Dans un entretien accordé au JDNews, à l’occasion de la sortie de son dernier essai, La messe n’est pas dite, Éric Zemmour pose cette question aussi évidente que cruciale (mot dérivé du latin « crux » – « croix ») : « La question qui se pose à nous est simple : la fille aînée de l’Église va-t-elle devenir le fils cadet de l’islam ? »
« Pour le dire simplement, l’Église a fait les rois, qui ont fait la nation, qui a fait la France », ajoute-t-il avec justesse, démontrant ainsi que l’Église préexiste à la Nation.
En total accord avec Éric Zemmour, et sans trop entrer dans les détails, le christianisme est effectivement le socle de la civilisation européenne et particulièrement de la France, Fille aînée de l’Église et ce, depuis que le 25 décembre 496 Clovis se fit baptiser à Reims par l’évêque saint Rémi. Dès lors la France naissait en tant que telle. Naissance longue et pleine de contractions, certes, mais qui portait dès l’origine le signe de la Croix. Nier cela, c’est nier l’identité même de notre Nation, Éric Zemmour a raison.
Pour preuve de cette réalité, l’engouement impressionnant pour Notre-Dame depuis sa réouverture. En effet, si le christianisme n’était qu’un épiphénomène de notre Histoire alors pourquoi autant de touristes étrangers se pressent-ils dans les édifices chrétiens de notre pays ? Il suffit de voir par exemple les queues interminables – où toutes les langues du monde s’élèvent – pour visiter la Sainte Chapelle de Paris – précision géographique nécessaire car il en existe d’autres, notamment à Vincennes (94) ou Châteaudun (28) –, chef-d’œuvre gothique voulu par Saint Louis afin d’y abriter des reliques du Christ, dont la Sainte Couronne, acquise à prix d’or par le roi et entrant dans Paris le 18 août 1239. Que dire encore des foules au Mont Saint-Michel, à Vézelay ou dans les cathédrales qui rythment les paysages de France ?
Autre preuve de l’omniprésence du christianisme, et sans que grand monde ne le sache – car l’Éducation nationale s’ingénie depuis des décennies à effacer toute trace de christianisme de son enseignement, au nom d’une laïcité qu’elle bafoue toute honte bue et en exaltant l’islam ! –, une institution comme La Sorbonne a été fondée au XIIIe siècle par Robert de Sorbon, chapelain de Saint Louis et docteur en théologie.
C’est encore grâce à la scolastique – née en Italie et qui a essaimé dans toute l’Europe et donc en France –, harmonisant raison et foi, que la pensée s’est considérablement développée au Moyen Âge, une époque souvent caricaturée par ignorance pure et simple, pour lui opposer une Renaissance un peu trop idéalisée mais qui fut en réalité un bain de sang. Cela dit sans nier ses apports culturels majeurs évidents – où le christianisme eut encore une grande part, Botticelli, Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci ne contrediraient pas cette affirmation –, sachant toutefois que ladite Renaissance est née au… Moyen Âge, plus précisément en 1401 à Florence lors du concours pour la porte nord du baptistère de la ville, encore une trace chrétienne !
Notons qu’en islam on ne débat pas, on se soumet. Hélas, ce sens du débat chrétien a enfanté la possibilité de nier le christianisme qui nous proposait d’agir et penser en notre âme et conscience, l’une indissociable de l’autre. Et nous avons mal agi et pensé…
Nonobstant cette réalité, des hordes de mauvais penseurs et de sombres politiciens voudraient faire disparaître le christianisme du sol français et au-delà, du monde occidental. Ces individus, souvent traîtres à leur pays, ne s’émeuvent d’ailleurs jamais de l’incendie ou du saccage volontaires d’une église mais courent ventre à terre pour déplorer la présence d’une tête de cochon sur la grille d’une mosquée. Une mosquée qui, quoi qu’en disent les néo-historiens d’ultragauche, représente bien plus l’ennemi héréditaire que l’Angleterre de jadis, la « perfide Albion » l’étant nettement moins que le Croissant de l’Islam quand on veut bien se donner la peine d’étudier le passé.
« Nous vivons un nouveau clivage, qui ne repose pas sur le social mais sur l’identité. Nous devons donc rassembler tous ceux qui, venant de toutes origines et de tous partis, veulent faire perdurer cet héritage », exhorte encore Éric Zemmour dans son entretien, diffusant pour l’occasion un message très chrétien, lui le juif à la fois rassembleur et défenseur d’un christianisme que nous avons abandonné.
L’immense poète Lamartine écrivait avec raison que le christianisme « avait proclamé les trois mots que répétaient à deux mille ans de distance la philosophie française : liberté, égalité, fraternité des hommes ». En effet, qu’il s’agisse de politique ou de savoir, le christianisme est à l’origine de ce que nous sommes. Aussi, c’est à nous qu’il appartient, croyants ou non, de le défendre envers et contre tous les porteurs de cimeterres dont le but suprême est de lui trancher le cou pour lui substituer la pire tyrannie religieuse que le monde ait connue. Et si « la plus grande des vertus chrétiennes est l’amour de la vérité » (Pascal), alors rétablissons celle-ci, intangible : les racines de la France sont majoritairement chrétiennes.
Enfin, faisons nôtre la devise de Paris, « Fluctuat nec mergitur », et résistons aux assauts de la haine islamique envers notre identité culturelle, car si nous sombrons alors c’en sera fini de la France réelle, charnelle et immortelle…
« Le christianisme n’est pas seulement une foi : c’est aussi une identité » (Éric Zemmour).