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L’Amérique prise entre le feu de la Chine et l’eau glaciale de la Russie

par Thierry Laurent Pellet

Trump dans sa frénésie à obtenir le prix Nobel de la paix et à paraître comme le plus grand président des USA s’est activé à courir la planète de Tel-Aviv à Moscou et de Shangaï à Brasilia en passant par New Delhi. Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine bouscule, dérange, agresse et gesticule dans tous les sens de manière désordonnée pour «Make America Great Again»… Ou pas !

Mais voilà, la Russie n’est pas le Hamas, et la Chine n’est pas l’inexistence Europe. Mettre fin à un conflit d’une complexité géo-politico-historique et sécuritaire n’est pas une mince affaire surtout quand on se comporte comme une petite racaille de cours de récréation qui regarde les choses de loin, très loin sans bien vouloir les comprendre en menaçant la plus grande puissance nucléaire mondiale d’armer le protagoniste principal du conflit, l’Ukraine, avec des missiles longue portée capable de transporter une charge nucléaire, qui plus est, seraient opérés par des militaires américains. D’un point de vue du Kremlin, c’est l’équivalent d’une déclaration de guerre et la première frappe en profondeur avec une telle arme avait le potentiel d’une réponse asymétrique immédiate qui aurait laissé le monde entier sans voix, un centre de l’OTAN vaporisé à Bruxelles ? Une torpille Poséidon nettoyant les rues New York comme dans le film «Le jour d’après» ? Le message envoyé à Washington est clair et net, une vraie douche aussi froide que les eaux du lac Baïkal. C’est ainsi que le dépité T-Shirt man repart de Washington bredouille, après un accueil aussi froid que la douche prise par Trump et aussi ridicule que le Pharaon en carton Toutenmakroud, encore sonné par l’annonce d’un éventuel projet de tunnel entre les USA et la Russie en mer de Béring et une négociation de fin de conflit en Hongrie, organisée par le pire ennemi de Von Der Goebbels, Viktor Orban le terrible. On imagine bien la déconfiture qui se dessine dans les couloirs de l’OTAN et de la commission européenne : «Tout ça pour ça !», troisième douche froide…

Trump veut rétablir la balance commerciale entre les USA et la Chine et essaye de tuer deux oiseaux avec une pierre en menaçant les pays qui achètent le plus de pétrole pour assécher l’économie de la Russie et mettre fin au conflit. Il emploie le bazooka tariffs, avec des taxes exorbitantes, galop d’essai pour faire monter la pression et les enchères ? C’est la deuxième fois en 8 mois qu’il utilise une rhétorique dangereuse pour l’économie des USA mais aussi globale. En observant à la loupe l’état de Wall Street (la finance) et de Mainstreet (l’économie réelle), on s’aperçoit que tout n’est pas rose chez l’oncle Sam et il se pourrait bien que la bombe nucléaire de la dette US ($37.5T) explose sous les pieds de notre cher Donald. Endossé une crise sanitaire, et ensuite une crise financière juste avant les élections midterms, un mauvais augure pour son mandat et héritage. Mais comment ? L’économie US à genoux avec un Dow Jones à 46 200 points et le secteur IA recevant des investissements massifs ? Justement, regardons un peu sous le capot de la Lamborghini américaine «controlled by China».

Mainstreet

  • Explosion des défaut de crédit : à la consommation (carte de crédit, prêt automobile, immobilier, BNPL/EWA)

  • Le CPI (consumer price index) s’envole, le moral des ménages au plus bas

  • 2.5 Million de jobs perdus en 8 mois dissimulés dans les stats

  • Perte d’opportunité de job du fait de l’IA, les jeunes diplômés ne rentrent pas sur le marché du travail

Wall Street

  • La capitalisation boursière totale supérieure à 220% du PIB US. La capitalisation du Nasdaq supérieure à 145% de l’émission de monnaie M2

  • Une dette de marge (emprunt pour spéculer) de $1000 milliards, du délire

  • Une valeur NVIDIA représentant 31% de l’index S&P 500 et dont la capitalisation est supérieure au PIB de l’Allemagne (Du délire total)

  • L’index PE (Price per Earning) des 20 plus grosses capitalisations de New York au-dessus de 50 dont Tesla à 256 et Palantir à 596 (généralement 12-20)

  • Les investissements dans l’IA se chiffrent en plusieurs milliers de milliards quand le chiffre d’affaires de OpenAI est ridicule par rapport à ces échelles. Cela devient une commodité «à la Google», d’ailleurs les téléchargements et l’utilisation se tarissent car l’offre se diversifie.

  • Le fleurissement des fintechs permettant la démocratisation du trading IA sans tenir compte des fondamentaux a déclenché une vraie frénésie

  • La titrisation des dettes personnelles (auto, CC, BNPL/EWA), une nouvelle invention pour compléter la panoplie MBS, un remake des subprimes de 2008

  • La bulle internet de 2001 est une blague comparée à celle qui se profile à l’horizon

Gouvernement Fédéral

  • Une dette stratosphérique insoutenable d’un point de vue des investisseurs étrangers qui fuient la zone dollar (La Chine ne renouvelle pas ses bons du trésor US arrivés à maturité, le Japon investit dans la dette chinoise…)

  • Des intérêts qui, déjà sont à un niveau terrifiant, s’envoleront à l’annonce d’un relèvement du plafond de la dette de $3.5T comme le souhaite Trump, vont déclencher une flambée des taux d’emprunt à l’encontre de la politique monétaire souhaitée

Environnement global (BRICS)

  • Abandon du dollar dans les échanges internationaux pour ne plus avoir à supporter la militarisation du billet vert, donc abandon du support de la dette américaine
  • Émergence d’une plateforme de trading des commodités hors NIMEX/COMEX (NY)
  • Établissement d’un système parallèle au SWIFT
  • Un retour de flamme de tariffs exponentiels selon un planning brutal frappant les porte containers US amarrant en Chine, non pas sur la quantité de marchandises exportées mais sur la capacité du navire et un embargo sur 17 types de terre rare utilisé dans l’industrie militaire, l’aéronautique, la Hi Tech (composant électronique), etc.
  • Une mise à mal de l’industrie du composant électronique après que Huawei se soit mis à s’affranchir du géant américain en investissant de manière massive dans la R&D de ce secteur et en se plaçant de manière stratégique au sein de la supply chain de fabrication de composants et processeurs

La température dans la marmite américaine bout en mode caldera de Yellowstone et notre cher Donald est pris entre la douche glacée d’un Oreshnik et les brûlures des flammes économiques sortant de la gueule du dragon chinois… Pas de quoi bomber le torse. Le moindre faux pas et c’est l’explosion cambrienne de la bulle IA qui donnera lieu à un quantitative easing (QE) massif de la banque fédérale, des taux qui prendront la fusée spaceX accompagnés de l’inflation, les foyers américains ruinés comme leur compte individuel d’épargne retraite (IRA), les cryptos monnaies à plat ventre pour combler les appels de marge de la S.E.C, et un dollar liquéfié… Les démocrates le savent et sont en embuscade pour se défendre du rouleau compresseur MAGA anti woke, ceux-là veulent leur guerre contre la Russie, Trump le sait et essaye de manœuvrer dans le magasin de porcelaines avec un semi-remorque alors qu’il a besoin d’un bistouri de chirurgien.

https://reseauinternational.net/lamerique-prise-entre-le-feu-de-la-chine-et-leau-glaciale-de-la-russie/

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