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Plus de 650 millions d’euros : le coût exorbitant des détenus étrangers

Capture d'écran LCP
Capture d'écran LCP
Ce 20 octobre, c’était au tour de Gérald Darmanin de présenter, sur CNews, son programme pour réformer la Justice. L’occasion, pour le garde des Sceaux, de dresser un état des lieux des prisons françaises. Au détour d’une question sur l’aménagement des peines, le ministre de la Justice rappelle, ainsi, que « 25 % des prisonniers sont étrangers »« S’ils allaient dans leur pays, on libérerait beaucoup de places dans les prisons », poursuit le ministre. Et l’État ferait de belles économies, aurait-il pu ajouter.

 

 

32.000 euros par an et par détenu

Les étrangers sont en effet surreprésentés dans les prisons françaises. Alors qu’ils représentent 8,8 % de la population vivant en France, leur proportion s’élève à 25 % derrière les barreaux. Ainsi, au 1er mars 2025, sur les 82.152 personnes détenues dans les prisons françaises, plus de 20.500 étaient des étrangers. Selon les données officielles les plus récentes, ces prisonniers étrangers sont majoritairement originaires d’Afrique, dont une large partie en provenance des pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).

Or, le coût d’un détenu n’est pas négligeable. Selon l’Observatoire international des prisons (OIP), « de manière générale, le coût moyen d’une année de prison pour une personne détenue est estimé à 32.000 euros », soit entre 105 et 200 euros par jour selon le modèle de détention. Cette somme, payée par le contribuable français, recouvre notamment les frais de personnel, d’entretien des cellules et des prisons, les frais médicaux ou encore l’alimentation, l’eau et le chauffage mis à disposition des détenus. Mais ne sont pas compris dans ce coût la gestion des contentieux concernant les détenus ainsi que l’usure des bâtiments. Multiplié par le nombre de détenus étrangers, le coût total de la détention des étrangers dans les prisons françaises dépasse donc largement les 650 millions d’euros, chaque année ! À noter, toutefois, que certains frais sont inhérents à la gestion des prisons et ne peuvent donc être imputés seulement aux prisonniers étrangers.

À ce coût de la détention s’ajoute ensuite le coût de la rétention administrative. Car bien souvent, les détenus étrangers se retrouvent visés par une OQTF et sont donc placés, à la sortie de prison, dans un centre de rétention administrative dans l’attente de leur expulsion. Là encore, le coût apparaît exorbitant : 16.200 euros, en moyenne, pour chaque personne retenue.

Renvoyer les détenus étrangers dans leur pays ?

Face à ces dépenses pharaoniques, plusieurs propositions ont d’ores et déjà été déposées pour ne plus faire peser sur le portefeuille du contribuable français le coût de la détention des étrangers. Gérald Darmanin, lui-même, proposait, en avril dernier, de rétablir les frais d’incarcération afin que les prisonniers participent également au coût de leur détention. Ces « frais d’incarcération », qui existaient jusqu’en 2003, n’ont pour l’heure pas encore été remis dans la loi.

En 2018, Éric Ciotti, alors député des Républicains, considérait, quant à lui, que « les détenus étrangers devaient purger leur peine dans leur pays d’origine »« Le contribuable ne doit plus payer les frais de détention » des prisonniers étrangers, martelait alors le candidat à la mairie de Nice. Une proposition que semble reprendre à son compte Gérald Darmanin qui suggérait, en effet, sur CNews, de renvoyer dans leur pays les détenus étrangers. Un moyen utile pour lutter contre la surpopulation carcérale et alléger les dépenses de l’État. Sous réserve, évidemment, que les pays d'origine veuillent bien récupérer leurs ressortissants. Pour cela, faudrait-il encore que la France ait une politique étrangère qui sache montrer les muscles. Une autre affaire... Mais comme quoi tout se tient.

Clémence de Longraye

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