité des criminels, la reconnaissance de l’homosexualité et la lutte contre un antisémitisme réduit à jamais à l’extrême droite. Mais sur la fin, Badinter lui-même a eu un gros doute et il a compris – comme son épouse – que le nouvel antisémitisme était tout autre chose que celui dont sa famille avait été victime. Plus lucide que ceux qui lui rendaient hommage pour le récupérer. Une idéologie faillie et dépassée s’est auto-célébrée. Ces gens-là, la coterie de l’entre-soi républicain des autosatisfaits, qui détiennent la vérité depuis 1945, ne veulent pas s’effacer et refusent la réalité au nom de leur vanité, cette fois idéologique. Ils sont aphones et ne le savent pas.

Un gouvernement contre la démocratie

Ce qu’ils savent en revanche, c’est que s’ils vont aux urnes, ils seront cette fois sans voix. C’est pourquoi ils sont tous d’accord : il faut un gouvernement pour éviter des élections qui risquent de porter au pouvoir le Rassemblement national, cet enfant de Pétain. Ils veulent durer sans affronter le choix du peuple. Les socialistes se voient aux manettes et se trémoussent depuis des jours. Les Républicains sont une sorte de caméléon sur une couverture écossaise entre droite et gauche : ils ne savent plus comment se positionner et perdent une crédibilité un petit peu retrouvée. Si le cas de Le Maire était un piège, Retailleau est tombé dedans. Mais regardez à droite, pour une fois, comme le suggère Robert Ménard.

On a donc un gouvernement pour la stabilité, la responsabilité, la démocratie et les droits de l’homme. En fait, un gouvernement pour éviter la démocratie. Un gouvernement pour sauver un système ripoublicain qui ne sait plus qu’enterrer le passé pour éviter d’affronter le présent.

Pierre Boisguilbert 15/10/2025

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