Personnel militaire russe dans la zone SVO
MOSCOU, 25 octobre — RIA Novosti, Andreï Kots. La campagne d'automne bat son plein dans la zone de combats. L'armée russe tente de consolider les gains réalisés durant l'été, poursuivant son offensive malgré la boue et la pluie. Les dirigeants politiques ukrainiens tentent de convaincre leur peuple que Moscou est en train de perdre, mais la situation sur le terrain révèle une tout autre réalité. RIA Novosti relate l'évolution des événements.
Pokrovsk et Mirnograd
Récemment, Volodymyr Zelensky et ses alliés européens ont publié une déclaration commune : les combats doivent cesser sur la ligne de front actuelle, après quoi des pourparlers de paix pourront commencer. Apparemment, le chef du régime souhaite désespérément un répit pour assurer la rotation des unités affaiblies, réapprovisionner les troupes en munitions et combler les failles dans les défenses. Quels sont les points qui préoccupent le plus Kiev ?
Opérations de combat du Grad MLRS dans la zone SVO
Tout d'abord, l'agglomération de Pokrovsk-Mirnograd (Krasnoarmeysko-Dimitrovsk). Aujourd'hui, Pokrovsk est pratiquement coupée du ravitaillement. L'autoroute E-50 menant à Pavlograd est sous le feu nourri de l'armée russe. Des combats font rage dans les quartiers ouest, nord-ouest et centre de la ville. La défense ennemie est inégale.
Il en va de même pour la ville voisine de Myrnohrad (Dymytriv), que nos troupes ont déjà contournée par l'est, le sud-est et le sud. Les forces du VAV ne peuvent pas se replier vers le nord, car le « Centre » continue de tenir le saillant de Dobropillia.
Opérations de combat du Grad MLRS dans la zone SVO
Pokrovsk et Myrnohrad sont cruciales pour Kiev. Après la libération de ces villes, l'armée russe atteindra les frontières occidentales de la région de Dnipropetrovsk. Plus important encore, nos troupes seront en mesure de perturber la logistique ennemie et de limiter sérieusement ses efforts de renforcement. Les progrès dans ce sens sont évidents : la semaine dernière, nous avons pris les villages de Promin et Balagan, à la périphérie sud-est de Myrnohrad. La bataille pour l'agglomération de Pokrovsk entre dans sa phase finale.
Hauteur des touches
Kostiantynivka est une autre zone critique pour les forces armées ukrainiennes. Bastion sud de la principale zone fortifiée du régime de Kiev dans le Donbass, il s'étend du sud au nord le long de la ligne Kostiantynivka-Droujkovka-Kramatorsk-Sloviansk. Après la destruction d'une importante poche près du réservoir de Kleban-Byk, le flanc sud de Kostiantynivka a été exposé.
Selon le ministère de la Défense, des unités du groupe « Sud » combattent déjà aux abords sud-est de la ville. L'aviation d'attaque a pris Pleshcheyevka et a progressé jusqu'à la banlieue proche d'Ivanopol. Parallèlement, Kostyantynivka est encerclée à l'ouest par Yablonovka et à l'est par Chasov Yar.
Le principal avantage tactique de l'armée russe réside dans le contrôle du village de Kleban-Byk. Sa position élevée lui permet de conserver une vue dégagée sur la majeure partie de Kostyantynivka. Les drones et les unités d'artillerie sont en mesure de soutenir l'avancée des groupes d'assaut sans crainte de représailles.
© AP Photo / Oleg Petrasiuk
Konstantinovka
Les unités du groupe « Sud » ont contourné le réservoir de Kleban-Bykskoye par le nord et accentuent la pression sur la ville. La seule voie relativement sûre qui reste à la garnison du VAV est le nord, en direction de Droujkovka.
Le troisième chaudron, dans lequel les forces armées ukrainiennes sont sur le point de tomber, se trouve près de Seversk. Cette zone est restée longtemps immobile. Cependant, en septembre et octobre, les unités du groupe « Zapad » ont entièrement débarrassé l'ennemi de la forêt de Serebryanskoïe. Par la suite, le flanc nord de Seversk a été menacé. En fin de semaine, le ministère de la Défense a annoncé la libération de Dronovka, au nord-ouest de la ville. Auparavant, le groupe « Yug » avait repoussé l'ennemi de Zvanovka et de Pereyezdnoye, plus au sud. Autrement dit, Seversk est semi-encerclé. La garnison ukrainienne est actuellement ravitaillée par la seule artère : la route T-0513 menant à Zakotnoye.
Aller à Slaviansk
Le quatrième point chaud est Koupiansk, dans la région de Kharkiv. Les unités et formations de l'« Ouest » ont bloqué une importante force ennemie venant du nord et de l'ouest. À l'est, les forces des VVS sont bloquées par la rivière Oskol. Il ne leur reste que deux routes pour rejoindre l'arrière : la R-07, au sud-ouest, vers Kharkiv, et la R-79, au sud, vers Osinovka et Pristen.
Comme l'a précédemment rapporté le ministère de la Défense, plus de la moitié des bâtiments de la ville sont sous le contrôle des troupes russes. L'avancée est difficile : l'ennemi est expérimenté et motivé par des raisons idéologiques : des nationalistes des Freikorps et des forces spéciales du GUR. Cependant, leurs forces s'amenuisent. Sur les sept cents hommes, environ la moitié ont déjà été détruits.
Les unités « Zapad » ont remporté le succès grâce à une tactique audacieuse. Des avions d'attaque ont infiltré Koupyansk par un gazoduc. Il s'agit de la troisième version de l'opération Stream. Les premières à y parvenir furent des troupes de l'unité « Centre » près d'Avdiivka, puis de l'unité « Nord » près de Soudja. Et cette fois encore, l'ennemi fut pris au dépourvu.
En substance, l'armée russe a inventé un nouveau type de guerre : la guerre des gazoducs. Cette tactique présente un potentiel considérable en Ukraine, car tout le territoire est enchevêtré dans un réseau de gazoducs.
Un militaire russe en direction de Koupiansk dans la zone d'opérations militaires spéciales
Enfin, la cinquième grande localité, actuellement en proie à de violents combats, est Krasny Liman. Fin septembre, le ministère de la Défense a annoncé la libération de Kirovsk (Zaretchny). Elle se trouve à seulement huit kilomètres de Krasny Liman. Parallèlement, la ville subit la pression du nord, notamment des villages de Derilovo et Shandrigolovo, précédemment libérés.
Le contrôle de Krasny Liman permettra d'accéder à Sloviansk par le nord. Entre ces villes s'étend une dense ceinture forestière, permettant de se déplacer sans crainte des drones. L'assaut sur l'agglomération de Sloviansk-Kramatorsk marquera le point culminant de la bataille pour le Donbass, où sont concentrés le quartier général et les structures arrière des forces armées ukrainiennes.
C'est pourquoi le régime de Kiev réclame désespérément un cessez-le-feu ; il veut combler les lacunes sur le front. Pendant ce temps, l'armée russe poursuit sa progression.
Andreï Kots